À peine âgé de 19 ans, le n°9 des sang et or, Matéo Jeune-Joly, qui dispute actuellement sa deuxième saison en Roussillon, s’impose comme un cadre de l’équipe Espoirs qui défie Brive demain à Elne. Et n’aspire qu’à imposer sa patte avec la « Une ».
Jeudi dernier, contre Provence Rugby, Matéo Jeune-Joly se retrouvait là, sous le feu des projecteurs d’Aimé-Giral. Tout petit, dans l’immensité de ce théâtre d’affrontements mythiques en Top 14, qu’il suivait avec passion, devant son téléviseur, lorsqu’il était tout gamin. Mais là, c’était son tour. Son moment, pour défendre ce blason usapiste, qui lui colle à la peau depuis l’année 2019/2020. « Mon cœur battait à 200 à l’heure. Mais quand tu as des joueurs comme Piula (Fa’asalele) ou Damien (Chouly) qui te disent « Ne t’inquiètes pas, tout va bien se passer », ça booste la confiance. Malheureusement, je ne serai pas resté longtemps à cause de ce carton jaune (rires), mais c’est un souvenir merveilleux. Le plus beau, sans doute ».
Aujourd’hui, cet admirateur de Morgan Parra, « je me retrouve dans son jeu et dans sa personnalité, le gars pas impressionnant sur le pré mais vrai gestionnaire », aime à le clamer haut et fort : il ne pouvait pas trouver meilleur point de chute que le Roussillon pour s’épanouir. Car malgré ses désirs de rugby professionnel, il y a une chose qu’il aime par dessus tout : la franche camaraderie.
Soirées « Marty - Vilaceca »
Vous connaissez sans doute ce célèbre adage qui dit « le rugby, c’est un ballon, et des copains autour. Et quand il n’y a plus le ballon, il reste les copains ». Eh bien, il semble taillé sur mesure pour le Gardois d’origine. Lui qui fut biberonné à ce rugby de clocher, dans son petit village pittoresque de Saint-Quentin-la-Poterie, bastion qui évolue en 3e/4e série.
« Le club a été fondé par mon grand-père Roland, ma mère en est aujourd’hui la présidente, et mon père entraîne l’équipe première, dans laquelle mon grand frère joue… et nous sommes tous des demis de mêlée ! (rires). D’ailleurs dès que j’ai un peu de vacances, j’y retourne voir mes amis et mes proches. C’est une ambiance conviviale et familiale que j’aime. Et que j’ai retrouvé ici, à Perpignan ». Mini Justicier, comme on le surnomme depuis sa période collège (NDLR car il aimait à calmer les ardeurs de chacun lorsque des conflits démarraient au sein de la cour de récré) est quelqu’un d’entier, qui apprécie les plaisirs simples de la vie. Un bon repas, aller boire une bière avec ses coéquipiers, une bonne soirée entre copains… à admirer les exploits de leurs coaches, Guillaume Vilaceca et David Marty. « Ça nous est arrivé avec le groupe de regarder leurs highlights sur YouTube (rires). Ils ont été de grands joueurs, et on ne peut que s’inspirer d’eux ».
C’est d’ailleurs l’ancien trois-quarts du XV de France qui lui a délivré son passeport pour la terre catalane. Et a fait renaître la flamme qui brûle à l’intérieur de lui pour l’ovale de cuir. « J’étais au MHR quand David m’a contacté. On ne me faisait plus trop confiance là-bas, et je perdais un peu le goût pour le rugby. J’avais besoin d’un nouveau challenge. Je suis arrivé sur la pointe des pieds ici, et je n’ai d’ailleurs pas trop joué la première année, où Gaétan (Pichon) était devant moi. Mais aujourd’hui, je me régale ». Installé dans la cité perpignanaise avec sa petite amie Anna, celui qui passe son BPJEPS Haltérophilie et Musculation se veut ambitieux pour la suite. Mais pas trop.
« Déjà, cette saison, je voulais simplement être titulaire avec les Espoirs. Le reste, ce n’est que du bonus. Maintenant, quand on goûte au monde pro, c’est alléchant d’y retourner. Si je peux faire encore quelques feuilles en Une, et enchaîner avec les Espoirs, je serai comblé ». Cela tombe bien, il y a un match contre Brive à disputer ce samedi. Et s’il est couché sur le papier par le staff, comptez sur Matéo Jeune-Joly pour haranguer ses coéquipiers. Un neuf roublard et filou, comme on les aime.
M.G