Rugby à XV : les jeunes d’USAP formation en stage transfrontalier avec leurs homologues géronais
Pour la première fois de son histoire, l’USAP a réuni ses jeunes pousses pour une collaboration inédite avec les jeunes joueurs des clubs de Gérone et ses alentours. Une semaine de stage transfrontalier axée sur la cohésion et le développement du rugby et des relations entre les deux régions.
Ce stage transfrontalier, c’est une grande première pour l’USAP et pour la catalogne sud. À Perpignan, on est habitués aux stages de perfectionnement, stages d’été ou stage de présaison.
"Mais cette année, c’est différent", assure Christian Serre, le directeur de la formation à l’USAP.
Cet été, c’est le rugby en Catalogne qui est mis à l’honneur. Le programme EsCaT (Espace Catalan Transfrontalier), mis en place par l’Union Européenne et porté localement par la région et le département, tend à promouvoir les différents liens, humains, culturels, sociaux et sportifs entre l’Espagne et la France. Le but de ce programme est clair : rendre transparente chaque frontière et permettre à certaines régions de s’ouvrir à leur voisine comme c’est le cas en Pays catalan avec la catalogne espagnole.
Une grande première
À l’USAP, ce programme a très vite rimé avec nouvelle opportunité pour le pôle formation de la franchise perpignanaise. Christian Serre explique que
"on ne peut plus prospecter vers le nord à cause de la méga influence des clubs comme le Stade Toulousain, Castres ou Montpellier." Il poursuit :
"On a donc décidé de partir vers le sud. Et ce stage entre jeunes catalans, quelle que soit leur catalogne d’origine, est la première pierre d’un édifice qui ne demande qu’à être construit."
Alors, pour la première fois à l’USAP, cette semaine, 15 jeunes espoirs du Pays catalan âgés de 10 à 13 ans ont pu partager cinq jours avec leurs jeunes homologues espagnols. Pour la plupart, ces jeunes joueurs de catalogne sud viennent des clubs de Gérone et de Torroella. Au programme de ces cinq jours, du rugby, du travail technique mais aussi des activités culturelles et ludiques en parallèle.
Divisée en deux, la semaine a débuté en catalogne, à Gérone dans les infrastructures du GEIEG (Groupe d’excursionnistes et sportifs de Girona), le club multisport de la ville de 100 000 habitants. Les 15 jeunes joueurs français ont passé deux nuits dans les familles de leurs voisins espagnols et ont pu profiter d’une expérience très enrichissante, d’un point de vue sportif comme humain. Pour les trois derniers jours, les rôles se sont inversés, au tour des jeunes roussillonnais d’accueillir leurs coéquipiers géronais pour une fin de stage sous le soleil de Perpignan.
"C’est beau de voir à quel point ces jeunes sont si loin et si proches à la fois. En un rien de temps, ils ont réussi à s’entendre malgré la barrière de la langue. L’alchimie est passée directement, c’est une vraie réussite", se félicite même Vincent Fagot, le responsable jeunes.
Le développement transfrontalier en ligne de mire
Tout en humilité, comme le rappelle Christian Serre, l’initiative ne tend pas à aller piller le vivier de joueurs catalans, fruit du développement du rugby à XV en Espagne, mais bien de contribuer à ce développement en apportant les connaissances du monde professionnel et de la formation aux clubs géronais.
"Nos staffs, en plus de beaucoup communiquer avec les staffs catalans cette semaine, ont organisé deux réunions autour des différents enjeux et objectifs d’un staff en équipe jeune, explique le directeur de la formation USAP.
Notre but est d’apporter le plus d’éléments possibles à nos voisins afin de leur permettre d’évoluer et de se développer encore plus pour, pourquoi pas un jour, en faire un véritable foyer de recrutement".
En visite au mémorial du camp de Rivesaltes ce mercredi matin, enfants catalans et français ont pu se remémorer un brin de leur histoire commune et oublier quelque temps le rugby.
"C’est l’occasion de leur faire voir autre chose", expliquait Rafa Matsubara, responsable des jeunes géronais.
"Ces événements, ce sont ce qui lie leurs ancêtres sans même qu’eux n’en soient conscients. Par cette visite, ils se rendent compte qu’il n’y a pas que le rugby qui compte".
En somme, ce premier stage transfrontalier entre jeunes usapistes et catalans est une véritable réussite pour tout le monde.
"On a tous à y gagner à réaliser ce genre de stage. Vu la réussite que cette première édition représente, nul doute que nous allons travailler sur la suivante dès le coup de sifflet final de celle-ci", concluait Christian Serre.
