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Derrière l’élite, le rugby français est-il malade ?

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Rugby à XV : Derrière l’élite, le rugby français est-il malade ?


Par Etienne Goursaud


Rugby à XV Derrière l'élite, le rugby français est-il malade

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RUGBY À XV – Clubs qui déposent le bilan, joueurs au chômage. Derrière l’élite du rugby à XV français et le monde professionnel, c’est un sport qui est de plus en plus en souffrance. Décryptage.

Le Top 14 domine l’Europe depuis quatre ans. Toulouse, La Rochelle par deux fois puis de nouveau Toulouse ont remporté la Champions Cup. Une écrasante domination de la France sur la scène européenne. Un Top 14 de très grande qualité où tous les matchs sont des chocs. Avec du jeu, des essais, des points et des rebondissements. Et où tout le monde peut battre tout le monde. Y compris le promu Vannes qui s’accroche bien en ce début de saison. Pour la première d’un club breton dans l’élite du rugby professionnel. L’équipe de France n’est pas championne du monde, mais fait partie des meilleures nations mondiales et a retrouvé de la splendeur.

À première vue, le constat du rugby français est absolument idyllique. Mais si on creuse, la réalité est plus rude. Des clubs mettent la clé sous la porte, des joueurs professionnels se retrouvent sans contrat. Parfois en cours de saison. La professionnalisation, effective depuis 1995 et une concurrence toujours plus forte, toujours plus féroce, laissent des équipes sur le carreau.

Dijon et Hyères ont mis la clé sous la porte​

Le rugby français a perdu Dijon, qui évolue en Nationale 2 et qui est passée par la Nationale. Le club dijonnais a déposé le bilan, alors que la saison avait commencé. Auprès de nos confrères de Bien Public, Alain Collardot et Nicolas Ruffino, les présidents, évoquent différents facteurs. Le départ du mécène principal en 2023, des partenaires qui n’honorent pas les engagements à une masse salariale en augmentation par rapport à l’année précédente. Mais aussi une billetterie en berne, après des saisons difficiles.
Et un déficit net évalué à 120 000 €. Près de 7% de leur budget 2023-2024 (1,8 million d’euros). « Aujourd’hui, nos efforts, malgré toutes les sollicitations effectuées ces dernières semaines et ces derniers mois ont été vains et nous ont conduit à regret à effectuer une déclaration de cessation des paiements auprès du tribunal judiciaire de Dijon, pour l’ouverture d’une liquidation judiciaire », commentent les deux hommes. Dijon maintient son équipe espoirs. En Nationale, Hyères a également déposé le bilan, avant même le début de la saison. Octroyant, de facto, dix points à leurs adversaires. Hyères, un club historique du sud-est de la France. Les joueurs sont libérés de tout contrat. Blagnac avait connu pareil sort en cours de saison passée.




Un troisième club, l’US Cognac, a aussi frôlé la correctionnelle. Évoluant en 2023-2024 en Nationale 2, après une descente de Nationale, les Cognaçais se sont retrouvé pénalisés en point, en plein cœur de la saison. Leur président, Jean-Charles Vicard, a lancé un appel aux partenaires publics et privés, dans les colonnes de nos confrères de la Charente Libre, le 21 février dernier. Finalement, c’est en Fédérale 1 que le club est reparti, après une relégation administrative. Et avec 25 changements de joueurs dans leur effectif.

Des budgets toujours plus élevés​

Pour exister, même dans l’antichambre de la Pro D2 et du Top 14, les clubs doivent à chaque fois revoir leurs budgets à la hausse. Pour l’exercice 2024-2025, selon les informations de Midi Olympique, le plus gros budget de la Nationale est Rouen, juste relégué de Pro D2 et qui culmine à 6 millions d’euros. Tandis que le plus faible budget est pour Langon, avec 1,4 million d’euros. Au total, les SAS de neuf clubs dépassent les 3 millions d’euros. Dont certains, comme Chambéry, qui n’ont jamais évolué en Pro D2. La course à l’armement est totale, non pas pour ambitionner la 2e division, mais pour survivre. Parmi eux, des clubs historiques comme Tarbes ou Bourgoin, ont connu de gros soucis financiers par le passé.
Et s’ils réussissent à « survivre », la situation est précaire. Bourgoin a d’ailleurs réduit son budget de plus d’un million d’euros. Après l’avoir déjà réduit la saison passée, après les 5,9 millions d’euros en 2022-2023. Sans parvenir à retrouver la Pro D2. Langon, plus petit budget, mais en augmentation de 30 % en un an, nous explique Rugbyrama. Mais si le club promu ne parvient pas à se maintenir, quid de leur avenir, avec des investissements mis sur la table ? « Le rugby français vit au-dessus de ses moyens », lâchait Florian Grill, le président de la FFR, en début d’année.

De plus en plus de joueurs au chômage​

Qui dit liquidation, dit joueurs libérés. Dans le cas d’Hyères, tous les joueurs étaient sous contrat. Et se retrouvent le 8 août, à quelques semaines d’une nouvelle saison, avec l’obligation de trouver un nouveau club. Alors que les effectifs sont bien souvent bouclés et que la préparation de la nouvelle saison est plus qu’entamée. Et un constat terrible, partagé par nos confrères d’Actu Rugby. De plus en plus de joueurs sont au chômage. 213 selon Provale, le syndicat des joueurs de rugby. Un chiffre qui a plus que doublé en seulement deux ans et très certainement sous-évalué. Et qui ne prend pas en compte ceux qui ont dû accepter une offre d’un club de niveau inférieur… avec un salaire inférieur. Le nombre de « galériens » du rugby professionnel augmente petit à petit.

Si la durée moyenne de professionnalisme est de neuf ans pour un joueur, ce chiffre est tiré vers le haut par les joueurs de l’élite, qui ont bénéficié de meilleures conditions et ont pu – tant mieux pour eux – accumuler plus d’argent avec des salaires confortables. Mais cette moyenne occulte des durées beaucoup plus courtes, sur des niveaux inférieurs. Et avec des salaires beaucoup plus faibles. Le salaire moyen d’un joueur de Top 14 est de 231 448 € bruts annuels. Un chiffre qui a presque quadruplé en 20 ans. Même s’il a un peu fléchi par rapport à l’avant Covid_19. Déjà un gouffre avec la Pro D2, dont la moyenne était de 5 000 € par mois en 2019.


Provale nous indique les chiffres de la rémunération minimale pour un contrat, aux échelons inférieurs. Pour la Nationale 1 : 21.400 € bruts annuels. Pour la Nationale 2 : 21.200 € bruts annuels. Pour la Fédérale 1 : 21.000 € bruts annuels. Soit 1800 € bruts mensuels. Un peu plus du SMIC. Loin de l’Eldorado. Et encore, ceci est dans le cas où les joueurs sont sous contrat et que ces derniers sont honorés. En bref, tout n’est pas reluisant dans le rugby français.


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Blutch

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La nationale était en soit une bonne idée, mais la nationale 2 c'est une vraie connerie. Trop de disparité géographique qui engendre des coûts énormes pour les clubs.
 

mike patton

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La nationale était en soit une bonne idée, mais la nationale 2 c'est une vraie connerie. Trop de disparité géographique qui engendre des coûts énormes pour les clubs.
Je suis d'accord, avoir trois divisions "pro" ça va, plus c'est du suicide
 
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