Top 14 : Bruce Devaux est taillé pour se faire sa place à l’USAP
Le pilier gauche Bruce Devaux a donné cet été un tournant à sa carrière, en quittant son club de toujours de Toulon, pour Perpignan et l’USAP. Titulaire samedi dernier à Bayonne, Bruce Devaux sera du "déplacement" samedi (16 h 30) à Béziers, pour affronter Montpellier.
Le gaucher de 27 ans a fait partie des deux recrues alignées samedi dernier à Bayonne par Franck Azéma et ses hommes, avec un autre Toulonnais, le numéro 5 Adrien Warion. Auteur de 55 grosses minutes, il a été remplacé à l’heure de jeu, par Giorgi Beria recruté cet été à Clermont.
Le départ du minot du RCT, passé par l’école de rugby dès ses 9 ans a été une onde de choc terrible pour les abonnés de la tribune "Bonnus" de Mayol après 19 années passées en rouge et noir. Sous la concurrence des deux internationaux français Jean-Baptiste Gros et Dany Priso, Bruce Devaux, 23 matches avec les Varois la saison dernière (8 titularisations dans le XV de départ), a eu ces fameuses envies d’aller voir ailleurs. Là où, justement, un certain Franck Azéma est dans la place.
"Il m’a coaché pendant un an et j’ai beaucoup aimé sa façon d’entraîner. C’est un Monsieur qui communique humainement et j’aime ça aussi", explique le joueur de 27 ans qui s’est donc fixé un autre challenge dans un monde professionnel où les appels du pied de Franck Azéma ont été plus forts que les racines.
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Sa musculature, sa force physique et l’agilité dont il dispose, fait de lui un pilier capable de performer dans le jeu rapide et physique. Sa détermination n’est plus à faire, tant ses performances à Toulon n’ont jamais déçu.
"Dans le déplacement, je sais que je ne suis pas encore à 100 %"
"Au-delà du temps de jeu et des objectifs fixés, je veux progresser, être dans la performance et aider l’équipe à ramener quelque chose à chaque match", a humblement lâché le pilier gauche, loin d’avoir posé sa valise et ses cartons en cador, ou en conquérant. D’ailleurs, Bruce Devaux garde une analyse lucide de sa performance à Jean-Dauger (défaite 21-19).
"En mêlée, ça a été assez bien, nous n’en avons perdu qu’une. Mais dans le déplacement, je sais que je ne suis pas encore à 100 %. Ça va venir avec le temps de jeu. Et, à l’année, je vais régler les détails qu’il y a à régler."
Rapidement entré dans le groupe et son modèle, Bruce Devaux n’est pas dépaysé sur les bords de la Méditerranée. Après la plage du Pardon de Carqueiranne, où il avait ses habitudes (paddle), celles du 66, qu’il découvre depuis cet été, lui offrent cette bouffée d’oxygène nécessaire. Avouant logiquement
"qu’il y a de très bons mecs dans ce club, il n’y a aucun souci", le pilier ne fait aucune fixation sur ce début de saison et cette "USAP on the road".
"Béziers, c’est à côté. Le but, justement, de faire nos deux matches de préparation à l’extérieur était de voir ce qu’il y a à régler, là où nous en étions et de s’habituer à jouer à l’extérieur. Mais samedi, je sais que nos supporters seront là et ils nous soutiendront."
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Bercé par la ferveur toulonnaise depuis son adolescence, Bruce Devaux s’impatiente à l’idée de découvrir Aimé-Giral en mode match à domicile, après plusieurs passages dans le vestiaire des visiteurs.
"Cette ferveur ? Ça ressemble à Toulon, c’est la furia, avec un public exceptionnel", salive le numéro 1 qui assume le fait qu’une certaine forme de pression est en train de se poser sur les épaules de l’équipe depuis le début de la semaine.
"Le fait de jouer Montpellier à Béziers nous met, oui et non la pression. C’est à la maison, mais c’est délocalisé. Mais au final, on s’y prépare depuis des semaines. À nous d’essayer d’être le plus performant possible."
De nature réservée et surtout très calme, Bruce Devaux – qui a signé un contrat de deux saisons (plus une en option) – a tout pour s’épanouir à Perpignan et poursuivre sa progression. Le gaucher, souvent remplaçant de luxe au RCT, doit maintenant poursuivre son ascension et sa capacité à prendre le dessus sur ses adversaires. Pour faire de lui, bien plus qu’un pilier de devoir, mais un avant redouté par ses vis-à-vis.