Top 14 : le Racing 92 en alerte rouge avant de recevoir l’USAP
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Star du recrutement du Racing 92, Owen Farrell peine pour le moment à se montrer au niveau. MAXPPP - Richard BRUNEL
Hugo Bové
Ce samedi (16 h 30), l’USAP monte en région parisienne pour défier le Racing 92 dans sa Paris La Défense Arena. Une équipe francilienne en plein doute…
Après sept journées, l’USAP et le Racing 92 présentent le même bilan : 14 points, avec 3 victoires et 4 défaites. Les deux équipes se partagent actuellement la 10e place. Ce qui est une anomalie pour le Racing, par rapport aux saisons précédentes. Le club francilien, qui a participé 14 fois consécutivement à la phase finale du Top 14 depuis sa remontée en 2009, est en plein doute.
Un niveau de jeu inquiétant, mais surtout des choix qui interrogent. Notamment ceux du manager Stuart Lancaster. À commencer par le recrutement de son fils, Dan, qui ne possédait jusque-là aucune expérience à haut niveau. Utilisé en 12, il fait partie des six joueurs du Racing 92 – avec Fickou, Tuisova, Woki, Gogichashvili et Kharaishvili – à avoir disputé les sept rencontres de Top 14 depuis le début de la saison. Sans forcément briller, malgré la présence d’Owen Farrell à ses côtés. Ce dernier, aussi, a pour l’instant du mal à s’adapter au championnat français. Pourtant excellent buteur, il a été déclassé au bout de deux matches de son rôle de buteur numéro 1. L’ancien numéro 10 du XV d’Angleterre (33 ans, 112 sélections) va désormais faire face au retour du maître à jouer des Racingmen, Antoine Gibert. Et une association entre les deux joueurs est réfléchie du côté du Racing, puisque le projet de jeu de Lancaster veut un numéro 12 animateur plutôt que perforateur. Alors que le profil de Josua Tuisova, plutôt utilisé sur l’aile droite, au centre du terrain, est demandé par tous les suiveurs du championnat.
"On entre sur le terrain sans conviction"
En tout cas, si le Racing 92 croyait s’être remis la tête à l’endroit avec deux succès à Vannes (24-27) et contre Toulon à Créteil (22-6), il a de nouveau sombré à Bayonne samedi dernier. Un revers 32-15 presque flatteur, car les Racingmen étaient menés 32 à 3 à un quart d’heure de la fin. Et, cette fois, certains hommes forts du vestiaire sont montés au créneau. À commencer par le troisième ligne international Cameron Woki :
"Malheureusement, il y a très peu de joueurs qui ont faim. On entre sur le terrain sans conviction…"
Ce que n’a pas manqué de confirmer Frédéric Michalak, l’entraîneur de l’attaque du Racing :
"Ce qu’on a fait aujourd’hui, c’est ne pas respecter ce qu’on fait la semaine. Ce n’est pas respecter le maillot et l’héritage du club. Si on ne veut pas passer pour des mercenaires, il faut répondre présent. Surtout sur ces matches à l’extérieur quand c’est difficile. Les grandes équipes passent par là. Nous, on est encore une petite équipe et on l’a encore prouvé aujourd’hui."
Une petite équipe, pas si sûr. Mais une équipe en cruel manque de confiance, c’est une certitude. Et si les Franciliens ne font pas le plein de points sur leurs deux derniers matches du bloc (contre l’USAP et à Pau), ils seraient éloignés des places qualificatives. Maintenant, on le sait, des bêtes blessées – surtout de ce genre – ne sont jamais bonnes à prendre au moment de leur réveil. Donc il y a toujours deux côtés. Un monde où l’USAP peut avoir un coup à faire et ramener des points. Et un autre où l’USAP peut prendre le tarif qu’elle prend habituellement à la Paris La Défense Arena (46 points encaissés en moyenne sur les 4 matches). Il faudra voir, aussi, l’équipe que va aligner le staff catalan pour ce quatrième déplacement de la saison. Mais en l’état actuel des choses, l’USAP aurait tort de se priver d’aller embêter le Racing 92 pour son retour à l’Arena…