Rugby à XV : "Le plus important, c’est de ne jamais lâcher l’affaire", se confie François Rivière, le président de l'USAP, avant la reprise du Top 14
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François Rivière est allé chercher Franck Azéma pour tenter de faire passer un cap à l'USAP. L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
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Publié le 16/08/2023 à 19:01
Guilhem Richaud
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Avant la reprise du championnat, samedi à 18 h 10 à Aimé-Giral contre le Stade Français, François Rivière se confie sur la saison à venir. Il fixe comme objectif à son staff et à ses joueurs d'assurer un maintien moins stressant que les années précédentes.
Sentez-vous que depuis quelque temps, il y a un enthousiasme autour de l’USAP qu’on n’avait pas vu depuis un moment ?
Oui, on le sent. C’est évident. C’est intéressant parce que le soir de l’access-match contre Grenoble, pour beaucoup de Catalans, on avait gagné une petite finale en se maintenant en Top 14. Donc oui, on sent qu’il y a un engouement. Ça veut aussi dire que ce territoire en a besoin. Tout le monde est aligné et a compris qu’il faut du temps, et que les choses ne se font pas en un jour. Il n’y a pas de coup de baguette magique. Quand on voit le cheminement d’autres clubs, ça prend du temps. Regardez mon collègue Laurent Marti à Bordeaux, que j’aime beaucoup, il aura mis 15 ans à vraiment faire émerger son club. Il faut du temps dans le sport et beaucoup de patience. Cet engouement populaire nous aide et nous porte, mais ça nous donne aussi un objectif de résultat encore plus fort.
C’est ce que vous recherchiez en allant chercher Franck Azéma comme manager ?
C’est évident. Il fallait quelqu’un qui incarne le rugby et le territoire. Franck incarne ces valeurs. Il n’a pas été facile à convaincre, mais ça a été mon access-match personnel de la deuxième partie de saison passée.
Vous dites que ça fixe un objectif de résultat plus élevé. Quel sera-t-il ?
Il est simple. Dans un premier temps, c’est de ne plus vivre ce qu’on vit depuis deux saisons. La 14e et la 13e place, c’est bon, on a donné. Sur un plan comptable, on veut se rapprocher le plus possible de la 10e place. Quand on voit les matches de l’an dernier, il nous manque tellement peu de points… ça s’est parfois joué à tellement peu. On s’aperçoit que c’est possible. C’est aussi pour ça qu’on a renforcé ce groupe avec de l’expérience. Christian Lanta insistait beaucoup sur cet aspect. C’est comme ça qu’avec Patrick Arlettaz ils ont permis la remontée en Top 14. C’est important, dans un groupe, de garder nos chromosomes catalans, mais aussi d’acquérir de l’expérience.
En allant chercher Franck Azéma, vous saviez qu’il faudrait aussi mettre des moyens financiers pour le recrutement de joueurs…
Oui je le savais. C’était plus facile parce que l’USAP a mis fin à tous ses problèmes financiers. Il y avait aussi des joueurs en fin de contrat donc c’était plus facile pour renouveler. Mais je savais qu’il faudrait mettre un peu de pétrole dans le réservoir pour aller chercher quelques bons joueurs. C’était le deal dès le départ avec Franck.
Il y a eu des prolongations, notamment de joueurs catalans. La dernière est celle de Posolo Tuilagi. C’était important de montrer une volonté de garder ce joueur à haut potentiel qui représente l’avenir de l’USAP ?
C’était notre envie. Je pense d’ailleurs que s’il y a autant de monde ces derniers temps au stade, c’est aussi parce qu’ils se rendent compte qu’on porte avec eux ces couleurs catalanes. Notre chemin de vie, c’est de savoir former des jeunes comme Posolo et de savoir les garder. C’est aussi la raison pour laquelle on parle beaucoup avec l’association du futur centre de formation. C’est un des moyens qui doit permettre à l’USAP de prospérer.
Le centre de formation, celui d’entraînement et les travaux du stade sont des sujets qui sont l’Arlésienne de ces dernières années. Vous en parlez un peu moins depuis quelques mois. C’est pour mieux faire avancer les dossiers en coulisses ?
J’ai un tempérament qui consiste à éviter la confrontation. Je sais que ce n’est jamais simple avec les collectivités locales. Mais là maintenant, il est important que ça avance. La Ville m’a rassuré en me disant que les travaux du futur centre d’entraînement au Parc des sports allaient démarrer d’ici à quelques semaines pour une livraison courant 2024. Et de la même façon, sur l’aménagement d’Aimé-Giral, qui est maintenant plein à ras bord, il faut améliorer les conditions d’accueil. Il y a des travaux à faire. Le club y prendra sa part, mais il faut que les collectivités comprennent que l’USAP est un phare pour cette ville et ce département, et qu’on a besoin d’être soutenus.
Samedi, ce sera les 10 ans de votre reprise du club. Le parcours n’a pas toujours été simple. Avez-vous le sentiment d’arriver à une forme de sérénité sur votre présidence ?
Oui. Mine de rien, il a fallu apprendre. Ce sont des codes et un univers qui n’était pas le mien. Ensuite, il a aussi fallu que j’apprenne à faire preuve de beaucoup d’humilité et de patience, ce qui n’est pas toujours mon cas. Il faut aussi savoir bien s’entourer et ça prend du temps. On a réussi à le faire sur le plan sportif avec Christian Lanta, Patrick Arlettaz et maintenant Franck Azéma et sur le plan de la direction générale avec Bruno Rolland. Mais surtout, le plus important, c’est de ne jamais lâcher l’affaire. Et ça, je l’ai dans mes chromosomes.