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Philippe DINTRANS

jacky66

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XV de France - Grand entretien. Philippe Dintrans : "J’en ai pris plein la gueule pour trois francs six sous"


L’ancien capitaine de l’équipe de France, désormais à la retraite, estime que le rugby français s’honorerait de mieux traiter ses grognards. Le guerrier, le sensible, le patriote, se souvient avec émotion de ses sélections avec les Bleus qu’il prenait comme des ordres de mobilisation.

Quand un journaliste vous appelle pour vous proposer une longue interview dans le journal du rugby, quel est votre premier sentiment ?

Celui de ne pas être oublié : je vais pouvoir donner mon avis sur l’époque à laquelle je jouais et celle d’aujourd’hui.

Avez-vous l’impression d’être parfois oublié ?

Pas parfois, souvent. Pendant la Coupe du monde jouée en France, j’ai été invité une seule fois à une rencontre, pas par la FFR, mais par le patron de Canon, un Anglais. J’ai comme l’impression d’avoir vécu dans un autre monde, aujourd’hui disparu.

Pour avoir une meilleure place au sein de l’institution, ne faut-il aller la chercher ?

C’est vrai, ce serait à moi d’y aller. Je ne suis peut-être plus dans le coup. Bernard Laporte m’avait contacté en son temps puis tout a été enterré comme souvent avec lui. Si Didier Codorniou s’engage, je pourrais le soutenir (l’interview a été recueillie avant que Codorniou décide de se présenter, NDLR). C’est un type extraordinaire Didier, je l’ai toujours apprécié, il ne m’a jamais fait une mauvaise passe. Un peu comme André Boniface en son temps.

Vous sentiriez-vous capable de rameuter les anciens ?

Oui, pour dire que nous ne sommes pas encore morts. En Nouvelle-Zélande, le terme d’ancien n’existe pas, il n’a aucun sens. À la différence de ce qui se passe en France, un Black reste un Black. Même mort, il fait toujours partie de la famille. En France, les anciens ne sont pas invités lors des grands matchs, je ne vous dis pas ce qu’il faut remuer pour décrocher une place, même payante. L’association des anciens internationaux pourrait servir de relais mais elle marche sur une jambe.

Voyez-vous de l’ingratitude envers l’ancien capitaine de l’équipe de France que vous êtes ?

Je n’ai participé à rien depuis vingt ans. Tout est dit. Je déplore que la presse s’empare de sujets secondaires comme l’arrivée d’Antoine Dupont à VII. S’il avait gagné la Coupe du monde, d’accord, mais avant d’être l’Immaculée Conception, il faut avoir un palmarès à XV. Croyez-moi, je n’en veux pas à Dupont mais au battage qui est fait autour de sa personne mais il avait mieux à faire à XV.

C’est le jeu de la notoriété. Dupont donnera peut-être une médaille d’or au rugby à VII lors des JO.

Bien sûr. Mais il faut ouvrir les yeux : à quoi sert un super Top 14 pour perdre en quart de finale de la Coupe du monde. Le meilleur championnat du monde, il est en Afrique du Sud. Avant, il était en Nouvelle-Zélande, en Australie et en Angleterre, dans tous ces pays qui ont réussi à être champions du monde une fois. Je n’ai rien contre les joueurs étrangers venant gagner leur vie en France grâce au rugby mais faisons en sorte que les gars du pays soient un peu plus appelés à jouer.

On me dit que j’ai pris de la tune. Mais quelle tune ? Je n’ai qu’une retraite, et du rugby je ne touche rien

Qu’est-ce qui a vraiment changé entre votre époque et l’actuelle ?


C’est la vitesse, celle qu’a pu donner l’argent au rugby. L’argent tue le rugby à petit feu. Le Top 14, c’est beau, c’est bien filmé mais quand tu n’as pas d’argent, ce n’est même pas la peine d’y penser. Si j’avais des fonds, je saurais qui engager à Tarbes où le président se vide les poches pour ne pas tomber plus bas. Le Stado souffre, je souffre avec lui. Ce n’est pas supportable d’être traité de la sorte juste parce que tu n’as plus les moyens. Avec les droits TV donnés par Canal, les équipes du Top 14 sont libérées d’une bonne partie de leurs soucis d’argent. Dans ce nouveau monde, je reste intrigué par les agents. Je voudrais savoir ce qu’ils font, combien ils gagnent ? Comment ils monnayent les joueurs ? Je voudrais que ce soit transparent. Je suis peut-être trop vieux pour avoir de telles exigences.

Votre monde était tout différent, c’était celui d’un pouvoir très centralisé.

Albert Ferrasse était le grand patron. Avant de changer de club, il fallait lui demander la permission. J’ai voulu signer à Toulouse au début des années 80 car je sentais qu’il allait s’y passer quelque chose. J’avais beaucoup de respect pour Robert Bru, mon professeur de rugby au Creps, mais Ferrasse m’a prévenu : « Si tu signes à Toulouse, je te collerai trois ans de licence rouge, tu ne joueras plus en équipe de France ni en Première division. » Ferrasse, tu l’aimais ou tu ne l’aimais pas, mais le parrain c’était lui. Avec du recul, il faisait de la politique à deux balles.

Ça ne vous a pas empêché de vivre une des plus belles périodes de l’amateurisme.

Vous plaisantez. Je me suis cassé le dos et les deux genoux. J’en ai pris plein la gueule pour trois francs six sous. Quand j’ai arrêté, à 38 ans, on ne m’a rien donné pour me faire avancer dans la vie. Tout ce que j’ai, je suis allé le chercher.

Vous avez aussi gagné un peu d’argent.

On me dit que j’ai pris de la tune. Mais quelle tune ? Je n’ai qu’une retraite, et du rugby je ne touche rien, c’est la preuve flagrante que j’ai bossé. Ce que je gagnais au Stado en tant que joueur, ça permettait de payer des coups aux copains et de partir en vacances. C’est tout. Si j’avais été pro, je serais patron d’un grand garage, j’aurais employé des gens. J’étais fait pour ça.

Vous auriez pu aussi commenter des matchs pour Canal ?

Sans doute. Et si les gens de Canal veulent parler de mon livre, qu’ils ne se gênent pas.

Pierre Berbizier racontait dans une dernière interview qu’il avait failli signer à Toulouse, au final il s’était retrouvé à Agen.

Dans les années 70-80, affronter Agen, c’était jouer contre l’équipe de France. Il y avait là Dubroca, Erbani, Berbizier, Sella. Le Stado a perdu une finale face au SUA en 1988, on n’avait pas un matériel équivalent mais on avait du cœur. Janeczek, Hondagné et moi étions les seuls à avoir porté le maillot bleu. Pourtant, cette finale nous avons failli la gagner. Les Agenais avaient tellement peur de nos contres qu’ils n’ont pas joué un ballon. Cette stratégie, c’était celle de Pierre Berbizier. Lui qui reste un ami très proche, il valait mieux l’avoir avec que contre. Quand j’ai été influent dans les compositions de l’équipe de France, je ne l’oubliais jamais. Je n’ai disputé qu’une finale, et je l’ai perdue, ça me fait encore mal.

De l’influence vous en avez eu pour vous trouver un remplaçant quand une grave blessure vous a immobilisé pendant une année, en 1986.

À Fouroux, qui me faisait la gueule parce que je devais me faire opérer de cette fichue hernie discale, j’ai glissé à l’oreille que Daniel Dubroca était le plus à même de me remplacer. J’ai fait une belle connerie (dit-il en rigolant). Daniel est un super mec. Il a pris sa tâche tellement à cœur qu’il est devenu capitaine lors du premier Mondial en 1987. Pourtant je m’étais remis de mon opération, mais j’ai fait banquette.

"J’ai arrêté trois ans avant l’arrivée du professionnalisme. J’avoue que je n’y croyais pas. Je me suis éloigné du rugby pour mieux gagner ma vie, pour aider mes parents qui ont eu du mal à me voir démissionner de mon poste de prof de sport." Fred Porcu / Icon Sport

Vous étiez pourtant en état de reprendre votre place et votre brassard.

(il coupe) Mais Albert Ferrasse ne l’a pas voulu, Guy Basquet et Jacques Fouroux non plus. Pourtant, il avait été entendu au départ que le poste me soit rendu une fois remis sur pied. Ferrasse avait fait une déclaration dans la presse au début de la Coupe du monde dans laquelle il disait que même si je faisais de très grands matchs, Dubroca resterait titulaire. Quand je l’ai appris, je suis allé voir Albert pour lui signifier qu’il venait de perdre un fils.

Mais vous n’avez pas fait de scandale dans la presse, vous avez accepté d’être remplaçant, simple soldat, vous l’ancien général. Le regrettez-vous ?

Non, j’ai accepté ma condition car c’était l’équipe de France. Certains auraient lâché, pas moi. C’est mon côté patriote. Je n’ai disputé qu’un match de Mondial 87, contre la Roumanie. À l’époque, il n’y avait pas de remplacements comme aujourd’hui. Je pensais reprendre ma place à la loyale. Quelques semaines avant la Coupe du monde, à Agen, devant Ferrasse, j’avais tout emporté : ça n’a pas suffi. Jérôme Gallion, demi de mêlée de Toulon, en concurrence avec Berbizier, m’avait prévenu. « Je ne partirai pas à l’autre bout du monde pendant plus d’un mois pour disputer à peine un match. Philippe, c’est ce qui va t’arriver. » Il avait raison, je ne regrette rien. Le plus important c’est le bleu-blanc-rouge, le maillot, la Marseillaise.

D’où tenez-vous ces valeurs ?

De mon grand-père, et aussi de Jean-Pierre Rives. Lui ne transigeait pas avec les valeurs. Jamais. Sur le terrain, c’était un monstre. Certains se demandent s’il jouerait aujourd’hui. Mais quelle question à la con. Jean-Pierre fut un exemple pour moi. On n’avait pas le même caractère mais nous étions durs au mal, c’est tout.

Quel rapport entretenez-vous avec la douleur ?

J’ai souvent souffert en silence. Le rugby demande d’être plus fort mentalement que physiquement. C’est comme ça qu’on repousse la douleur. J’ai joué blessé, je suis parfois allé trop loin, c’est ma faute, pas celle de ma mère qui m’a fabriqué comme je suis. C’est le rugby. Sans prothèse à chaque genou, je ne pourrais plus marcher. Durant ma carrière, je me suis rompu en partie le tendon d’Achille droit. Aujourd’hui j’ai des problèmes de cœur, les médecins n’ont pas déterminé ce qui en était la cause. Je me suis rétabli, seulement je prendrai des cachets à vie.

Vous n’avez pas toujours écouté les médecins.

C’est sûr, certains m’ont dit que cette hernie discale allait m’empêcher de rejouer au rugby. Je me suis entêté. Après le départ de Daniel Dubroca, j’ai retrouvé ma place en équipe de France. Ça m’a fait plaisir de prouver à tous, médecins compris, que j’avais raison.

Sur la toile circulent des images d’un certain Irlande-France du début des années 80 dont vous étiez, d’une rare violence. Du genre effrayant.

Mais à Dublin, c’était toujours comme ça. Chaque regroupement était une bataille. On se permettait beaucoup de choses. C’était le jeu mais pas la règle. Deux ou trois fois par match, il était possible de déborder, les arbitres laissaient faire.

Et sous la mêlée…

On me parlait mais je ne répondais jamais. Les adversaires, il fallait les abattre et après les finir, avec les règles du rugby (il éclate de rire). Quand je prenais mon sac pour aller à Paris ou l’étranger, c’était comme si je répondais à un ordre de mobilisation. Certains jeunes font la guerre dans la rue, nous c’était sur le terrain. Les Gallois étaient cons, les Irlandais ont souvent tenté de nous noyer dans le bain vert. Curieusement, les Néo-Zélandais étaient moins durs en mêlée que les Écossais.

Et les talonneurs adverses, quels souvenirs en gardez-vous ?

J’adorais Dalton, le Néo-Zélandais. Dur au mal mais respectant la règle. Sans ça, je sévissais : gros plaquages, grosses calottes.

Quand vous jouiez, les talonneurs se disputaient les ballons en mêlée. Vous êtes-vous fait piquer des ballons en équipe de France ?

Jamais.

En championnat ?

Oui, Thierry Sanson, lors d’une rencontre à Lourdes m’en a pris quatre ou cinq. C’était mon premier match au "talon", il mettait sa main sur la mienne quand je prévenais le demi de mêlée d’introduire. Comme ça, il anticipait. Ça m’a permis d’apprendre. Au match retour, Sanson s’est tenu tranquille.

D’autant que vous aviez Christian Paul pas loin de vous pour régler les affaires sensibles.

Christian, alias « La masse », Jean Prat, tous les deux décédés, je les cherche. C’est fou comme ces gens me manquent. Jean Prat, que les Anglais surnommèrent « Monsieur Rugby », était mon père spirituel. Dans les Pyrénées, j’avais une grange en-dessous de la sienne. On échangeait beaucoup. Il m’a donné quelques combines pour être un meilleur capitaine de l’équipe de France. J’ai beaucoup apprécié André Boniface. Je l’ai rencontré à de nombreuses reprises avec Jean Glavany, c’était un homme très respectueux des autres. Il avait un ton, un vocabulaire…

En Bref

Jeune, il a distribué "L’Humanité". Comme il raconte dans son autobiographie sortie dernièrement "Dintrans, une épopée de rugby", préfacée par Jean-Pierre Rives, les parents de Philippe étaient des gens modestes, sa mère fut femme de ménage, son père travaillait aux PTT.

Ce dernier était engagé à la CGT et au Parti communiste. « Et moi, raconte-t-il dans cet ouvrage, j’ai distribué le journal "L’Humanité". Avec mon père on participait à la "Fête de l’Huma" organisée à Tarbes au bois du Commandeur. » Aujourd’hui Philipe dit ne plus croire en grand-chose. "Je me désespère de l’exemple donné aux jeunes par les députés à l’Assemblée nationale."

Et Jacques Fouroux dans tout ça ?

Sa fin a été une souffrance pour lui. Il est mort entouré de ses proches, j’étais là aussi. Je l’ai aimé. Ce fut un grand entraîneur qui assumait tout, la sélection, l’entraînement, la victoire, la défaite, la presse ; mais trop. Je ne retiens de lui que les bons moments. Une de ses forces c’est qu’il pouvait aller contre les évidences.

Et Galthié ?

C’est quelqu’un de sensible. Je l’ai rencontré il y a quinze ans, il n’était pas comme il est aujourd’hui. Est-ce que le type qui lui a vendu les lunettes lui a demandé de jouer le rôle dans lequel il est ? J’avoue qu’il me déçoit. Il y a ce bilan qu’il n’a pas fait.

Que vous manque-t-il de votre vie de joueur ?

Des trucs secrets qui auraient dû le rester, comme le vestiaire. Je suis nostalgique de cette préparation d’avant match. Cet instant où tous pensent la même chose au même moment. C’est magique. Je me suis beaucoup amusé, je me suis fait des copains en France comme à l’étranger. Alors quand j’entends un rugbyman dire à la télé « On fait le job », ça me rend dingue. Je veux qu’on sorte cette expression du vocabulaire.

Avec votre expérience, vous auriez pu devenir entraîneur professionnel ?

J’ai arrêté trois ans avant l’arrivée du professionnalisme. J’avoue que je n’y croyais pas. Je me suis éloigné du rugby pour mieux gagner ma vie, pour aider mes parents qui ont eu du mal à me voir démissionner de mon poste de prof de sport. Je ne me voyais pas passer ma vie en survêt. Mon père travaillait aux PTT, ma mère faisait des ménages, alors quand j’ai quitté l’enseignement, ils n’ont pas aimé. Mais je les ai aidés. Quand je vendais du foie gras, je gagnais bien ma vie, je roulais en « Merco ». J’ai été entraîneur, un temps à Tarbes, mais s’appeler Philippe Dintrans n’a jamais suffi pour gagner des matchs. Pas assez formé à cet exercice, j’avais du mal avec le commandement. Je suis parti apprendre d’autres métiers. Je suis même revenu à l’école, chez Renault, afin de devenir chef des ventes puis directeur de concession.

À 38 ans, vous avez tenté de briguer une place au sein de la municipalité de Tarbes avec Jean Glavany, et ça n’a pas marché.

Ce fut une grosse déception, je m’étais vraiment impliqué auprès de Jean. J’avoue avoir mal vécu cet échec.

Qu’en avez-vous retenu ?

Qu’en politique, pour être élu il faut être humble et ne compter que sur soi-même.

Pour vous en remettre qu’avez-vous fait ?

Je suis parti travailler chez Toyota à Montauban. Le groupe automobile dans lequel j’œuvrais a préféré que je prenne mes distances avec ma ville. Il paraît que commercialement, je n’étais plus un atout. Je me suis remis de tout ça.

Quelle différence entre le rugby et la politique.

Ces deux domaines n’avaient rien à voir au départ mais ils se sont rapprochés. J’ai compris que les hommes politiques s’occupaient d’abord d’eux-mêmes avant de penser aux autres. Après ma non-élection, je me suis tourné vers ma famille, là où sont les personnes les plus importantes à mes yeux.

Qu’avez-vous appris des hommes ?

Je ne me suis jamais trompé sur mes amis.

Qu’avez-vous appris des femmes

La femme est plus persévérante que l’homme. Elle est accrocheuse. Les femmes sont faites pour jouer au rugby.

Digest

le 29 janvier 1957 à Tarbes (65)
Clubs successifs : Stadoceste tarbais (1975-1991). Sélections : 50 (1979-1990) dont douze fois capitaine.
Palmarès joueur : il faisait partie de la première équipe de France à battre les Blacks chez eux, le 14 juillet 1979. Il a gagné deux Tournois et décroché le grand chelem en 1981. Il a disputé une finale du championnat avec Tarbes (défaite contre Agen).

Au fond qui êtes-vous Philippe Dintrans ?

J’ai toujours donné l’impression d’être un roc. Je l’ai été sur le terrain. Mais dans la vie, je suis quelqu’un de calme, de sensible, amoureux de la vie, généreux, toujours dans les relations humaines. Parce que je suis quelqu’un d’aimant, je pense aussi être porteur d’une forme de fragilité. J’ai vécu deux divorces. Il faut inventer une relation d’amour, être amoureux, ça permet de bien vivre.

C’est difficile de parler de soi ?

Ça l’est si tu as le cigare. Comme je ne l’ai jamais eu…
 
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