Rugby – Challenge Cup : indiscipline, inefficacité, imprécisions… La recette des regrets de l’USAP contre le Connacht
Paul-Roch Bruneton15/12/2024 à 19:38
Adrien Warion et les Catalans ont peiné à imposer leur rythme balle en main face à des Irlandais agressifs.L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Battus à Aimé-Giral ce dimanche par les Irlandais du Connacht (18-31), les Catalans sont sortis de ce match avec un sentiment contrasté car, avec une meilleure gestion des temps forts et des rucks, ils auraient réalisé un gros coup.
Beaucoup de sentiments doivent se mêler dans le vestiaire de l’USAP depuis le coup de sifflet final, ce dimanche. Parce que l’USAP a perdu et encaissé cinq essais (18-31) contre le Connacht. Mais aussi parce que les Catalans avaient les moyens et les situations pour punir des Irlandais quant à eux efficaces.
Un mélange donc de frustration, de déception, et sans doute, ils ne le diront pas, mais un peu de colère, parce que l’arbitrage très britannique de Sara Cox a fait bondir plus d’une fois le banc de l’USAP et a créé quelques incompréhensions sur la pelouse. Avec du recul, le camp sang et or n’en rajoute pas :
"Quand tu joues la Coupe d’Europe, il n’y a pas de surprise par rapport à la façon d’arbitrer les rucks", confie David Marty, entraîneur en chef. Il n’empêche que les Catalans ont semblé bel et bien surpris, notamment en première période. Avec sept pénalités sifflées contre l’USAP, toutes dans des rucks, en 40 minutes, jamais elle n’a pu mettre son jeu en place. Elle est même entrée dans le faux rythme des Irlandais souvent au sol.
Une bascule à 18-19
Privés de ballon puis imprécis, les Catalans ne pouvaient pas réchauffer un Aimé-Giral moins vibrant pour cette coupe d’Europe qu’en Top 14. Les Irlandais ont participé à cette atmosphère peu enthousiaste. Parce que, dès l’entame de match, ils ont été efficaces avec deux entrées dans les 22 mètres de l’USAP récompensées par le centre Byron Ralston (7e) et Eoin de Buitléar (12e) sur ballon porté. Tellement efficaces, qu’ils ont su remettre un coup sur la tête des sang et or juste avant la mi-temps après une faute de main d’Antoine Aucagne dans ses 22 mètres, entraînant une mêlée irlandaise et dans la foulée un essai de Chay Mullins en coin (38e).
"J’ai la sensation que, à chaque fois qu’on a marqué des points ou qu’on avait un momentum plutôt positif, il y avait quelque chose qui a fait qu’on n’arrivait pas à repartir propre et continuer à mettre la pression", analyse Marty.
Et comment lui donner tord. Parce que l’USAP, par intermittence, a su mettre ce qu’il fallait pour faire tanguer des Irlandais au demeurant très bon défensivement. Agressifs et toujours à la limite du hors-jeu, ils ont forcé les imprécisions catalanes. Encore plus en milieu de seconde période, quand le rapport de force dans les rucks et les phases de collision commençait à tourner en faveur de l’USAP. Si le score final semble lourd, les Catalans pouvaient passer devant à ce moment-là. L’essai de Lorencio Boyer-Gallardo (18e), en force, sur la première offensive de l’USAP, et les pénalités d’Antoine Aucagne (28e, 45e) avaient remis les sang et or à flot. Tout comme l’essai de Jefferson-Lee Joseph, en coin, sur une action estampillée "USAP", avec de la vitesse ainsi qu’un James Hall, Adrien Warion et Apisai Naqalevu percutants (51e). Perpignan n’était plus qu’à un point (18-19). Mais derrière, sur le renvoi, Sootala Fa’aso’o commet un en-avant. Un symbole, finalement. Car, sur l’action qui suit, Adrien Warion prend un carton jaune et Paul Boyle inscrit le quatrième essai irlandais (58e, 18-26).
Beaucoup d’occupations pour finir derrière sa propre ligne…
Ce sont ces momentum-là dont l’USAP n’a pas su tirer profit. Les 20 dernières minutes à son avantage en sont aussi un parfait exemple. Campant dans les 22 mètres irlandais, les Catalans ont passé plus de temps dans cette partie du terrain balle en main que nulle part ailleurs. Mais ils ont forcé le destin, refusant de prendre les trois points. Le Connacht a vaillamment résisté et s’est, in fine, dégagé… et a terminé encore derrière la ligne (Adam McBurney, 80e).
La frustration de croire qu’ils pouvaient faire mieux. La déception de ne pas avoir su tirer profit de leurs temps forts. Et les promesses de toujours croire en une qualification avec des jeunes très prometteurs… Voilà tout ce qui doit graviter autour de l’USAP ce dimanche soir. Sans pour autant s’alarmer. Les Catalans doivent désormais gommer leurs imprécisions pour franchir un véritable cap, notamment offensivement. Paris, la semaine prochaine, peut le permettre, avant de retrouver l’Europe dans un mois.