Challenge Cup – "Dimanche, ce sera un match couperet" : Mathieu Tanguy aimerait offrir une qualification à l’USAP et à ses supporters à Parme
Mathieu Tanguy semble s’être débarrassé de ses douleurs à la cheville après plusieurs mois de rechute. L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Perpignan
Paul-Roch Bruneton
Le deuxième ligne catalan devrait enchaîner à nouveau en Challenge Cup, ce dimanche, à Parme (16 h 15). Expérimenté, Mathieu Tanguy espère pouvoir apporter son vécu et son calme pour faire briller l’USAP en Italie et ainsi aller chercher une qualification en huitièmes de finale.
Ce dimanche, à Parme (16 h 15), il y a la perspective de se qualifier. Ce serait important pour le club, le groupe, et vous…
Bien sûr. C’est important pour tout le monde, les supporters aussi. Le parcours n’a pas été exactement comme on le voulait. Il y a eu des matches qu’on aurait pu mieux gérer. Après, on a encore l’opportunité, dimanche, de se qualifier et d’offrir ça à tout le monde. On ne connaît pas précisément encore les conditions, mais ce qui est sûr, c’est qu’on devra gagner. Je ne sais pas si on peut appeler ça une chance, mais on joue en dernier, donc on saura où on en est. Mais je n’ai pas pour habitude de regarder les autres. On va se concentrer sur nous et faire une grosse performance, j’espère. Comme on dit, on fera les comptes à la fin.
Vous avez vécu de belles épopées européennes avec La Rochelle et Toulon
(avec qui il a disputé la finale remportée de Challenge Cup en 2023, NDLR). Quel est votre rôle dans ce groupe avec ce vécu-là ?
Apporter de l’expérience, je pense. Aujourd’hui, j’essaie de me concentrer un peu plus sur moi, parce que je retrouve tout juste la compétition. J’ai eu quelques aléas qui ont fait que mon début de saison a été proche du néant. Donc, aujourd’hui, je bosse beaucoup sur moi. Mais j’espère pouvoir apporter cette agressivité et cette expérience des matches couperet. Dimanche, c’en est un. J’ai vraiment envie qu’on soit focus sur nous, sur ce qu’on a envie de faire. On fait des entraînements sérieux. Et il faut maintenant retranscrire ce qu’on fait le jeudi sur le match du week-end. Parce que les intentions sont bonnes depuis quelques semaines. On travaille mieux. Ça se voit un petit peu sur le terrain. Mais il y a encore beaucoup de déchets qui ne nous permettent pas de concrétiser nos actions. Et c’est ça aussi que je peux amener : un peu de calme, d’expérience, pour permettre de finir nos actions et de marquer des points.
Votre blessure, justement, c’est complètement derrière vous ?
Je ne vais pas me prononcer. Je me suis assez prononcé déjà et, pour l’instant, j’ai toujours eu tort. En interne, on pensait que les choses étaient réglées. Finalement, on arrive mi-janvier et j’ai joué cinq matches, dont le premier potable la semaine dernière, contre Cardiff. J’espère qu’aujourd’hui c’est bon, je me suis senti bien à l’entraînement. Mais je m’étais déjà senti bien avant. Et finalement, ça n’a pas forcément tenu. J’espère que je vais pouvoir aujourd’hui enchaîner et apporter un peu à l’équipe parce qu’on m’a beaucoup apporté. On ne m’a jamais forcé. J’ai toujours eu de la confiance derrière moi. Je remercie le staff pour ça d’ailleurs. Maintenant, j’aimerais rendre cette confiance.
C’est un bon test pour nous.
Le paquet d’avants est un des secteurs très forts ces derniers temps. Comment analysez-vous cela de l’intérieur ?
La mêlée est un secteur qu’on apprécie où je pense qu’on domine depuis six, sept semaines quasiment tous nos adversaires. Après, ce qui est bien avec ce sport, et surtout dans ce domaine-là, c’est que tout est remis en cause chaque semaine. Donc on travaille beaucoup. La touche, je sais que ça a été compliqué. On a beaucoup travaillé, mis l’accent là-dessus. On a essayé de régler quelques petites choses. Tout n’a pas changé parce qu’on ne passe pas de tout à rien en un claquement de doigts, mais on a amélioré et peaufiné ce qui pouvait nous déranger. Aujourd’hui, on commence tout juste à voir le fruit de ce travail.
À quelle opposition vous attendez-vous à Parme ?
J’y ai joué quelques fois et c’est une équipe latine comme nous, avec un ADN proche. J’ai cru comprendre qui allait avoir des mouvements chez eux, qu'il y aurait des conditions particulières*, mais ce n’est pas à nous de nous en mêler. Sur le terrain, c’est une équipe qui va s’envoyer et qui va être galvanisée par ces potentiels changements internes. On s’attend à un gros combat. Mais ça tombe bien, parce que je pense qu’on a des qualités dans ce domaine-là. C’est un bon test pour nous.
On a appris en fin d’année
le départ de Perry Freshwater l’année prochaine. Qu’est-ce qu’il vous a amené en tant que coach ?
J’en retiendrai surtout l’aspect humain parce que j’ai adoré bosser avec. C’est un grand monsieur. On parle beaucoup du coach et souvent de ce qu’il peut apporter sur un terrain, mais ça fait partie des messieurs qui font beaucoup pour le club. Il ne fait pas de bruit, mais je peux vous garantir qu’il fait beaucoup pour nous. Bien évidemment, sur ce travail spécifique de la mêlée, il apporte beaucoup et je pense que ça se voit sur le terrain. Mais j’ai appris à découvrir un homme qui a une passion et un cœur énorme. J’ai apprécié de travailler avec lui. Je lui souhaite tout le meilleur pour la suite parce que c’est quelqu’un qui le mérite.
*La franchise des Zebre de Parme, propriété de la fédération italienne de rugby, a été mise en vente en décembre dernier et pourrait ainsi voir son budget drastiquement réduit en cas d’échec de la vente ou déménager si la vente venait à être scellée.