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Interview de Franck Azema dans l'Equipe

Albera

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Source l'Equipe de ce jour.
NB : Si un forumeur a 2 places pour Clermont, je suis preneur...

Franck Azéma sur la belle saison de Perpignan : « On sent qu'il y a une grosse euphorie autour de nous »​

De retour à Perpignan, Franck Azéma vit une superbe saison à la tête de l'USAP, aujourd'hui aux portes du top 6 à la quatre journées du gong. Le technicien s'est ouvert sur ce nouveau projet et ses ambitions, même s'il reste très prudent.​

Jeudi dernier, entre deux sessions d'entraînement venteuses au parc des sports, Franck Azéma s'est posé dans l'un des bungalows qui font office de locaux à l'USAP (avec le stade Aimé-Giral). Dans une salle de vie jouxtant le vestiaire sont encadrées au mur quelques grandes équipes de l'histoire du club, notamment celles des finales de 2009 (gagnée) et 2010 (perdue). Azéma était alors un adjoint dans l'encadrement de Jacques Brunel. Parti à Clermont (2010-2021) puis à Toulon (2021-2023), ce Catalan pure souche, originaire d'Arles-sur-Tech, est revenu par la grande porte à Perpignan, dans une sorte de transition naturelle avec Patrick Arlettaz et à la tête d'un staff 100 % sang et or, où il a notamment retrouvé son ancien joueur et ami David Marty, entraîneur principal. L'USAP, qui a sauvé sa peau en Top 14 en barrage ces deux dernières saisons (1), est désormais septième, à quatre journées de la fin, portée notamment par une série de cinq victoires, avec désormais le grand luxe de regarder devant lui, même si Franck Azéma refuse de s'enflammer.

(1) Face à Mont-de-Marsan en 2022 (41-16) et Grenoble (33-19) en 2023.

« Est-ce que le manager que vous êtes arrive à savourer la dynamique actuelle assez exceptionnelle de son équipe ?
J'ai pris l'habitude d'alterner les bonnes et les mauvaises périodes. Oui, c'est bon de vivre ça mais il faut l'entretenir, cette dynamique. Ça passe par un investissement de chacun. Il n'y a pas d'autre recette que le travail pour garder de la consistance et s'offrir une belle fin de saison.

Cinq succès de rang, neuf victoires consécutives à domicile... Où est-ce que votre équipe a le plus progressé pour en arriver là ?
Encore une fois, tout le monde s'investit fort... Et je pense que dans chaque secteur, on a réussi à monter le curseur. Que ce soit notre physique, notre touche, notre mêlée, la qualité de notre jeu, la défense... Le plus dur, c'est d'améliorer quelque chose sans que ce soit au détriment d'une autre. On s'est attaché à ça en étant le plus honnête sur des retours vidéo par exemple sur nos manques. On est transparents entre nous et ce groupe a une qualité : comme une éponge, il a envie d'apprendre, de progresser.

Est-ce que les joueurs vous ont surpris ?
L'engagement et la solidarité montent chaque semaine et ça a forcément un impact sur le terrain. On s'appuie toujours sur la qualité du jeu qui existe depuis plusieurs années ici mais on savait aussi qu'on avait des difficultés en touche par exemple, donc on a essayé de rééquilibrer. Pareil en mêlée et en défense. On prenait trop d'essais en début de saison. Il fallait se rendre compte que pour gagner plus de matches, on ne pouvait pas avoir un secteur en grosse difficulté. De la salle de muscu au match, tout s'est imbriqué dans le travail et on a progressé.

Vous êtes septième, aux portes du top 6, est-ce que vous sentez vos joueurs euphoriques après des saisons plus compliquées ?
Non, je les sens plutôt froids, lucides, par rapport à une éventuelle qualification. Car on sait que rien n'est encore fait pour le maintien. On reste vigilants et on regarde vers le prochain match. On se mobilise là-dessus et ça nous permet de rester dans notre bulle. On sent qu'il y a une grosse euphorie autour de nous, tout est exacerbé ici, mais en interne, on veut rester mesuré. Si on se projette trop loin, trop haut et qu'on tremble, on va vaciller et se mettre le doute.

Mais les supporters que vous croisez doivent vous parler de phase finale, non ?
Oui parce qu'ils ont envie de rêver, de revivre ces sensations-là. Le déplacement à Montpellier en est un parfait exemple quand on voit l'énorme mobilisation (entre 4000 et 5000 supporters en déplacement). Notre mission, c'est de créer cet engouement, mais c'est d'abord lié à la qualité de ce qu'on peut livrer sur le terrain.

La vague sang et or à Montpellier vous a-t-elle marqué ?
Évidemment, vous ne pouvez pas être hermétique à ça.

Vous retrouvez des sensations que vous aviez vécu dans votre premier passage comme entraîneur ici ?
Ce qui n'a pas changé, c'est que tout est décuplé ici. Et l'un se nourrit de l'autre. On a envie de répondre présent face à l'engagement de nos supporters et eux se retrouvent dans notre engagement.

Dans votre discours, vous en jouez de cette fibre ''attachement des supporters'' ?
Ce n'est pas la peine d'en jouer car c'est une réalité à laquelle vous ne pouvez pas échapper (sourire). Ceux qui viennent de plus loin, il faut un peu de temps pour s'y habituer mais quand vous voyez la ferveur à Aimé-Giral, vous comprenez vite. Ce public ne tranche pas sur l'engagement, le combat, sinon vous n'avez pas le droit de jouer ici.

Par rapport aux saisons précédentes, on a aussi l'impression que l'effectif est plus fourni, plus dense, notamment pour mieux rivaliser à l'extérieur...
C'est important d'abord que tout le monde se sente considéré dans le groupe, que chacun s'entraîne dur pour progresser. Quand tu fais ça, tu peux lever la main et dire ''je suis prêt''. Notre rôle, dans le staff, c'est de faire des choix mais si tu continues de bosser dur et de progresser, ton tour va venir. Même si ça vient par un aléa comme la blessure d'un autre joueur, il faut être prêt. Et je trouve, oui, que le niveau général de l'équipe est monté petit à petit cette saison pour avoir cette capacité à faire des rotations sans qu'on s'inquiète sur la compétitivité de l'équipe.

Est-ce que vous iriez jusqu'à dire que vous êtes dans le luxe au moment de faire des choix ?
Franchement, oui. Après, on touche du bois, on est plutôt épargné par les blessures. Mais nos dimanches et nos lundis sont sympas car on se fout un peu la pression sur qui choisir à chaque poste. On n'est pas dans une logique où on privilégie les matches à la maison et on essaie de faire un peu ce qu'on peut à l'extérieur. On essaie de rivaliser partout.

Revenons un peu en arrière.... Comment aviez-vous géré la double casquette fin de parcours à Toulon et projection à l'USAP ?
J'avais assez à faire sur Toulon. Les seules choses que je pouvais regarder, c'étaient les options possibles sur le recrutement mais ne je me préoccupais pas du projet de jeu et de la saison à venir. De toute façon, tout s'est joué sur un match de barrage.

Vous l'aviez suivi avec un peu d'appréhension on suppose ?
Ça change le projet, évidemment. À la mi-temps, je ne faisais pas le beau (sourire)

Ces deux maintiens consécutifs ont quand même changé le projet du club ?
Ah oui, ça aide. Mais l'histoire a commencé bien avant ces deux matches de barrage, avec le travail de Patrick (Arlettaz, l'ancien manager, désormais entraîneur de l'attaque en équipe de France) et le projet de jeu qu'il a installé avec David (Marty, entraîneur en chef de l'USAP depuis l'été 2023). Leur boulot nous permet d'être là aujourd'hui. On fait évoluer ce projet et ces bons résultats récents viennent dans la continuité. Les barrages sont peut-être fondateurs dans la mentalité, l'état d'esprit pour savoir se stimuler dans les grands rendez-vous.

Après la victoire à Grenoble en barrage la saison dernière, du président au kiné, tout le monde s'était juré de ne pas rejouer un match à la vie à la mort cette saison...
Je l'ai ressenti en arrivant. Bien sûr que tu n'as pas envie de rejouer un match comme ça même si la finalité est merveilleuse et que tu as l'impression d'avoir gagné une finale. À partir de là, notre réflexion, c'est quoi ? C'est comment faire, dans notre travail, pour se protéger le plus vite possible de ça. Pourtant, notre saison commence aussi mal que la précédente mais on a réussi à éloigner la menace sur nos derniers matches. On est même en capacité de jouer autre chose.

Dans quel état d'esprit êtes-vous revenu à Perpignan ?
J'ai pas mal échangé par texto avec Patrick (Arlettaz), on s'est vu aussi mais j'ai surtout pris le pouls avec David (Marty) pour voir ce qu'on voulait faire et comment. Moi, je ne voulais pas faire une révolution non plus. Il fallait s'accrocher à des choses qui tenaient bien et essayer d'amener mon expérience, des choses pour lesquelles je suis convaincu, notamment pour équilibrer les choses dans le jeu.

Qu'est-ce que vous avez comme ambition pour ce club ?
J'ai envie qu'on challenge de nouveau les phases finales. Attention, je ne parle pas de cette année, mais du moyen terme. Soit je reviens et je me dis qu'on est là pour participer, mais il n'y a pas d'intérêt. Ce qu'on veut, c'est progresser dans la compétition pour, d'année en année, voir si on est capable de retrouver un jour les phases finales. On doit poser des bases solides qui doivent nous permettre de rejouer ces rôles-là. Sachant qu'on a pour nous cette expérience de jouer le maintien aussi s'il le faut. »

À Perpignan, une saison de dingue qui avait très mal démarré​

Le maintien quasi-assuré, l'USAP s'est donné le droit de rêver à la phase finale. Une performance d'autant plus remarquable qu'elle était bloquée à zéro point après quatre journées.​

S'il assure six mois plus tard qu'il était « rassuré par ce qu'(il) voyai (t) à l'entraînement », Franck Azéma avait de quoi être inquiet en début de saison. À cheval sur la coupure Coupe du monde en septembre-octobre, l'USAP avait en effet commencé sa saison par quatre lourdes défaites (Stade Français 7-29, Clermont 38-14, Racing 59-10 et Pau 24-39) et n'avait marqué aucun point.

Mais les Catalans, renforcés par ses mondialistes et/ou des recrues particulièrement bien senties (entre autres Ceccarelli, Ruiz, Orie, Sobela, Van Tonder, Allan, Veredamu...) ont redressé la barre. « On arrive à enchaîner deux victoires à domicile contre Toulon (26-22, 5e journée) et Montpellier (23-16, 7e), se rappelle Azéma. On sort de la dernière place puis on va gagner pendant les fêtes à Castres (17-13, 11e j.), ce qui débloque notre compteur à l'extérieur. Ce sont des étapes qui nous permettent de dire que le projet va dans le bon sens. »

En arrivant à Perpignan l'été dernier, seul mais en terrain (très) connu, Franck Azéma n'a pas dénaturé les prises d'initiatives et la volonté de possession chères à Patrick Arlettaz. Avec son staff 100 % catalan, d'origine ou d'adoption (Marty-Freshwater-Vilaceca-Bastide), qui a récemment prolongé jusqu'en 2026, il y a apporté une plus grande rigueur défensive et une certaine solidité sur les fondamentaux.

Neuf victoires de rang à domicile​

Aimé-Giral est devenu imprenable (neuf victoires de rang dont des succès bonifiés contre Bayonne, le Racing, La Rochelle, Castres et Lyon) et Perpignan, mieux armé que les saisons précédentes pour rivaliser à l'extérieur, a ramené les quatre points d'Oyonnax (14e, 14-15, le 23 mars) et de Montpellier (13e, 20-25, le 27 avril).

Deux concurrents directs pour le maintien il y a quelques semaines que l'USAP a distancé au classement. Sauf improbable retournement de situation, les Sang et Or échapperont cette saison au barrage, alors que l'objectif du début de saison était la dixième place. L'USAP, septième, a les moyens de rêver plus haut alors qu'il lui reste au menu les réceptions de Clermont et Bordeaux-Bègles et des voyages à Bayonne et à Pau.
 

BolesDePicolat66

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Quelle chance d'avoir un manager avec un pedigree exceptionnel, froid et toujours en recherche d'excellence.
C'est ce qui nous manquait, cette rigueur et son sens tactique qui permet à l'équipe de s'adapter à n'importe quelle équipe en face.

Merci Franck pour les travaux, on est au début d'une belle histoire.
 

marco3866

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J'aimais beaucoup Arlettaz mais Azéma c'est autre chose il n'était peut être pas compatible avec l'USAP d'Arlettaz l'un dans l'urgence et l'autre dans l'évolution du club peut être que les 2 sont parfait dans leur registre, j'aimerais quand même bien voir Arlettaz en tant que manager (pas entraîneur des 3/4 comme en EDF) avec un groupe qui peut jouer le haut de tableau
 

Carto

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Arlettaz , Azema , deux grands messieurs. Seul petit regret qu’Arlettaz n’est pas eu ( certainement , peut être ? ) les mêmes moyens qu’Arlettaz pour le recrutement.
 

Albera

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Arlettaz , Azema , deux grands messieurs. Seul petit regret qu’Arlettaz n’est pas eu ( certainement , peut être ? ) les mêmes moyens qu’Arlettaz pour le recrutement.
C'est toute la différence. Il a obtenu des garanties sur la masse salariale.
 

jeanpeux+

Titan du forum
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Arlettaz , Azema , deux grands messieurs. Seul petit regret qu’Arlettaz n’est pas eu ( certainement , peut être ? ) les mêmes moyens qu’Arlettaz pour le recrutement.

Mais sans la progression d arlettaz et les 2 maintiens Azéma n aurait sans doute pas eu des moyens supplémentaires. Azéma serait venu plus tôt il aurait eu les conditions d arlettaz... mais Azéma n aurait pas pu venir plus tôt car il un autre statut et une autre carrière qu arlettaz.
Je pense qu il ne faut pas avoir de regret, Arlettaz a fait du super boulot il a amené le club là où il voulait, il a dû vivre des moments fabuleux avec ces titres et ces maintiens, il a eu la reconnaissance en se trouvant à coacher certains des meilleurs joueurs au monde et une équipe du top niveau mondial.
C est une question de cycle Arlettaz (avec lanta) était là qd on a eu besoin de lui en D2, Azéma a pour l instant réussi la transition on peut s estimer heureux d avoir une cette succession.
 
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