Rugby – Challenge Cup : "Il faudra capitaliser sur ce résultat" analyse l’entraîneur de l’USAP Franck Azéma
Gilles Navarro
La qualification de l’USAP pour les huitièmes de finale de la Challenge Cup, où elle recevra le Racing 92 le premier week-end d’avril (4-6), a éclairé les visages de sourires dans le vestiaire catalan, et rendu fier l’entraîneur, Franck Azéma.
Franck Azéma, quelle est votre réaction à chaud, après cette victoire en terre italienne (39-21), assortie d’une qualification pour les huitièmes de finale de la Challenge Cup ?
Ça fait du bien. Douze ans après, cette qualification est une belle récompense. Même si nous n’étions pas toujours récompensés par des victoires, nous étions dans une phase de progression. Nous en étions persuadés. Mais il fallait bien, à un moment, être payés en retour.
Cette victoire à Parme est une accumulation de petits bonheurs ?
Outre la qualification pour les huitièmes de finale, elle nous permet d’ouvrir notre compteur à l’extérieur cette saison. Un premier succès en déplacement est toujours quelque chose de spécial. Et, qui plus est, la qualification grâce au bonus offensif, nous permet de jouer le huitième de finale à la maison, à Aimé-Giral. On est dans les clous de ce que nous voulions faire. Il faut désormais capitaliser sur ce résultat.
Cette victoire à Parme aurait pu être plus facile à obtenir…
Tout n’a pas été magnifique, nous en sommes conscients ! Mais gagner en Italie un match décisif pour la qualification, c’est bon pour la confiance du groupe. J’ai aimé le caractère de l’équipe lorsque les Italiens sont revenus au score. C’est bon de voir des joueurs qui travaillent dur à l’entraînement être récompensés de leurs efforts, des jeunes qui tiennent la route quand on fait appel à eux.
On suppose que vous êtes heureux de voir comment se comportent les jeunes que vous intégrez dans le groupe ?
Quand on voit le match d’Ortombina… Alessandro n’est pas un gros causeur, mais sur le terrain il est présent. Il a fait un grand match contre Parme. Il nous a toujours mis dans l’avancée. Il est en train de se faire une place dans l’effectif. Mathys (Lotrian) n’est pas rentré en jeu, mais il sera bientôt récompensé lui aussi. Ce sont de jeunes joueurs mais ils prennent leurs responsabilités.
Vos attaquants fidjiens ont fait parler la poudre. Les trois ont inscrit les quatre essais de l’USAP face aux Zebre, leur engagement a dû vous faire plaisir…
Dans sa préparation du jeu de ligne, David (Marty) sait qu’il peut compter sur eux dans leur capacité à défier la ligne d’avantage. Sur Jeff (Jefferson-Lee Joseph) également. On savait qu’ils ne lâcheraient rien. Et ils n’ont rien lâché…
La blessure de McIntyre, seul bémol
Votre victoire finale est large, et bonifiée, mais vous avez dû avoir quelques frayeurs quand Parme est revenu à 24-21, à un quart d’heure de la fin du match ?
Lorsque les Italiens sont revenus à trois points, il fallait qu’on ait la capacité de ne rien lâcher et de poursuivre nos efforts de porter le jeu dans le camp de Parme. On devait se créer des occasions, tout en évitant de se faire contrer…
Comme cela vous était arrivé en fin de première mi-temps, lorsque vous meniez 14-0 et que vous vous êtes fait arracher un ballon dans un maul pour offrir un contre gagnant aux Italiens ?
Oui. Ça veut dire que l’on doit mieux maîtriser nos temps forts. Du travail, vous savez, il n’en manque pas ! Ce genre de situation peut nous aider à grandir. Et ces matchs peuvent nous aguerrir. Il faut être capable de résister, de faire le dos rond lorsque la situation ne nous est pas favorable.
Cette qualification, la première de l’USAP depuis 12 ans en Coupe d’Europe, valide la progression de votre groupe, que vous ne cessez de souligner ?
Les années précédentes, l’USAP n’a pas pu jouer ses matchs européens comme elle le souhaitait, certainement par nécessité. Parce que sa situation en Top 14 était difficile. Mais jouer ce type de rencontre, comme celle à Parme doit nous aider à progresser. Il est toujours important de se qualifier pour une phase finale. C’est bon pour le moral du groupe, et sa dynamique. On se doutait que les Italiens ne lâcheraient rien. C’est une équipe solide en conquête, à la défense agressive, bien organisée. Être capables de les contenir et de résister sur leurs points forts est une belle satisfaction.
Que vous inspire la sortie de McIntyre, juste avant la mi-temps ?
C’est le seul bémol de ce match. On va attendre les examens médicaux pour voir la gravité de sa blessure au genou…
La semaine va être courte ?
On rejoue dès samedi contre Bayonne. C’est pourquoi nous rentrons sur Perpignan de suite après le match (dimanche soir). Lundi place à la récupération et aux soins. Certains iront en balnéo à Calicéo. D’autres passeront entre les mains des kinés. On fera le point avec les joueurs restés à Perpignan. On sait que Tommaso Allan et Pietro Ceccarelli partiront trois jours en stage avec l’Italie pour préparer le Tournoi. Mardi, on devrait y voir plus clair dans l’idée de former le groupe appelé à jouer contre Bayonne, samedi après-midi (16 heures). Tout est plus facile après une victoire…