Rugby – Challenge Cup : face aux Irlandais du Connacht, l’USAP peut continuer sa progression européenne tout en retrouvant de la sérénité avant Paris
Paul-Roch Bruneton14/12/2024 à 17:04
Eneriko Buliruarua retrouve une place de titulaire avec l’USAP, un peu plus d’un mois après sa dernière en 13.L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Avant de retrouver le Top 14 sur la pelouse du Stade Français (samedi 21 décembre), l’USAP reçoit le Connacht en Challenge Cup, ce dimanche (14 h). L’occasion de se rapprocher d’une qualification en huitièmes de finale, mais aussi de se retrouver dans certains secteurs de jeu, pour revenir plus fort en championnat domestique.
N’est-il pas bon, enfin, de pouvoir goûter à un match de coupe d’Europe avec de l’enjeu, beaucoup d’enjeux même ? De retrouver le parfum des affiches rares à Aimé-Giral, avec l’envie de croire que ce match peut, presque, propulser l’USAP en huitièmes de finale avec six points dans cette formule, où les quatre premiers sont qualifiés. Mais aussi, de redonner une certaine confiance au groupe catalan avant le Top 14 et lui permettre de voir émerger de jeunes joueurs talentueux.
Cela faisait sans doute bien longtemps que l’USAP et Aimé-Giral n’avaient pas connu ce genre d’atmosphère en plein mois de décembre. Parce que la réception des Irlandais du Connacht, ce dimanche (14 h), a les allures de ce mélange-là. L’équipe de la province irlandaise est une formation physique, costaude et qui déploie sans doute un rugby d’un niveau plus proche de celui de la Champions Cup, plutôt que de la Challenge Cup. Mais l’USAP, cette année, semble avoir un peu plus de répondant en coupe d’Europe. On l’a vu à Amsterdam, le week-end dernier (20-20 contre les Cheetahs).
Se rassurer face à une équipe difficile à manœuvrer
Le turnover n’a pas semblé remettre en cause les ambitions catalanes. Au contraire.
"Quand on refait un petit peu l’historique, c’est vrai que la coupe d’Europe était au second plan. Mais maintenant, jouer les deux tableaux, ça reste une force de cette équipe et une volonté de l’ensemble du club", martèle l’entraîneur de la défense de l’USAP, Gérald Bastide. Il n’empêche, que c’est un groupe entier qui a besoin de se rassurer. Parce que, dans les rucks, en mêlée, en conquête, dans l’engagement et même un peu dans l’envie, les Toulonnais, il y a deux semaines, avaient su prendre nettement le dessus, malgré des sang et or habitués à se transcender à Aimé-Giral (défaite 22-13). Pour leur retour dans leur cathédrale, ils doivent d’abord se racheter, mais aussi se remettre d’aplomb, avant d’aller au Stade Français, samedi prochain. Parce que les maux vus il y a deux semaines, pourraient avoir les mêmes conséquences ce dimanche et la semaine prochaine.
Le Connacht propose un pur jeu à l’irlandaise :
"Le combat est l’une des leurs premières valeurs. Ils ne lâchent jamais. C’est de l’engagement, de la première à la dernière minute et une qualité de jeu qui est relativement remarquable. Ce qu’on peut voir avec l’équipe nationale, on peut le voir avec cette province. Ils sont complets, avec un jeu très dynamique, et très présents sur toutes les phases de contact et de conquête en équipe", analyse Bastide. Une bonne répétition donc, avant de retourner au pain quotidien. Même si le coach de la défense préfère dissocier les deux enjeux.
"Jouer Paris derrière ne change pas grand-chose pour nous, assure-t-il.
On change d’adversaire, ça apporte un souffle nouveau face à d’autres styles de rugby. C’est une compétition dans laquelle tu ne risques pas de monter, ou de descendre. Donc, vraiment, il y a de la joie à jouer cette compétition."
Le but est d’aller chercher une qualification et d’aller le plus loin possible.
Le challenge de ce dimanche ressemble quand même fort à celui de la semaine prochaine, avec un groupe qui enregistrera des retours. Adrien Warion reprend du rythme ce week-end, Eneriko Buliruarua, Apisai Naqalevu et Nemo Roelofse enchaînent également, Tommaso Allan, lui, retrouve le maillot sang et or, quand des jeunes continuent de s’aguerrir (six Espoirs sont sur la feuille de match). Et cette réception difficile du Connacht peut montrer que l’USAP change de dimension en coupe d’Europe et ne se contente plus des dernières places.
"Il y a moyen de faire quelque chose ! On verra quand on fera les comptes, mais, évidemment, le but est d’aller chercher une qualification et d’aller le plus loin possible", annonce le deuxième ligne catalan, Adrien Warion. L’USAP veut exister. Elle veut vivre un mois de janvier et un printemps où elle pourra grandir en Challenge Cup, et s’en servir pour se rassurer et revenir plus forte en Top 14, comme elle a toujours su le faire. Première étape ce dimanche.