Désolé c'est la version papier. Bru indique "on essaie d'éviter qu'un joueur enchaîne 3 titularisations. Au 3ème match on constate moins de fraîcheur mentale, de capacité d'accélérer, de punch, d'implication."
Ils se sont plantés en arrivant cramés en finale l'an dernier, donc là ils font gaffe.
La voilà.
Pour mémoire, Giroud c'était le prépa de l'EDG pour la cm
Pendant que ses coéquipiers prenaient la route pour La Rochelle, samedi en début d'après-midi, Matthieu Jalibert, lui, restait au Ceva Campus, le centre d'entraînement de Bordeaux-Bègles, pour une séance de préparation physique individualisée. Pas de choc de la 7e journée du Top 14 pour le maître à jouer de l'UBB, pas plus que pour son compère de la charnière, Maxime Lucu, au repos ce week-end.
Le leader du Championnat ne fait pas pour autant l'impasse chez un rival du haut de tableau. Non, comme à Toulouse (12-16, le 29 septembre), où il a gagné sans Depoortère ou Buros, il gère son effectif, tant qu'il en a le luxe, grâce à un recrutement qui a densifié ses rangs et un bon début de saison.
« Partout où je suis passé, j'ai toujours été adepte de la modification de l'effectif d'une semaine à l'autre et de l'émulation interne, justifie Yannick Bru.
Déjà, la saison dernière, on faisait tourner à certains postes. On n'a rien révolutionné, mais c'est vrai que ça s'est renforcé cette saison, de par le débriefing qu'on a fait de la saison passée. »
L'entraîneur des Girondins sait que ses troupes ont fini l'exercice 2023-2024 sur les rotules, montrant des signes de fatigue évidents dès la demi-finale contre le Stade Français (22-20), puis implosant totalement en finale à Marseille contre Toulouse (3-59).
« On a constaté qu'à certaines positions, les cadres de notre équipe avaient dépassé le quota de matches acceptables pour avoir de la fraîcheur sur la fin », reprend ainsi Bru. L'acceptable, dans le marathon du Top 14, où son effectif a aussi beaucoup donné en Coupe des champions (quart de finale) et pour les Bleus, c'est
« 25-26 matches » dans la saison, au-delà desquels
« on commence à tirer sur la corde ».
Un quota largement dépassé par certains, qui ont atteint les 31 rencontres (Lamothe et Penaud), voire 35 (Lucu).
« On a surexposé certains joueurs », regrette Bru, pris de court, admet-il, par le nombre d'internationaux sollicités par Fabien Galthié.
Alors le staff de l'UBB a revu l'utilisation de ses joueurs. Et la cellule de performance, autour de Thibault Giroud, a affiné leur gestion.
« On essaie d'éviter qu'un joueur enchaîne trois titularisations, précise ainsi Bru.
Au troisième match, on constate un déclin de la performance, moins de fraîcheur mentale, de capacité d'accélérer, de punch, d'implication. Bon... ça, c'est le scénario idéal, et il y a des cas de force majeure... » Comme les blessures, par exemple celle de Joey Carbery, à l'ouverture, qui a poussé Jalibert à jouer plus que prévu.
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Cette semaine, le dix a pu profiter d'une de ces pauses que le staff souhaite offrir à ses cadres. Pas une coupure totale, mais un programme personnalisé, avec quelques vrais jours de repos, trois, et autant de jours de travail individualisé au club. Là, Giroud et ses équipes lui ont concocté du sur-mesure, avec des préparateurs physiques dédiés qui vont lui permettre de bosser sa forme sur le fond.
« On a la chance d'avoir beaucoup de ressources humaines pour s'occuper des joueurs en régénération, apprécie Giroud.
On est six préparateurs physiques polyvalents. »
Surtout, ces joueurs restent bien hors groupe, même quand ils sont au club, ne s'impliquent plus dans les réunions stratégiques, pour se couper aussi un peu de la pression et de l'enjeu.
« Parce que la fraîcheur mentale est aussi importante, insiste Bru.
Il faut casser les routines pour se régénérer mentalement, chose qu'on ne fait pas d'habitude. Il faut débrancher la connexion de l'équipe, se recentrer sur soi... pour mieux redémarrer ! » Et mieux enchaîner dans le sprint final.