L'opposition demande sa démission
L'opposition à Laporte réclame de nouvelles élections à la FFR
Florian Grill, chef de file de l'opposition à la FFR, a réclamé la tenue de nouvelles élections, appelant dans un entretien à l'AFP à ce que le comité directeur de la Fédération démissionne après la condamnation de Bernard Laporte.
"C'est inédit dans le rugby, c'est un tremblement de terre: on n'a jamais vu un président de Fédération condamné à deux ans de prison, même si c'est avec sursis. C'est un choc. On est à des années-lumière du rugby du quotidien, du rugby des villages, du rugby des clubs... A Ovale Ensemble, on pense que les quarante membres du comité directeur doivent en tirer les conclusions et démissionner", a expliqué Grill. "La justice a parlé mais il faut maintenant que les clubs parlent, qu'ils donnent leur avis pour permettre à une gouvernance, quelle qu'elle soit, de retrouver une légitimité par une élection", a ajouté l'opposant.
Le président de la FFR Bernard Laporte a été condamné mardi à deux ans de prison avec sursis et 75.000 euros d'amende, ayant été reconnu coupable de cinq des six infractions pour lesquels il était poursuivi, dont la corruption passive et le trafic d'influence au profit de Mohed Altrad, président du club de Montpellier. Il sauve toutefois à ce stade sa tête à la FFR: le tribunal a bien décidé de l'exclure de toute fonction dans le rugby pendant deux ans mais cette peine complémentaire n'est pas exécutoire et sera donc suspendue le temps d'examiner son appel du jugement, aussitôt annoncé par ses avocats.
"Tout le monde semble s'oublier mais l'instance qui dirige le rugby français, c'est le comité directeur. Et ce comité directeur a failli: il a fait une partie civile fantomatique, il a signé une lettre de soutien alors que la FFR était partie civile, il a avancé les frais d'avocat de Bernard Laporte, il a très mal piloté France 2023 avec les conséquences qu'on connaît... Les erreurs sont extrêmement lourdes et extrêmement régulières. Il faut que le comité directeur se regarde dans les yeux et prenne la décision qui s'impose: démissionner pour permettre aux clubs de s'exprimer et d'avoir le dernier mot", a poursuivi Grill.
"La démission du comité directeur pourrait permettre de faire une élection fin février-début mars. C'est ce qui est nécessaire aujourd'hui parce que, sinon, on va être dans un climat délétère, un peu la chienlit, jusqu'à la Coupe du monde. Une élection aurait le mérite de remettre tout le monde d'accord et de donner de la légitimité à l'équipe qui l'emporterait. On en besoin à tout prix de ça pour préserver la Coupe du monde et le XV de France", a-t-il encore expliqué.