Top 14 : à Nanterre, l’USAP a fait preuve d’orgueil et l’a montré collectivement
Hugo Bové27/10/2024 à 19:38
Ballon porté, mêlée, défense... Des certitudes sur lesquelles les Catalans doivent s'appuyer. MAXPPP - julien poupart
De Nanterre samedi, l’USAP aurait pu/dû rentrer avec un point de bonus défensif. Si tel avait été le cas, elle aurait pu le mettre au crédit de sa défense agressive proche des lignes.
Après cette défaite sur la pelouse du Racing 92 (30-23), il y a deux visions qui divisent les gens. Entre ceux qui analysent en retenant le caractère de l’équipe et la remontée à partir de la 25e minute après avoir été menés 24 à 3. Et ceux qui expliquent que c’est bien, mais ça reste zéro point au classement. Effectivement, les deux se tiennent. Car c’est un fait : avec cette 5e défaite de la saison en huit matches, et en plus après la victoire bonifiée du Stade Français contre Clermont (36-6), l'USAP a fait son retour dans la zone rouge. Avec seulement trois petits points d’avance sur le RC Vannes, dernier du Top 14. Et devinez quoi ? C’est l’affiche de la dernière journée de ce long bloc de neuf rencontres. Samedi (16 h 30), Catalans et Bretons vont s’affronter pour la première fois de leur histoire en Top 14. Un match qui va définir pas mal de choses, notamment concernant les ambitions de l’USAP.
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L’USAP a subi, puis repoussé les assauts franciliens
Mais samedi à Nanterre, les Catalans – malgré 17 joueurs indisponibles (+ Sobela et Joseph) – ont montré leur force de caractère. Celle d’une équipe vexée après la grosse claque prise à Bordeaux (66-12) et qui avait envie de se montrer. Le plus beau des symboles a été la défense qui s’est resserrée après avoir laissé des boulevards aux Racingmen dans les 25 premières minutes. Alors, oui, malheureusement, un match en dure 80. Donc quand vous subissez durant toute l’entame et que vous accusez un retard de 21 points, il est dur de se satisfaire de tout ça. Mais l’USAP aurait pu encaisser bien plus d’essais que ça. Parce que les occasions ont été nombreuses pour les Franciliens. Notamment juste avant la mi-temps, où les coéquipiers de Tom Ecochard ont fait reculer les ciel et blanc jusque dans leur camp. Déjà, à ce moment-là, un ascendant psychologique avait été pris. Car ils avaient montré qu’ils étaient là, malgré cette entame manquée.
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Et la seconde période a confirmé. 43e : gros plaquage de Lucas Velarte sur le talonneur Kaitu’u dans les 22 sang et or, contre-ruck organisé et dégagement ; 45e : touche volée par l’USAP dans ses propres 22 mètres ; 46e : trois gros contre-ruck qui ont anéanti les offensives du Racing ; 53e : après une relance de Tuisova et Le Garrec, le Racing a une touche et une mêlée à 5 mètres de l’en-but catalan, cela a abouti par une mêlée gagnée par l’USAP. À partir de là, les sang et or avaient pris le dessus. Et ça leur a permis d’aller renverser la vapeur. Et de continuer à écœurer le Racing avec un nouveau grattage devant sa propre ligne d’essai (65e) et une mêlée dominatrice (66e).
Devant leur ligne, les Catalans sont solides
Cette défense agressive, ce n’est pas la première fois que l’USAP s’en sert à bon escient. On rappelle, quand même, qu’avant le déplacement à Bordeaux lors de la 6e journée, le club catalan possédait la meilleure défense du Top 14 avec seulement 87 points encaissés en cinq matches. Elle en a pris 122 sur les trois derniers, c’est un fait. Et c’est trop. Mais cela est plus dû à du laxisme sur le troisième rideau. Ça s’est encore vu à la Paris La Défense Arena. Parce qu’après, quand elle est devant sa ligne d’essai, l’USAP prend peu d’essais.
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Les attaques construites des adversaires, la défense sang et or arrive à les stopper et à se sortir de situations compliquées. Et c’est une force sur laquelle elle doit continuer à s’appuyer pour les prochaines échéances, tout en réglant fortement ces problèmes de défense sur le large qui font concéder beaucoup d’essais. Le manque de connexions entre certains joueurs n’aide sans doute pas. Mais puisqu’offensivement ce n’est pas encore ça, ce groupe tient quelques certitudes au niveau défensif, ainsi qu’au niveau de la conquête avec une mêlée conquérante, dont un Kieran Brookes très solide.