Top 14 : avant de recevoir La Rochelle, l’USAP est au carrefour de ses ambitions
Paul-Roch Bruneton26/12/2024 à 15:53
Alivereti Duguivalu et les Catalans doivent retrouver de l’allant dans leur jeu pour enfin montrer leur vrai visage cette saison.L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Ce dimanche (18 h), l’USAP reçoit un Stade Rochelais prêt à faire chuter les Catalans dans leur cathédrale. Un tel scénario mettrait les sang et or dans une bien mauvaise posture au vu des leurs ambitions affichées. La victoire, elle, pourrait faire basculer sa saison comme ce fut le cas l'an dernier.
Depuis plusieurs matches, on veut voir en cette période des fêtes de fin d’année 2024 un calque à celle de 2023. Autrement dit, un sursaut inattendu qui lance définitivement l’USAP, en lui permettant d’exhiber son vrai visage. La première étape de ce "triptyque de Noël" n’a pas permis de raviver la flamme, au Stade Français (défaite 24-7), même si elle n’a rien présagé de dramatique.
Là où le drame pourrait opérer, c’est ce dimanche. Face à La Rochelle (18 h), la tension devrait monter d’un cran à Aimé-Giral. Pour cause, le souffle des dernières places caresse à nouveau la nuque des Catalans. Le classement se resserre en bas. Et se fracture en haut. Une chance, Castres ne s’est pas imposé à domicile contre l’UBB samedi dernier, sinon le 7e aurait déjà 6 voire 7 points d’avance sur le 8e, Montpellier.
Et ce Top 8, l’USAP le lorgnait en début de saison. Sans que ces places qualificatives en Champions Cup soient l’objectif ultime, elles n’étaient jamais loin dans les discours. Et c’était normal, tant les Catalans n’en sont pas passés loin la saison dernière. Une chose est sûre par contre, le bas du classement était inenvisageable à l’aube de ce cru 2024-2025.
"Le maintien n’est plus d’actualité parce qu’on a terminé 10es, et qu’on essaie de se baser sur ce qu’on a fait. Dans la vie, on veut progresser. On ne veut pas régresser. Donc on ne veut pas parler de quelque chose qu’on a essayé de mettre de côté. On ne peut pas se dire qu’on va faire un access-match ou autres", expliquait Tom Ecochard, à quelques jours de la reprise du Top 14 dans un supplément publié dans nos colonnes. Un discours soutenu toute la fin d’été et le début du printemps. Mais que le demi de mêlée, par expérience, avait su nuancer :
"On sait aussi que ça reste une possibilité et que ça peut arriver. Personne n’est à l’abri. Il faut rester très humbles !"
Un Pau-Vannes la veille qui peut mettre la pression
Les Catalans le sont, humbles. Parce qu’ils savent que la méfiance du début de saison, avec trois défaites à domicile si ce dernier match de 2024 contre le Stade Rochelais devait mal se passer, pourrait se transformer en crispation. Perpignan est 12e avec 19 points, Pau 13e avec autant de points et Vannes 14e avec 15 points. Cerise sur le gâteau, Pau et Vannes s’affrontent ce samedi à 14 h, en ouverture de cette 13e et dernière journée de la phase aller du championnat.
Si la possibilité de voir l’USAP lanterne rouge dimanche soir est faible en cas de défaite, voir les sang et or batailler pour leur survie pendant les six prochains mois pourrait devenir une réalité. Et toute la progression enregistrée en ce début de saison, notamment sur le plan comptable, serait renversée. À l’issue de la phase aller, la saison dernière, l’USAP comptait 21 points, avec cinq victoires et huit défaites dont deux à domicile. En cas de dénouement défavorable contre La Rochelle, les Catalans en seraient à 19 points, quatre victoires et neuf défaites dont trois à domicile (en comptant celle à Béziers contre Montpellier).
Alors, oui, tout ceci n’est qu’un scénario négatif. Une victoire est l’USAP resterait en progression, se donnerait de l’air sur Pau ou Vannes et reviendrait quasiment à hauteur de la 10e place. C’est pour cela, finalement, que Franck Azéma et ses joueurs sont au carrefour de leurs ambitions. Pour regarder devant, les jokers sont grillés. Il n’y a plus le temps. En faisant basculer sa saison à cette période de l’année, le printemps 2024 a été magnifique. En la faisant basculer au cœur de l’hiver, comme il y a deux ans, l’USAP n’a pas pu éviter l’access-match. On passe certes d’un extrême à l’autre. Mais, au vu du classement, de la forme des équipes, des échéances à venir avec un déplacement à Lyon, un concurrent direct, dans une semaine, les Catalans doivent repartir de l’avant ce dimanche devant un public qui sera chauffé à blanc, bien conscient de l’enjeu de ce match à Aimé-Giral.