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Avis aux matheux : ce qu'est deveny le rugby

Albera

USAPiste sérieux
L'équipe explique les dessous du transfert de Fickou au Racing.
Aujourd'hui, les montages financiers sont la règle pour détourner le salary cap. C'est long mais édifiant

Le 21 mars, le Stade Français officialisait un accord avec le Racing 92 pour la libération de Gaël Fickou. Alors qu'il était sous contrat jusqu'en juin 2024, le centre de l'équipe de France (27 ans, 63 sélections) rejoindra le club francilien à partir du 1er juillet 2021. Il a signé un contrat de quatre ans. Dans ce « deal », le Racing 92 a payé une indemnité de libération du joueur au Stade Français, d'environ 350 000 euros. Le club de la capitale est, lui, redevable de la moitié du salaire de Gaël Fickou pour trois ans (la dernière année étant à la charge intégrale des Ciel et Blanc).

Ce « transfert », qui est en réalité « un prêt », a surpris, mais surtout interrogé dans la sphère rugby. Pourquoi le Stade Français laisse filer un de ses joueurs cadres ? Pourquoi le Stade Français doit-il payer une partie du salaire du centre des Bleus ? Comment le Racing fait-il pour recruter un des plus gros salaires du Top 14 ? Autant de questions qui méritent éclaircissement.

Le salary-cap change la donne
Avant la saison 2018-2019, si un club souhaitait se séparer d'un joueur avant la fin de son contrat, une négociation de gré à gré était au programme. Le club proposait une indemnité de libération à son joueur qui correspondait généralement au montant des années de contrat restantes, avec bien entendu une petite marge de discussion. C'est par exemple ce qui avait permis à Montpellier de remercier six joueurs en fin de saison 2017 (O'Connor, Battut, Michel, Qera, Spies et Tchale-Watchou) ou au Stade Français d'en faire de même l'année suivante avec le même Marvin O'Connor, qui a touché pas loin d'un million d'euros d'indemnités en deux ans.

Depuis la saison 2018-2019, la donne a changé. Désormais, les indemnités de libération négociées avec les joueurs doivent être intégrées au salary-cap. Pour les clubs, c'est la double peine : ils doivent payer pour libérer un joueur dont ils souhaitent se séparer, mais en plus, la somme est prise en compte dans le calcul de la masse salariale. Ainsi, si le club est au taquet du salary-cap, il ne pourra pas recruter pour compenser le départ du joueur en question.

Pour y remédier, les clubs ont trouvé quelques « solutions ». Et notamment le recours au « prêt », qui se démocratise de plus en plus. Dans l'exemple de Fickou, ce dernier est prêté par le Stade Français au Racing 92 qui paiera l'intégralité du salaire du joueur, mais en refacturera une partie à son homologue parisien comme le stipule l'accord entre les deux parties. Une façon pour la LNR de réguler le recours aux prêts afin que les clubs conservent une contrainte financière.

Un montage gagnant-gagnant ?
Dans l'exemple de Gaël Fickou, le Stade Français comme le Racing 92 y trouvent néanmoins leur compte. En acceptant de le libérer, le club de la capitale récupère tout d'abord des liquidités avec l'indemnité de transferts, d'environ 350 000 €. Une somme qui correspond au salaire annuel d'un très bon joueur de Top 14, estampillé « international », et qui pourra donc être réinvestie dans le recrutement.

De plus, et la subtilité est là, en se séparant du centre des Bleus, le Stade Français va également récupérer de la masse salariale, même s'il doit encore payer une partie du salaire de Fickou (50 % dans notre cas). En effet, le salaire de Fickou avait été provisionné chaque saison par rapport à la durée du contrat de ce dernier, soit jusqu'en juin 2024. Imaginons que le centre des Bleus touche 50 000 € mensuels. Dans ce cas, sur un budget de 50 000 € disponibles, le Stade Français va utiliser 50 % pour continuer de payer le salaire dû à Gaël Fickou (facturé par le Racing). Les 50 % restants pourront être utilisés pour rémunérer une recrue à 25 000 € mensuels, ou deux joueurs à 12 500 € mensuels, ou 3 joueurs à 8 000 € mensuels, etc.
 
Il y a quelques années le Salary Cap était aussi détourné en utilisant le droit à l'image ! Le spécialiste de ce contournement par cette méthode fut le RCT qui put se payer alors une quasi équipe de niveau mondial grâce aux sommes payées aux joueurs par ce droit à l'image! Et je ne parle pas des montages réels auprès des sociétés sponsorisant ce fameux droit à l'image !:lunette:
 
Personnellement je ne suis pas choqué par ce fonctionnement, ça oblige justement les clubs à s'entendre entre eux et du coup ça limite ce genre de mutation. En l'occurrence le SF veut se débarrasser d'un joueur trop cher pour lui et ne compte pas atteindre le salary cap dans les saisons à venir. Le racing veut recruter le joueur sous contrat sans exploser le salary cap. Les deux sont gagnants (ça ressemble à l'achat de crédits carbone à l'échelle des pays). Et le joueur dans tout ça aura beaucoup plus de mal à forcer la main du club qu'il voudrait quitter.

Par contre je ne pense pas que les chiffres réels soient proches de ceux de l'exemple de l'article, parce que si pour 350 000€ d'avance tu payes pendant trois ans 50% de 600 000 € + charges d'un joueur qui ne jouera pas pour toi, t'es pas très doué en négociation. :D
 
Dernière édition:
Cela explique pourquoi des joueurs comme lucas, tougne voire Reynaud restent jusqu au bout de leur contrat sans jouer ou très peu.
Le club aurait dû intégrer dans la masse salariale les indemnités.
Quand on lit que o condor a perçu 1 million d indemnités en 2 ans... en voilà un qui a bien mené sa barque.
 
@Albera je pense que les cas sont différents! Parce que pour Tougne ou Reynaud par exemple ils n'ont pas à priori de contrat déjà signé pour la saison prochaine et malgré tout Reynaud espère encore une prolongation...Je ne vois pas par contre pourquoi un Lucas n'aurait pas accepté de partir pour 0 pour Montpellier. Juste que Montpellier n'en avait pas forcément besoin cette saison ou alors ça serait l'USAP qui demande une indemnité pour libérer le joueur qu'elle ne fait pas jouer et là ça serait le ponpon, mais je n'ose y croire pour un club dont le vice-président donne des leçons de morale!
 
Chaque cas est un cas particulier mais les méthodes employées démontrent la dérive du rugby.
Quand on voit l affaire goosen au racing (une partie de son salaire versé à ses parents en Afrique du sud lors de la vente de têtes de bétail dont le prix était surfacturé) en faisant transiter les versements par Singapour, le rugby a bien changé.
En NBA, la dernière tendance est de ne pas faire jouer des joueurs majeurs pendant des mois pour éviter qu ils ne se blessent avant leur transfert.
 
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