La guerre du derby n’a pas eu lieu. Outrageusement dominé par l’USAP tout le match, Narbonne a explosé en plein vol (66-13), hier soir à Aimé-Giral. Les Catalans sont relancés, les Audois n’ont pas existé
Une porte fermée, abritant un vestiaire heureux. Derrière cette porte, un cri de rage, et sûrement une grosse arrière -pensée : « On leur a montré à tous.» L’USAP peut relever la tête. Bien qu’elle ait suscité des doutes avant le derby, le bête sang et or a fait exploser Narbonne hier soir sur sa pelouse (66-13), balayant d’un revers de main les commentaires d’avant-match.
L’Histoire parlait pour elle, son désir de revanche aussi. Le tarif habituel a donc été respecté : les Audois, qui ont vite fait comprendre qu’ils n’étaient pas venus pas faire la guerre, n’ont pas existé à Aimé-Giral. De match, hier soir, il n’y eut pas. De combat non plus. Et encore moins de suspense. Dès la 26e minute, un essai de Raphaël Carbou offrait le point de bonus offensif à l’USAP et envoyait le RCNM dans les cordes, à l’image de Lucas Guillaume, le plus Catalan des Narbonnais et neveu du chanteur Cali, sorti du terrain sur KO (28e )
Tout un symbole. Carbou, qui avait quitté Aimé-Giral en pleine tourmente contre Colomiers, (défaite 26-22), tenait là une petite revanche personnelle. Auteur d’un doublé hier soir, il a fait oublier ses trois lancers ratés et fait taire quelques critiques.
Sens unique
Lors d’une soirée à sens unique, véritable derby tronqué, les Catalans se sont remis en selle au classement en soignant leurs statistiques : neuf essais à un, soit le plus gros écart de la saison, vingt-sept points marqués par Tom Ecochard, record personnel battu, la messe était dite. À vrai dire, on a compris dès la première mêlée que les Narbonnais se feraient balayer devant, derrière et de partout. Avec quatre cartons jaunes dans la musette (Jenkins, Falatea, Weepu et Meafua), la mission était de toute façon impossible. Pris dans tous les secteurs, agressivité comprise, le XV audois a subi une humiliation qui, cependant, n’inquiétera pas l’entraîneur Christian Labit.
Avec Oyonnax au programme dans une semaine, l’essentiel était ailleurs. Il n’empêche, une raclée pareille fait toujours mal au crâne. Ce match, lâché très vite dans les têtes par les visiteurs, ne doit pas remettre en cause la domination outrageuse se l’USAP. «66 ! 66 !», ont chanté les supporters à cinq minutes de la fin, histoire de rendre hommage au score et aux sang et or. Et si l’invraisemblable défaite contre Colomiers n’avait été qu’un accident ?
En catimini, le staff de l’USAP plaide depuis le départ cette thèse. Encore fallait-il le prouver. C’est fait depuis le derby d’hier soir, et de la plus convaincante des manières. Il manquait de la confiance à cette équipe. Elle en a repris une bonne ration hier avant d’aller défier Biarritz jeudi prochain. L’USAP ne décroche pas et peut continuer d’entretenir l’illusion d’un retour dans le haut du tableau.
Pour Narbonne, en revanche, voilà une soirée à oublier. Il est parfois des derbies d’un implacable scénario.
DERBY EXPRESS
L’USAP aux deux-tiers french
Hier, l’USAP alignait cinq joueurs étrangers (Cocagi, Mafi, Piukala, Strokosch, Brown) dans son XV de départ, soit un tiers de l’équipe (6 sur 23). La proportion est exactement à l’opposé du côté du RCNM, qui comptait cinq joueurs français (Klur, Giorgis, Plessis, Guillaume, Nkinsi) au coup d’envoi du match (10 sur 23).
Bousquet et Charlon sur le retour
L’ailier ou arrière Jonathan Bousquet (adducteurs) et le deuxième ligne Loïc Charlon (mollet) reprendront l’entraînement collectif avec l’USAP la semaine prochaine. Ils devraient postuler pour le déplacement à Biarritz jeudi.
Dut au repos<p>
L’ouvreur narbonnais, touché aux cervicales contre Agen, n’a pas pu tenir sa place, hier. Il a été remplacé par Stephen Brett.
Fracture du péroné pour Selponi
Touché à l’épaule et au tibia la semaine dernière à Agen, l’ouvreur de l’USAP, Enzo Selponi, n’a pas fait long feu hier soir. Sorti du terrain dès la 3e minute de jeu, il a quitté le terrain victime d’une fracture du péroné.