Bordeaux-USAP - Pas nul du tout
Samedi soir à Chaban-Delmas, le club catalan a ramené un nul et fait le plein de confiance.
Le décor était propice à l’ivresse. Depuis ce Chaban-Delmas coulé dans un béton art-déco jusqu’aux chaussettes roses de l’UBB. Mais hier, c’était moins le scénario que le jeu des acteurs qui importait pour des Catalans désintéressés par la Challenge Cup (25-25). Un très bon nul, pas tellement pour la comptabilité puisque l’USAP est eurosceptique par sagesse, mais pour la confiance.
À Bordeaux, et contrairement à la semaine passée, le staff n’avait pas engagé une troupe pour jouer les seconds rôles, histoire que le Stade Toulousain ne vienne pas pour s’offrir un récital à Aimé-Giral, samedi prochain (18 h 45) pour la reprise du Top 14. La grande répétition générale a confirmé que l’USAP serait prête pour les trois coups.
Shahn Eru sous les feux des projecteurs
Depuis le coup d’envoi de la saison de la remontée, le plaisir était si rare qu’il serait déplacé de le bouder aujourd’hui. Si quelques scories gribouillent la performance des avants sang et or, l’USAP réalise une première mi-temps convaincante. La preuve, elle bascule avec trois points d’avance à la mi-temps (10-13). Esseulé sur l’aile, le deuxième ligne Shahn Eru s’offre deux essais de misanthrope sur l’aile gauche, l’un après une improvisation de Raphaël Carbou, l’autre d’une inspiration au pied de Paddy Jackson. Quand l’entracte est venu, ce sont bien les Girondins qui sont sortis sous les quolibets.
Rideau pour Bachelier
Bien trop beau pour être vrai. Assis au centre du terrain, Lucas Bachelier peine à se relever. Le flanker, touché à l’épaule droite (possible acromio), doit quitter la scène en plein cœur du premier acte et manquera la réception de Toulouse. Il regagne l’ombre des coulisses, remplacé par Alan Brazo. Côté blessés d’ailleurs, le pilier Eric Sione (aponévrose plantaire, le deuxième ligne Berend Botha (choc au genou) et le centre Sione Piukala (arrachement du cartilage du genou) pourraient rejoindre la compagnie cette semaine. En deuxième mi-temps, l’USAP a courbé l’échine avant de se relever et de croire en une happy end (20-25, 72e). 25-25, toujours pas de victoire après huit rencontres. Mais l’objectif est rempli : le moral est au beau fixe. Maintenant, place à Toulouse, face à qui les Arlequins Perpignanais ont promis de ne pas passer pour des guignols.
Pierre CRIBEILLET
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