A 18 ans, Victor Montgaillard, est non seulement l'une des pépites des Espoirs de l'USAP qui reprendront la compétition samedi, à Castres, i'étudiant en licence économie et gestion a aussi une tête ien pleine. Rencontre.
À ce qu’on dit dans le monde de l’Ovalie, le poste de talonneur requiert une certaine maturité. Et un bon talon, c’est comme le bon vin : ça se bonifie avec l’âge. Pourtant, Victor Montgaillard, à tout juste 18 ans, semble parfaitement s’accommoder de ce rôle obscur. Il faut dire que le natif de Perpignan en apprécie toutes les spécificités, dont une en particulier. « En fait, j’adore les lancers. J’aime analyser la technique des grands noms de ce poste pour voir comment ils font, pour essayer de me perfectionner. Je pioche un peu partout ». Une rigueur et une éthique de travail qu’il s’impose sur le pré comme dans la vie. Qui lui ont permis, récemment, d’avoir été sélectionné sur la liste Pôle France, un protocole qui permet aux meilleurs jeunes à travers l’Hexagone d’être suivi de près. « Mais je ne suis pas arrivé », dit-il d’un ton humble.
« Face à toi des papas de 30 ans… »
Épris depuis son plus jeune âge de l’ovale de cuir, le fils de Pierre, ancien international à… XIII, et petit frère de Grégoire, demi de mêlée de la Salanque CR la saison passée, fait ses gammes du côté d’Aimé-Giral. Qu’il n’a depuis jamais quitté. « J’ai commencé avec les copains lorsque j’avais 6 ans. Il y en a qui vont jouer dans d’autres clubs, mais j’ai préféré ne pas bouger ». Une fidélité qui vaut aujourd’hui au fan de mangas, d’être aux portes de l’équipe professionnelle. Un rêve de gosse. « Lorsque j’ai fait mon premier entraînement avec eux, je n’avais même pas encore 18 ans. C’est impressionnant quand tu as face à toi des papas de 30 ans, qui sont bien supérieurs en terme de gabarit. Ça fout le stress, car tu te demandes si tu seras au niveau. Mais c’est enrichissant». Malgré tout conscient que le rugby n’est que son « plan B, car une grave blessure est vite arrivée », cet amoureux de la montagne, où il aime aller se ressourcer en famille, continue de s’investir sur le plan A, en parallèle de ses aller-retours entre Bompas, où il réside, et la Plaine des Jeux.
« J’ai commencé cette année une licence en économie et gestion à la fac de Perpignan, dans le but de poursuivre sur une École de Commerce. J’aurai même pu prétendre à l’EDEC, qui est une école de commerce en ligne pour les sportifs de haut niveau, et qui permet de jumeler les deux emplois du temps, mais j’ai préféré d’abord me mettre dans le bain par du concret, avec de vrais cours. J’avoue que parfois, à cause des entraînements, je suis obligé dans louper certains… mais c’est important, et ça ne peut que m’apporter en expérience et en maturité ». Véritable point d’ancrage de l’équipe de David Marty et Guillaume Vilaceca, Victor Montgaillard a déjà été titularisé à quatre reprises cette saison, pour deux essais. Et ne boude pas son plaisir. « C’est la base de tout. Si je n’avais pas de plaisir en chaussant les crampons, ce ne serait pas la peine de venir à l’entraînement. Je suis vraiment content du début d’exercice, même si j’espère que nous allons pouvoir la terminer, avec tout ce qu’il se passe ». Avec un déplacement dès samedi du côté de Castres, son vœu devrait vite être exaucé.
Mickaël Gumiel