Top 14 : battue sur le fil à Bayonne, l’USAP commence la saison avec déjà des regrets
Pour le premier match de la saison, l’USAP s’est inclinée sur la pelouse de Bayonne en toute fin de rencontre (21-19). Un scénario cruel alors que les Catalans ont mené durant quasiment 70 minutes.
Ils voulaient ne pas avoir de regrets. Du moins, pas de suite. Malheureusement, tout le monde peut s’accorder à dire qu’au coup de sifflet final (21-19 pour Bayonne), c’est bien l’USAP qui a perdu trois points au classement plutôt que l’Aviron qui en a gagné quatre. Parce que les Catalans ont eu la mainmise sur la rencontre pendant de longues minutes. De très longues minutes. De trop longues minutes ! Tellement, qu’ils ont fini par craquer. À trois minutes de la fin. Après avoir mené durant la quasi totalité de la rencontre. Un scénario qui rappelle celui de Pau, lors de l’ouverture de la saison en 2022, où les sang et or s’étaient inclinés (16-14) sur la fin après avoir tenu le score tout le match. Cela laisse place à beaucoup de regrets et d’amertume tant il y avait la place de faire un résultat à Jean-Dauger ce samedi.
Pragmatique en première période
Car l’USAP voulait surfer sur la dynamique de la saison passée. Et elle l’a fait et montré. En première période, les Catalans ont été tueurs, ramenant des points sur chacune de leur incursion dans le camp bayonnais. En marquant notamment le premier essai de la saison 2024-2025 de Top 14 par Ali Crossdale en bout de ligne (7e). L’ailier anglais a été à la finition d’un mouvement à plusieurs passes, avec des décalages décisifs de Duguivalu, Veredamu, puis Allan. Pour poser les bases et refroidir Jean-Dauger, il n’y avait pas mieux.
D’autant plus que derrière, si Maqala a rapidement réduit la marque (7-7, 13e), les hommes de Franck Azéma ont continué à faire le taf. Fort en mêlée, dominant sur les ballons portés, le paquet d’avants catalan a fait très mal à son vis-à-vis. Ce qui a permis de mener de neuf points avant la demi-heure de jeu (7-16). Jusque-là, tout allait bien. Puis tout s’est effrité. Des erreurs ont été commises, la mêlée est devenue un peu moins dominante, des ballons ont été perdus en touche et les sorties de camp n’ont pas été efficaces.
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Tout ce mauvais cocktail a fait que l’Aviron Bayonnais est revenu dans le match, profitant des imprécisions perpignanaises et de fautes techniques de mauvais goût. Comme cet en-avant de Marvin Orie à cinq mètres de l’en-but juste avant la pause, ou encore cette mauvaise combinaison qui a mis Tommaso Allan sous pression devant ses 22 mètres et où l’USAP a concédé une pénalité inévitable (18-19, 61e). Bref, tout un tas de choses qui ont redonné de l’espoir à Bayonne, qui paraissait pourtant tête bien basse à plusieurs moments de la rencontre. Mais ça n’a pas rompu. Jamais. Et ce sont les Basques, grâce à la botte de Joris Segonds (21-19, 77e), qui sont venus coiffer sur le poteau les Catalans. Pour ce qui est une première déception dans cette nouvelle saison de Top 14.
"Il y a beaucoup de regrets. C’est dur quand tu mènes au score pendant 77 minutes et que tu perds de deux points. C’est difficile", concède l’arrière Tommaso Allan, auteur de 14 points et d’un 100 % au pied.
L’USAP part de moins loin
Effectivement, ce ne sont pas des scénarios que l’USAP a eu l’habitude de rencontrer ces derniers temps. En général, à l’extérieur, c’était une première période compliquée, puis une seconde où les sang et or arrivaient à recoller un peu au score. Là, ce fut l’inverse. Car le banc n’a pas eu l’effet escompté, alors que celui de l’Aviron avec les Giudicelli, Heguy, Segonds ou encore Tagi a fait la différence dans le money-time. Mais ce genre de match servira à Perpignan pour la suite de la saison. Parce qu’il y a du contenu positif, avec cette capacité à vraiment répondre présents dans l’engagement, en conquête, et en essayant – toujours – d’envoyer du jeu dans tous les sens. Ou encore avec des joueurs comme Jacobus van Tonder, Patrick Sobela, Seilala Lam et Tom Ecochard qui se sont envoyés, un Ali Crossdale virevoltant, un Adrien Warion ferrailleur (15 plaquages, meilleur plaqueur du match) ou un Bruce Devaux valeur sûre en mêlée et en défense.
En tout cas, malgré la défaite, l’USAP n’a pas quitté le Pays basque la tête à l’envers. Loin de là. Mais elle sait que le rendez-vous contre Montpellier à Béziers samedi prochain (16 h 30) va être important, et qu’il va falloir faire basculer la pièce du bon côté.
"C’est important, quand même, de ramener un point de ce déplacement. Mais on a encore du travail. Et il faut qu’on arrive à tenir 80 minutes la semaine prochaine. Il va falloir monter tous les curseurs", prévient le manager Franck Azéma, qui connaît mieux que quiconque son groupe. L’USAP n’a pas réussi son pari de ramener sa première victoire à l’extérieur dès l’ouverture du championnat, mais elle part de bien moins loin que la saison dernière. C’est déjà sa première victoire.