Perpignan, entre imprécisions et promesses face au Connacht
Rémy Rugiero16/12/2024 à 15:44
Jefferson-Lee Joseph, auteur d’un des deux essais catalans face au Connacht, regrettait après coup l’entame ratée des siens et les nombreux plaquages ratés. Icon Sport
Ambiance feutrée, arrivée des joueurs du Connacht dans un silence presque religieux, pic de décibels à peine plus soutenu quand les locaux débarquaient au stade, l’effervescence habituelle d’Aimé-Giral n’était pas invitée aux réjouissances, faute de ferveur dans les tribunes pour la compétition, d’intérêt réciproque et pour tout dire de bronca. Qu’importe, face à une province irlandaise toujours aussi dense et calibrée sur la scène européenne, le bleu de chauffe était obligatoire. Surtout que les hommes de Peter Wilkins ne venaient pas en villégiature sur la Côte catalane, dans l’optique de prendre des points et de valider une première place qui se présentait dans la poule A, à l’image du demi d’ouverture international Jack Carty qui visait la touche à chaque pénalité obtenue.
Après un premier acte où les Catalans subissaient l’impact physique, malgré quelques initiatives et l’essai de Boyer Gallardo en guise de réplique. Insuffisant pour rivaliser face à des joueurs du Connacht n’hésitant jamais à exporter le ballon vers l’extérieur et démontrant une certaine autorité dans la conduite globale du jeu.
La discipline dans le collimateur
Le retour au vestiaire permettait de remettre le curseur du combat au niveau, avec un apport au sol déterminant.
Revenus à hauteur d’un essai transformé, les hommes de Franck Azéma hissaient le contenu dans le positif.
"On n’a pas pu imposer notre rythme et nous payons notre entame de match où nous concédons trop de points. Ensuite, il y a des plaquages manqués à des moments clés, même si on a créé une bascule lors de la reprise. Nous sommes meilleurs dans la conservation sur le coup et dans notre activité. Au final, on commet trop de fautes et on connaît la sanction du résultat quand cela se passe ainsi", expliquait l’ailier Jefferson-Lee Joseph, auteur d’un essai plein d’énergie. Pénalisés à treize reprises, les Perpignanais ont concédé un nombre trop important de turnovers afin de contraindre leur adversaire à la crainte d’un retour.
"Néanmoins, je trouve que le visage proposé est intéressant. On a intégré de nombreux jeunes et beaucoup de monde s’est exprimé, c’est une bonne chose pour la profondeur de notre effectif", rajoute l’ancien joueur d’Agen.
La priorité était de gagner
Au final, des regrets sur l’action interminable, où plusieurs séquences près de la ligne irlandaise auraient mérité un meilleur sort avec un peu plus d’application. Sans succès, le coach David Marty regrettant quelques erreurs en cours de rencontre pour affirmer cette domination :
"À chaque fois que l’on avait ce momentum à notre avantage, il y avait toujours ce petit geste en trop, cette faute de main inattendue, ce manque de maîtrise dans les enchaînements. Maintenant, ce n’était pas l’objectif premier. Nous voulions gagner et quand tu abordes cette Coupe d’Europe, tu as envie de te confronter le plus possible à des garçons d’un certain niveau. On l’avait fait la semaine dernière à Amsterdam, pas cette fois-ci et c’est dommage pour la suite, même si rien n’est encore écrit." Perpignan finit par céder, les Irlandais consolidant leur place en tête en étant proches de la qualification. Une aspiration encore lointaine pour l’Usap qui, avec deux unités en deux rencontres, peut toujours croire aussi en son avenir dans cette édition. Le Top 14 reprendra ses droits d’ici là, et le déplacement au Stade français ne laissera plus de place à la moindre imprécision.