- Inscrit
- 4 Juin 2013
- Messages
- 17 236
- Réactions
- 8 850
C'est donc désormais officiel : les All Blacks et les Springboks vont se partager une coupe du monde de plus. Une 7 ème parmi les 10 que l'histoire du rugby a connu. Une cinquième d'affilée après 2007, 2011, 2015, 2019 et donc 2023. Pourtant, la France et l'Irlande paraissait au niveau. Même l'Angleterre a eu une réelle opportunité d'atteindre la dernière marche. Quels sont les rasons ce ce succès particulier ? NON pas l'arbitrage. Sinon le Pays de Galles d'il y a quelques années, l'Angleterre et l'Irlande aurait dominé aussi. Nous avons ( nous Français ) été logé à la même enseigne qu'eux.
Pourquoi sont ils plus forts ? Alors c'est la question qui me vient en premier. Plusieurs éléments de pensée me viennent : tout d'abord celui de l'arbitrage. Non pas forcément que il soit favorisés, mais qu'un arbitrage plus permissif, plus " sudistes" plus " super rugby" parait être la norme dans ces phases finales de coupe du monde. De Ben O'Keefe à Jaco Peyper en passant par Angus Gardner. Forcément, les équipes qui ont pour habitude cette vision du jeu sont plus " avantagés". Sachant que elles peuvent faire, et ce qu'elles doivent absolument éviter.
Ensuite, on peut se poser la question de l'expérience. Tout simplement là où il y a quatre ans l'Afrique du Sud a emmené Du Toit, Etzebteth, De Klerk, Pollard... en finale. Aujourd'hui ces joueurs ont cette expérience qui a permis de faire découvrir ce niveau à Lebok, Arrendse... De se tirer vers le haut tout simplement. Et cette expérience, cette rigueur a eu l'air de manquer au Français, aux Irlandais et aux Anglais sur les quarts et la demi. Cela soulève un pan général du mental. La victoire attire la victoire et la défaite la défaite. Sur un événement tout les 4 ans, avec une préparation si intense, les surprises sont rare. Là où au Foot on peut par un plan tactique génial, un peu de chance et beaucoup de courage, l'Islande peut aller au bout de l'Euro, la Croatie en finale ... Au Rugby, les plus puissants, ceux avec l'effectif le plus profond, peuvent être surpris une fois mais pas deux. Et à l'inverse les petits ne réédite pas deux fois.
Il vient donc la question de l'injustice de cette coupe du monde. Je trouve que les poules à 5 équipes avec une semaine de repos ont été une aberration. L'avantage de quand la semaine de repos tombe est criante. Par exemple l'Italie a pris la France et les Blacks après la semaine de repos. Là où les Bons ont eu deux semaines pour préparer tactiquement et physiquement leur quart contre la France.
Pourquoi sommes nous moins bons ? La question se pose aussi. Pourquoi la France si propre s'est troué trois fois contre l'Afrique du Sud ? Pourquoi l'Irlande si rigoureuse s'est fait percer plein centre tout d'un coup ?
Il y a la question de la forme physique. Là où Antoine Dupont a joué 2000 minutes, Aaron Smith en a joué 900. Pendant ce temps Mounia en a joué 1600 et Jalibert 1300. Alors le but n'est pas de dire " on doit dire adieu au Top 14". Mais de se poser la question : pourquoi ? Il y a une question économique : il faut des droits télés, donc beaucoup de matchs. Et en effet le Top 14 est le championnat le plus viable économiquement du monde. Pendant ce temps, la Premiership se casse la gueule et le rugby gallois aussi. Mais la question que je me pose c'est : le rugby Européen n'est il pas trop fermé ? Que ce soit économiquement où sportivement, 6 équipes peut être 7 amène quelques choses. Pourtant le bassin économique Européen est bien plus puissant. Quand on voit ce qu'a été capable de faire le Portugal, comment est il imaginable de ne pas imaginer quelque chose pour le développer ? De convertir ces territoires au rugby ? D'y vendre les droits télés de nos championnats, les maillots de nos joueurs, et d'y faire pousser une puissance du rugby. Une puissance qui amènerai une opposition intéressante de plus. Car dans le super rugby ils n'ont pas hésité à pousser derrière le Japon, l'Argentine, les Samoas, les Fidji... Et ces nations émergent. Et le Super Rugby reprend doucement des couleurs. Alors, le Covid l'a stoppé net. Mais à l'arrivée, on ressent le travail sur le contenu de ces équipes. Bien sur, ils fonctionnent en province. Ils fonctionnent avec des plans de jeu pour l'équipe nationale, des joueurs qui se connaissent et qui ont une formation bien différente. La pression économique y est moindre. Les joueurs restent pour le maillot, et travaillent toute l'année, même en club, pour l'équipe nationale. C'est un peu différent en Afrique du Sud, mais cela reste un peu vrai, cela le reste encore un peu en tout cas.
Force est de constater que de notre coté du globe, les joueurs jouent d'abord pour leur club, et représente ensuite leur maillot. Dans l'hémisphère sud, ils jouent pour l'équipe nationale via le fait de jouer pour des provinces. Et que le coté renfermé du rugby européen ne risque pas de changer cela en quoi que ce soit. Si après la performance magnifique du Portugal, où tout simplement la poussée de la Géorgie depuis des années, il ne se passe rien, il ne se passera jamais rien. Il faut aussi comprendre que oui le Pays de Galles, l'Ecosse où l'Irlande ont ce fonctionnement de province. Et ainsi leurs pays de 5M d'habitants rivalisent avec le notre. Par témoignage personnel, pour avoir joué contre Kellvinside, une équipe d'un collège Ecossais avec une équipe de juniors Balandrade : il n'y avait pas photos. La connaissance et la technique et des Ecossais bien moins solide que nous nous a balayé. Malgré notre domination sur le championnat junior. Entre le potentiel limité de certaines nations, et le potentiel bridés d'autres nations : le Rugby européen n'est il finalement pas juste à sa place ? Quand on connait le système de sélection des jeunes en France sous formes de taille et de poids, de vitesse au 100m. De caractéristiques uniquement athlétique, on comprend mieux. On comprend mieux comment Gabin Villiere où Melvyn Jaminet sont passé à travers les mailles du filet. Quand on voit certains matchs junior, cadets où espoirs, on comprends mieux. Les essais peuvent paraitre être une rareté. Entre les plans de jeu restrictifs et la peur voir l'angoisse de la sélection on comprend mieux pourquoi les gamins sont bridés. Et dans ce style de jeu bridé, en effet, il vaut mieux des gros gabarits. Bien sur, au niveau international il faut des gros gabarits. Mais dans certains pays ont sélectionné d'abord celui qui est bon techniquement, qui sent le rugby, et selon son évolution physique on donne une suite où pas pour le très haut niveau.
Il faut quand même rendre hommage au travail fait. Sur le STAFF, sur les joueurs, pendant 4 ans. Sur la règle JIFF et sur le travail des bénévoles dans les clubs. Je crois que certaines choses ont changé. Mais un peu comme à l'image du numerus clausus dont on ressent l'effet 10 ans après quand on le change, il n'est pas exclure que la France paye encore. Paye encore la formation à l'image des Rougerie, Jauzion, Traille, Skrela.. où l'image d'un joueur de haut niveau était un monstre de 1m95 et 110 kilos même derrière. Paye encore l'épopée Toulonaise Avec ses 3 Francais... C'est un travail de fond et de longueur. Et je crois que si Fabien Galthié est allé chercher Arlettaz pour l'animation offensive, c'est que l'axe de possession régnera après celui de dépossession.
Peut être que le courage Sud Africain dans le coaching nous a manqué. Peut être que le courage Sud Africain dans la stratégie nous a manqué. Peut être que la sérenité All Blacks nous a manqué.
Le fait est que ce soit en surface de l'iceberg où dans sa base il y a encore beaucoup de travail.
Mais pour conclure, le rugby européen international renfermé, conjugué à une mentalité de club, ne laisse pas beaucoup d'espace pour rattraper le travail de fond Néo Zélandais sur chacun de ses jeunes. A mon avis en tout cas.
Pourquoi sont ils plus forts ? Alors c'est la question qui me vient en premier. Plusieurs éléments de pensée me viennent : tout d'abord celui de l'arbitrage. Non pas forcément que il soit favorisés, mais qu'un arbitrage plus permissif, plus " sudistes" plus " super rugby" parait être la norme dans ces phases finales de coupe du monde. De Ben O'Keefe à Jaco Peyper en passant par Angus Gardner. Forcément, les équipes qui ont pour habitude cette vision du jeu sont plus " avantagés". Sachant que elles peuvent faire, et ce qu'elles doivent absolument éviter.
Ensuite, on peut se poser la question de l'expérience. Tout simplement là où il y a quatre ans l'Afrique du Sud a emmené Du Toit, Etzebteth, De Klerk, Pollard... en finale. Aujourd'hui ces joueurs ont cette expérience qui a permis de faire découvrir ce niveau à Lebok, Arrendse... De se tirer vers le haut tout simplement. Et cette expérience, cette rigueur a eu l'air de manquer au Français, aux Irlandais et aux Anglais sur les quarts et la demi. Cela soulève un pan général du mental. La victoire attire la victoire et la défaite la défaite. Sur un événement tout les 4 ans, avec une préparation si intense, les surprises sont rare. Là où au Foot on peut par un plan tactique génial, un peu de chance et beaucoup de courage, l'Islande peut aller au bout de l'Euro, la Croatie en finale ... Au Rugby, les plus puissants, ceux avec l'effectif le plus profond, peuvent être surpris une fois mais pas deux. Et à l'inverse les petits ne réédite pas deux fois.
Il vient donc la question de l'injustice de cette coupe du monde. Je trouve que les poules à 5 équipes avec une semaine de repos ont été une aberration. L'avantage de quand la semaine de repos tombe est criante. Par exemple l'Italie a pris la France et les Blacks après la semaine de repos. Là où les Bons ont eu deux semaines pour préparer tactiquement et physiquement leur quart contre la France.
Pourquoi sommes nous moins bons ? La question se pose aussi. Pourquoi la France si propre s'est troué trois fois contre l'Afrique du Sud ? Pourquoi l'Irlande si rigoureuse s'est fait percer plein centre tout d'un coup ?
Il y a la question de la forme physique. Là où Antoine Dupont a joué 2000 minutes, Aaron Smith en a joué 900. Pendant ce temps Mounia en a joué 1600 et Jalibert 1300. Alors le but n'est pas de dire " on doit dire adieu au Top 14". Mais de se poser la question : pourquoi ? Il y a une question économique : il faut des droits télés, donc beaucoup de matchs. Et en effet le Top 14 est le championnat le plus viable économiquement du monde. Pendant ce temps, la Premiership se casse la gueule et le rugby gallois aussi. Mais la question que je me pose c'est : le rugby Européen n'est il pas trop fermé ? Que ce soit économiquement où sportivement, 6 équipes peut être 7 amène quelques choses. Pourtant le bassin économique Européen est bien plus puissant. Quand on voit ce qu'a été capable de faire le Portugal, comment est il imaginable de ne pas imaginer quelque chose pour le développer ? De convertir ces territoires au rugby ? D'y vendre les droits télés de nos championnats, les maillots de nos joueurs, et d'y faire pousser une puissance du rugby. Une puissance qui amènerai une opposition intéressante de plus. Car dans le super rugby ils n'ont pas hésité à pousser derrière le Japon, l'Argentine, les Samoas, les Fidji... Et ces nations émergent. Et le Super Rugby reprend doucement des couleurs. Alors, le Covid l'a stoppé net. Mais à l'arrivée, on ressent le travail sur le contenu de ces équipes. Bien sur, ils fonctionnent en province. Ils fonctionnent avec des plans de jeu pour l'équipe nationale, des joueurs qui se connaissent et qui ont une formation bien différente. La pression économique y est moindre. Les joueurs restent pour le maillot, et travaillent toute l'année, même en club, pour l'équipe nationale. C'est un peu différent en Afrique du Sud, mais cela reste un peu vrai, cela le reste encore un peu en tout cas.
Force est de constater que de notre coté du globe, les joueurs jouent d'abord pour leur club, et représente ensuite leur maillot. Dans l'hémisphère sud, ils jouent pour l'équipe nationale via le fait de jouer pour des provinces. Et que le coté renfermé du rugby européen ne risque pas de changer cela en quoi que ce soit. Si après la performance magnifique du Portugal, où tout simplement la poussée de la Géorgie depuis des années, il ne se passe rien, il ne se passera jamais rien. Il faut aussi comprendre que oui le Pays de Galles, l'Ecosse où l'Irlande ont ce fonctionnement de province. Et ainsi leurs pays de 5M d'habitants rivalisent avec le notre. Par témoignage personnel, pour avoir joué contre Kellvinside, une équipe d'un collège Ecossais avec une équipe de juniors Balandrade : il n'y avait pas photos. La connaissance et la technique et des Ecossais bien moins solide que nous nous a balayé. Malgré notre domination sur le championnat junior. Entre le potentiel limité de certaines nations, et le potentiel bridés d'autres nations : le Rugby européen n'est il finalement pas juste à sa place ? Quand on connait le système de sélection des jeunes en France sous formes de taille et de poids, de vitesse au 100m. De caractéristiques uniquement athlétique, on comprend mieux. On comprend mieux comment Gabin Villiere où Melvyn Jaminet sont passé à travers les mailles du filet. Quand on voit certains matchs junior, cadets où espoirs, on comprends mieux. Les essais peuvent paraitre être une rareté. Entre les plans de jeu restrictifs et la peur voir l'angoisse de la sélection on comprend mieux pourquoi les gamins sont bridés. Et dans ce style de jeu bridé, en effet, il vaut mieux des gros gabarits. Bien sur, au niveau international il faut des gros gabarits. Mais dans certains pays ont sélectionné d'abord celui qui est bon techniquement, qui sent le rugby, et selon son évolution physique on donne une suite où pas pour le très haut niveau.
Il faut quand même rendre hommage au travail fait. Sur le STAFF, sur les joueurs, pendant 4 ans. Sur la règle JIFF et sur le travail des bénévoles dans les clubs. Je crois que certaines choses ont changé. Mais un peu comme à l'image du numerus clausus dont on ressent l'effet 10 ans après quand on le change, il n'est pas exclure que la France paye encore. Paye encore la formation à l'image des Rougerie, Jauzion, Traille, Skrela.. où l'image d'un joueur de haut niveau était un monstre de 1m95 et 110 kilos même derrière. Paye encore l'épopée Toulonaise Avec ses 3 Francais... C'est un travail de fond et de longueur. Et je crois que si Fabien Galthié est allé chercher Arlettaz pour l'animation offensive, c'est que l'axe de possession régnera après celui de dépossession.
Peut être que le courage Sud Africain dans le coaching nous a manqué. Peut être que le courage Sud Africain dans la stratégie nous a manqué. Peut être que la sérenité All Blacks nous a manqué.
Le fait est que ce soit en surface de l'iceberg où dans sa base il y a encore beaucoup de travail.
Mais pour conclure, le rugby européen international renfermé, conjugué à une mentalité de club, ne laisse pas beaucoup d'espace pour rattraper le travail de fond Néo Zélandais sur chacun de ses jeunes. A mon avis en tout cas.