Rugby à XV - Top 14 : l'USAP sans défense
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À l'image de Jerónimo de la Fuente ici contre Castres, l'USAP a loupé plusieurs dizaines de plaquages à Paris. Michel Clementz - L'Indépendant
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À Paris (défaite 52-3), la défense de l'USAP n'a été que le reflet de la prestation catalane : bousculée, dépassée, débordée. Il faut vite retrouver l'efficacité du début de saison. Dès samedi (17 h) contre Clermont.
En se présentant à Jean-Bouin pour défier le Stade Français, l'USAP misait sur la solidité de sa défense, la cinquième du Top 14 après cinq journées. On se prenait même à rêver qu'en renouvelant ses performances défensives, l'équipe catalane puisse rivaliser avec l'équipe de la capitale. Et qui sait...
En vingt minutes, le rêve s'était évanoui. Trois essais encaissés, un deuxième ligne blessé
(Andrei Mahu, 4e), un carton rouge
(Lucas Velarte, 21e), obligeant une réorganisation totale du paquet d'avants, le scénario virait à la catastrophe. L'USAP allait traverser son match tel un fantôme, méconnaissable, friable. Sevrés de ballons, les demis ne pouvaient organiser le jeu ballotté aux quatre coins du terrain, sans cesse mis sur le reculoir par des Parisiens plus agressifs, plus déterminés, mieux organisés. Et la défense, sur laquelle se bâtissent les bons résultats, flancha dangereusement. On fait dire aux chiffres ce que l'on veut, mais 78 % de plaquages réussis reste une statistique impitoyable. Impossible de gagner un match de haut niveau avec une telle indigence défensive, un tel manque de rigueur.
"On a rarement manqué autant de premiers plaquages, de qualité sur les premiers temps de jeu. Nous avons subi les impacts parisiens tout le long du match, concède un Patrick Arlettaz meurtri par la prestation de son équipe.
Quand tu recules tout l'après-midi, tu ne peux rien espérer. Et lorsque tu défends en reculant, tu te fais rouler dessus..."
"Montrer un autre visage..."
Lundi, le staff a retrouvé le groupe.
"Pas un n'a cherché d'excuse, et c'est plutôt une bonne chose, enchaîne le manager de l'USAP.
Chacun était triste, conscient d'avoir raté son match et de s'être trompé, individuellement et collectivement. Je n'ai pas entendu un seul : "oui, mais..."
Ce n'est qu'avec une telle attitude que nous pourrons relever la tête. Notre bataille, samedi contre Clermont, sera de montrer un autre visage que celui qui fut le nôtre à Paris. Parce que le bilan est inacceptable, même si je reste persuadé que la différence entre les deux équipes n'est pas celle reflétée par le score final...Ce n'est pas possible ! " Quand une équipe délivre 208 plaquages, la lecture de ce chiffre brut signifie qu'elle n'a jamais tenu le ballon, et subi le plus clair du temps. Deux plaquages et demi par minute de jeu, rien que de l'écrire fait mal aux épaules. Deux issues possibles : soit vous réussissez 90 % de ces plaquages, et la performance n'est pas loin. À 78 %, c'est le naufrage défensif. Victor Montgaillard (20 plaquages, 95 % de réussite) s'est montré à la hauteur.
"Ce n'est pas normal que les jeunes passent devant les leaders, conclut Arlettaz.
Ils auraient dû être mieux entourés qu'ils ne l'ont été."
Désormais, place à Clermont...
"Ils ont pris 46 points à Toulouse avec leur équipe "B". Parce que les Clermontois ont fait le calcul qu'il était plus facile de venir gagner à Perpignan qu'à Toulouse... Mais la vérité d'aujourd'hui n'est pas celle de demain. Il faut se relever et montrer un tout autre visage à Aimé-Giral..."
Gilles Navarro