Source l'Equipe
Dans son livre règlement de comptes (« Dans l'ombre de la Coupe »), paru en mars, Claude Atcher inventait le procès d'un autre. Celui de Jacques Rivoal, président du GIP-France 2023 (*) et ancien patron de Volkswagen France. « N'oublions pas qu'en ce début d'année 2024, un procès se dessine pour toi (...), l'un des protagonistes centraux de l'affaire du dieselgate », écrivait l'ancien directeur général du comité d'organisation de la Coupe du monde.
(*) Le GIP est une structure dont la FFR détient 62 % des droits et obligations, l'État 37 % et le CNOSF 1 %.
Or Rivoal n'a pas été mis en cause dans cette affaire et ne fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire. En revanche, Claude Atcher lui-même a été placé en garde à vue, mardi et mercredi, dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte en octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) et confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Paris.
D'après nos informations, M. Atcher serait soupçonné de prise illégale d'intérêts et de favoritisme. Une douzaine de marchés passés du temps de son omnipotence au groupement d'intérêt public (GIP) seraient au coeur des investigations, au même titre que sa gestion de la billetterie.
S'appuyant sur le rapport « de 88 pages » des deux inspections générales commanditées à l'été 2022 par le ministère des Sports, le Canard enchaîné indiquait dans son édition de cette semaine que les rapporteurs décrivaient « un véritable système clientéliste, susceptible d'avoir causé au GIP des préjudices d'ordre financier chiffrés à plusieurs millions d'euros, ainsi qu'un préjudice moral et en termes d'image extrêmement importants ». Toujours selon l'hebdomadaire, Atcher (68 ans) aurait « arrosé (avec ces places de match) des fonctionnaires exerçant une mission de contrôle du GIP, des membres de cabinets politiques, des personnalités politiques, des journalistes... »
Contactés pour répondre à ces allégations, les avocats de M. Atcher, Mes Moyne et Goubin, n'ont pas donné suite. En octobre 2022, M. Atcher était révoqué de son poste de directeur général du GIP pour faute grave en raison de méthodes managériales jugées toxiques, qu'il conteste. Sur ce sujet, une autre enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour harcèlement moral. C'est la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) qui a été saisie de l'enquête, toujours en cours.
La saisine des inspections générales des sports et des finances faisait suite à la parution dans L'Équipe, le 12 juillet 2022, d'un long article intitulé « Atcher, son fils et son chauffeur », concernant de présumées dérives financières imputables au patron du comité d'organisation de la Coupe du monde. Nous nous étions questionnés sur l'usage répété par M. Atcher d'un chauffeur privé, facturé au GIP, ne se limitant pas au strict champ professionnel, alors qu'il bénéficiait d'un Land Rover de fonction.
D'après de nombreuses sources, ce véhicule était principalement utilisé par l'épouse de M. Atcher, qui n'était pas salariée du GIP. L'usage quasiment quotidien de ce VTC se déclinait jour après jour et noir sur blanc dans l'agenda du directeur général. Un agenda dont L'Équipe avait pu prendre connaissance.
Nous nous étions également étonnés du marché de prestation de services passé par le GIP avec la société Be On Coaching pour l'animation d'ateliers de développement personnel, de renforcement musculaire et d'éducation à la nutrition prodigués aux apprentis assistants des directeurs de site de France 2023, moyennant la somme de 89 000 euros. Seul candidat à soumissionner, Be On Coaching avait la particularité d'employer le fils d'Atcher. Interrogé à l'époque sur ce marché qui semble intéresser les gendarmes, M. Atcher n'avait pas donné suite.
D'après le Canard enchaîné, un marché lié à des prestations de communication serait dans le viseur, celui attribué pour « 504 000 euros et remporté dans des conditions suspectes par la société Protocole, présidée par Xavier Couture, pote d'Atcher et associé de Bernard Laporte au sein d'une autre boîte de com ». D'autres soupçons sur d'autres marchés existent. Et dire qu'on croyait que la Coupe du monde 2023, qui ne rapportera jamais le flot d'argent promis, s'était mal finie le soir du 15 octobre, après le quart de finale perdu d'un point (28-29) par les Bleus contre l'Afrique du Sud...
Claude Atcher, une gestion au coeur du soupçon
Placé en garde à vue mardi et mercredi, l'ancien patron de la Coupe du monde 2023 est soupçonné de prise illégale d'intérêts et de favoritisme. Sa gestion de la billetterie ainsi que d'une douzaine de marchés passés par le GIP (groupement d'intérêt public) sont au centre de l'enquête du Parquet national financier.
Dans son livre règlement de comptes (« Dans l'ombre de la Coupe »), paru en mars, Claude Atcher inventait le procès d'un autre. Celui de Jacques Rivoal, président du GIP-France 2023 (*) et ancien patron de Volkswagen France. « N'oublions pas qu'en ce début d'année 2024, un procès se dessine pour toi (...), l'un des protagonistes centraux de l'affaire du dieselgate », écrivait l'ancien directeur général du comité d'organisation de la Coupe du monde.
(*) Le GIP est une structure dont la FFR détient 62 % des droits et obligations, l'État 37 % et le CNOSF 1 %.
Or Rivoal n'a pas été mis en cause dans cette affaire et ne fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire. En revanche, Claude Atcher lui-même a été placé en garde à vue, mardi et mercredi, dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte en octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) et confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Paris.
Un marché lié à des prestations de communication serait dans le viseur
D'après nos informations, M. Atcher serait soupçonné de prise illégale d'intérêts et de favoritisme. Une douzaine de marchés passés du temps de son omnipotence au groupement d'intérêt public (GIP) seraient au coeur des investigations, au même titre que sa gestion de la billetterie.
S'appuyant sur le rapport « de 88 pages » des deux inspections générales commanditées à l'été 2022 par le ministère des Sports, le Canard enchaîné indiquait dans son édition de cette semaine que les rapporteurs décrivaient « un véritable système clientéliste, susceptible d'avoir causé au GIP des préjudices d'ordre financier chiffrés à plusieurs millions d'euros, ainsi qu'un préjudice moral et en termes d'image extrêmement importants ». Toujours selon l'hebdomadaire, Atcher (68 ans) aurait « arrosé (avec ces places de match) des fonctionnaires exerçant une mission de contrôle du GIP, des membres de cabinets politiques, des personnalités politiques, des journalistes... »
Contactés pour répondre à ces allégations, les avocats de M. Atcher, Mes Moyne et Goubin, n'ont pas donné suite. En octobre 2022, M. Atcher était révoqué de son poste de directeur général du GIP pour faute grave en raison de méthodes managériales jugées toxiques, qu'il conteste. Sur ce sujet, une autre enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour harcèlement moral. C'est la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) qui a été saisie de l'enquête, toujours en cours.
La saisine des inspections générales des sports et des finances faisait suite à la parution dans L'Équipe, le 12 juillet 2022, d'un long article intitulé « Atcher, son fils et son chauffeur », concernant de présumées dérives financières imputables au patron du comité d'organisation de la Coupe du monde. Nous nous étions questionnés sur l'usage répété par M. Atcher d'un chauffeur privé, facturé au GIP, ne se limitant pas au strict champ professionnel, alors qu'il bénéficiait d'un Land Rover de fonction.
D'après de nombreuses sources, ce véhicule était principalement utilisé par l'épouse de M. Atcher, qui n'était pas salariée du GIP. L'usage quasiment quotidien de ce VTC se déclinait jour après jour et noir sur blanc dans l'agenda du directeur général. Un agenda dont L'Équipe avait pu prendre connaissance.
Nous nous étions également étonnés du marché de prestation de services passé par le GIP avec la société Be On Coaching pour l'animation d'ateliers de développement personnel, de renforcement musculaire et d'éducation à la nutrition prodigués aux apprentis assistants des directeurs de site de France 2023, moyennant la somme de 89 000 euros. Seul candidat à soumissionner, Be On Coaching avait la particularité d'employer le fils d'Atcher. Interrogé à l'époque sur ce marché qui semble intéresser les gendarmes, M. Atcher n'avait pas donné suite.
D'après le Canard enchaîné, un marché lié à des prestations de communication serait dans le viseur, celui attribué pour « 504 000 euros et remporté dans des conditions suspectes par la société Protocole, présidée par Xavier Couture, pote d'Atcher et associé de Bernard Laporte au sein d'une autre boîte de com ». D'autres soupçons sur d'autres marchés existent. Et dire qu'on croyait que la Coupe du monde 2023, qui ne rapportera jamais le flot d'argent promis, s'était mal finie le soir du 15 octobre, après le quart de finale perdu d'un point (28-29) par les Bleus contre l'Afrique du Sud...
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