Top 14 : "Ça fait du bien quand ça nous sourit", se réjouit David Marty, l’entraîneur en chef de l’USAP, après la victoire au forceps contre Bayonne
Au terme d’un match peu emballant, l’USAP a su faire le dos rond et faire preuve de courage pour résister à la puissance bayonnaise qui n’était pas venue à Aimé-Giral pour proposer du grand rugby (victoire 16-11). Un état d’esprit qui a ravi David Marty et qui fait du bien au groupe comptablement.
Comme prévu, ç’a été un match difficile, ce samedi contre Bayonne (victoire 16-11), mais on imagine que la victoire est très importante avant les vacances…
Oui, toutes les victoires sont très importantes. Et il faut savoir gagner ces matches-là, même si ce ne sont pas de jolies victoires. Malgré tout, on ne s’est pas désunis, on est restés consistants. C’était compliqué. Je crois que les Bayonnais n’étaient pas venus pour faire du grand rugby, mais plutôt pour faire un match costaud physiquement, costaud en conquête, avec un jeu au pied qu’on connaît. Et nous, je pense qu’on avait quand même un peu de pression sur ce match. C’était un match important, qui ressemblait à un tournant. Et on l’a senti sur notre production. Ensuite, techniquement, on a été en difficulté sur les réceptions de coups d’envoi en première mi-temps. À chaque fois qu’on marquait des points, on n’arrivait pas à valider. Et du coup, ça ne nous permettait pas de souffler. Même après notre essai (47e), on s’est remis sous pression rapidement. C’était un match très haché, avec beaucoup de pénalités. Ce n’était pas du grand rugby, ça c’est sûr. Mais, sur l’état d’esprit, sur les points au classement, c’est très important, et on en avait absolument besoin.
Quand vous dites que vous avez été consistants, cela veut dire que vous avez su être pragmatiques, sans paniquer ?
Je ne pense pas qu’on ait paniqué, c’est un bien grand mot. Je dirais que je ne nous ai pas sentis sereins. Honnêtement, on ne l’a pas été. Mais sur la gestion des temps forts et des temps faibles on progresse. Après, il n’y a pas grand-chose à rajouter. J’en ai parlé un peu avec Camille
(Lopez), ils n’étaient pas là pour faire un grand match de rugby. Mais c’est comme ça. Il faut savoir s’adapter, et il y a encore du travail. On va repartir en vacances, ça fera du bien. On n’avait pas coupé depuis le mois de novembre. Puis on repartira sur un gros match contre Castres
(samedi 15 février, NDLR).
Il y a eu du combat notamment au centre du terrain, avec certains profils difficiles à museler du côté de Bayonne (Giovanni Habel-Küffner, Manu Tuilagi, Sireli Maqala)…
On en avait parlé de ça, bien sûr. C’est une équipe qui a du talent, mais pas qu’au milieu du terrain. Je pense à Nadir Megdoud, à Cheikh Tiberghien. Mais on s’était préparés au défi au milieu du terrain. On savait aussi que, devant, ce serait costaud. On a essayé de rivaliser, même si, finalement, je pense qu’ils ont eu plus d’occasions que nous. Mais on l’emporte ! On a su faire le dos rond. On a été consistants en défense, sur les pénaltouches concédées. On a été costauds et ça nous sourit. Parfois, ça fait du bien quand ça nous sourit ! Parce qu’on a eu fait des bons matches où on ne s’était pas payés.
Aujourd’hui, c’était compliqué d’attaquer.
Il y a eu beaucoup de points ratés au pied du côté de l’USAP
(12, NDLR), et de Bayonne aussi, est-ce que cela a fortement pesé sur le scenario de ce match ?
Oui, ça pèse. Au début du match, on en a deux pour nous qu’on manque (11e, 13e). Après, on en met deux, mais ça compte, oui. Ça fait un peu penser au match au Stade Français. Mais bon, le gros point noir, c’est de valider nos marques. Il faut qu’on progresse là-dessus, c’est très important. Mentalement, ça permet de basculer sur autre chose. Quand tu marques, tu sors de ton camp proprement, tu enchaînes une bonne défense… De suite, ça change la physionomie d’un match.
Qu’est-ce qui a fait que l’attaque a encore été un peu en berne ?
Aujourd’hui, c’était compliqué d’attaquer. C’était haché, il y a eu des fautes de mains, des pénalités. C’était violent. Ça a tapé costaud. Ça ne nous a pas permis d’embarquer sur le jeu qu’on avait préparé. C’est vrai qu’on n’a pas réussi à enchaîner, à mettre notre jeu en place pour différentes raisons : la conservation par moments, les rucks, les fautes de mains… On a eu beaucoup de déchets. Nos deux axes de progression sont nos sorties de camp et notre capacité à pouvoir enchaîner le jeu sans avoir de déchets. Il faut que, sur les dix jours avant Castres, on travaille là-dessus.
Encore une fois, malgré les difficultés dans le jeu, vous avez été poussés par une grosse mêlée…
Oui, oui. Depuis le début de la saison on est réguliers. Ça permet de mettre beaucoup de pression sur l’adversaire. Et ça paye, parce que les arbitres s’en rendent compte. Sur la durée, il y a une espèce d’image sur notre mêlée qui se dégage. C’est très important.