Une relégation de l'USAP aurait, entre autres, des répercussions sur son effectif. Entre départs de joueurs phare et défections d'arrivants...
La période des transferts s'est officiellement ouverte hier. Et côté ouverture, ce pourrait être la grande évasion dans l'effectif de l'USAP en cas de descente en Pro D2.
Economiquement, un budget à l'étage inférieur n'a pas la même épaisseur qu'en Top 14. Le budget était de 14,9 millions d'euros - le 11e du championnat - pour l'USAP cette saison avant que le président n'injecte 2 M€ supplémentaires. Il chuterait à 10 M€ à l'étage inférieur.
Les conséquences d'une relégation, qui affecteraient toutes les strates du club, frapperaient de plein fouet l'effectif. "Il y aurait des conséquences économiques car il est clair qu'on ne pourra peut-être pas garder certains salaires très élevés. Et il est probable que des joueurs de très haut niveau, blessés en ce moment, ne souhaiteraient peut-être pas rester en pro D2", a convenu dès samedi soir à Montjuïc le président catalan, François Rivière.
Selon nos informations, deux des 'recrues' s'étant engagés par pré-contrats, le pilier gauche d'Oyonnax Antoine Tichit et le talonneur de Biarritz, Jean-Philippe Genevois, devraient se désister en cas de culbute.
De même, plusieurs joueurs, encore sous contrat avec l'USAP, feraient jouer leurs clauses libératoires, même si tous n'en ont pas. Ce serait notamment le cas pour Camille Lopez, arrivé à Perpignan cette saison et encore lié un an. L'ouvreur international (2 sél.) a d'ailleurs plusieurs contacts, en France (le plus sérieux avec Toulon), et en Angleterre. Blessé au genou depuis des mois, Lopez a pour objectif la Coupe du monde 2015 avec le XV de France qu'il est impensable de préparer en Pro D2.
Guitoune et Romain Taofifénua convoités
Sofiane Guitoune est dans la même réflexion alors qu'il avait prolongé de trois ans en novembre dernier. L'ailier tricolore (2 sél.), blessé (tendon d'Achille) de longue date, vise aussi le Mondial.
Autre élément très convoité, d'autant que, comme les deux précédents il est jiff (joueur issu de la formation française), Romain Taofifénua. Le 2e ligne international (3 sél.) n'a que l'embarras du choix - Toulon, Montpellier le Racing sont sur les rangs - s'il veut partir un an avant l'heure.
De même, Bertrand Guiry pourrait être amené à s'interroger sur son avenir, le pilier Giorgi Jgenti songeant très sérieusement à un départ.
En ce qui concerne d'autres joueurs susceptibles d'être intéressés par des libérations anticipées viennent Charteris, Mjekevu, voire Hook, bien que ce ne soit pas si évident pour l'ouvreur-arrière gallois.
Le marché des transferts étant déjà quasiment verrouillé, les non jiff devraient rencontrer plus de difficultés à se recaser. Quoiqu'il en soit, une relégation en pro D2 - elle implique des minorations de salaires de 30 à 40 % - obligerait l'USAP a en étudier les incidences salariales et entamer de nouvelles négociations contractuelles. Elle soulèverait aussi la problématique du staff, le manager Marc Delpoux et le coach des arrières, Patrick Arlettaz, ayant resigné deux ans. "Il y aura des conséquences, des décisions et un nouveau plan stratégique, affirme François Rivière. Je vais réfléchir à une nouvelle organisation du club. Ne seront à l'USAP que ceux qui partageront cette organisation."
Une certitude : Guirado (Toulon), Leo et Narraway (London Irish), Vahaamahina (Clermont), De Carli (XV d'Italie) Purll (arrêt) n'y seront plus, l'avenir de Pulu et de Haughton étant en suspend. "Si on devait descendre, on reconstruirait. Notre équipe espoirs est première de son championnat. On reprendra notre élan comme l'ont fait d'autres clubs", promet le président prêt à s'appuyer sur la nouvelle génération (Chateau, Ecochard, Custoja, etc).
Maintien ou pas, l'USAP devra rebâtir.