Rugby à XV - Top 14 : après la défaite à Clermont, l'USAP peut-elle relever la tête ?
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Dans le combat, les Catalans ont répondu présent contre Clermont. MAXPPP - Thierry LARRET
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Publié le 08/01/2023 à 16:47 , mis à jour à 16:49
Battue en Auvergne samedi (31-20) à l'issue d'un scénario frustrant, l'USAP, dernière avec sept points de retard veut encore croire qu'elle peut échapper à la Pro D2. Mais les motifs d'espoirs sont peu nombreux tant le sentiment d'impuissance est énorme.
Vingt-quatre heures après la défaite à Clermont (31-20),
la frustration est encore énorme. L'USAP a entrevu, jusqu'à cinq minutes de la fin de la rencontre, sa première victoire de la saison. Mais un rebond malheureux l'en a privé. L'essai de Delguy, quatre minutes plus tard a terminé d'enfoncer le clou, laissant les Catalans derniers du Top 14, à sept points de Brive, qui, dans le même temps, a gagné à domicile contre Toulon. Une terrible désillusion parce que cette fois, les Perpignanais ont fait le match quasiment parfait. Du moins, ils ont mis tout ce qu'ils pouvaient : l'intensité, la volonté, le combat, le talent, la tactique... Mais ça n'a pas suffi.
Après la rencontre,
David Marty ne pouvait que se rendre à l'évidence. "Il nous manque un petit quelque chose pour qu’on soit récompensés, reconnaissait l'entraîneur en chef. Ce soir, à part la chance ou la réussite, on l’appelle comme on veut… Peut-être que pour le moment on ne la mérite pas parce qu’on n’a pas assez fait de matches avec cette intensité et ce boulot. Mais vraiment ce qui domine, c’est la fierté dans de l’état d’esprit, de l’engagement et même le jeu de mes joueurs. Et ça, ça me donne envie de me battre."
Lucidité sur la situation
Alors oui, il y a encore quelques axes de travail pour faire des ajustements : la discipline en premier lieu, qui, avec deux cartons jaunes en première mi-temps, a coûté 14 points, mais aussi une fatigue accumulée, pour compenser les trop longues minutes jouées à 13. On peut aussi imaginer qu'avec un autre coaching, notamment l'entrée de Rodor en fin de match
alors que McIntyre était sur les rotules, aurait peut-être pu changer la donne. Mais l'ouvreur avait fait, jusqu'à cette 75e minute infernale, un match énorme et avait marché sur l'eau. Le laisser sur le terrain était le choix le plus logique.
Il y a aussi quelques "excuses" qui peuvent être avancées : un arbitrage qui peut interroger, une multitude de blessés, et surtout ce sort qui semble s'acharner sur les Catalans... Mais lucide, Arlettaz, Marty et le staff, qui savaient que cette saison allait être très compliquée, ne se cherchent aucune excuse. Ils annoncent vouloir se battre, travailler, s'accrocher et espérer que les choses tournent enfin dans le bon sens...
Perpignan n'est plus maître de son destin
Parce que le problème est bien là pour l'USAP. Elle se bat, mais semble aujourd'hui impuissante. Dans un championnat qui monte toujours plus vers le haut, ses moyens limités obligent à l'exploit permanent. Et même, comme à Clermont, quand la performance des joueurs est à son maximum, cela ne suffit que trop rarement... Alors où faut-il aller chercher un peu d'espoir ? Dans le caractère des Catalans, forcément, qui ne lâcheront rien. Dans le retour des blessés aussi, qui vont avoir les deux semaines de Challenge Cup pour retrouver le groupe. Mais surtout il va falloir regarder les parcours des autres équipes du bas de tableau puisque avec sept points de retard sur la 13e place, les Catalans n'ont plus leur destin entre les mains. Brive va-t-il maintenir son rythme ou finir par lâcher ? Clermont, qui ne montre pas un visage très brillant, même contre Perpignan dernier, va-t-il guérir ? Pau, qui vit une saison en dents de scie peut-il céder ? Quel rôle vont jouer les doublons au moment du Tournoi des VI Nations ?...
Quoi qu'il en soit, les prochaines journées seront déterminantes. Au programme : la venue du Stade Français (28 janvier), le déplacement à Brive (5 février), la réception de Pau (18 février). L'ennemi historique et deux adversaires (plus tout à fait) directs. Difficile de penser que trois victoires ne sont pas indispensables... La tâche paraît immense...
Faut-il toucher au staff ?
Reste une dernière question en suspend. Faut-il créer un électrochoc comme l'a fait Brive, avant Noël, en annonçant l'arrivée de Patrice Collazo, en remplacement de Jeremy Davidson, mis à pied quelques semaines plus tôt ? C'est forcément une question que doit se poser François Rivière. Certains supporters l'espèrent. Mais les conditions sont quand même très différentes entre les deux cas : les joueurs catalans n'ont pas lâché leur staff. Le discours d'Arlettaz, manager général, de Marty, entraîneur en chef et de tous ses adjoints continue de passer. La prestation à Clermont en est la meilleure preuve. Et quand bien même il faudrait un nouveau discours pour provoquer un choc psychologique il faudra ensuite trouver la personne idoine pour le porter. Dans la situation actuelle, pas simple...
Guilhem Richaud