Affaire Jegou-Auradou - "Le club n'a aucune éthique", l'avocate de la plaignante réagit à la titularisation de Hugo Auradou
Par Raphaël Plancheron-Herault
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L'avocate de la plaignante a réagi au retour de Hugo Auradou sur les pelouses de Top 14 Icon Sport - Icon Sport
Publié le 05/10/2024 à 10:10
Le retour de Hugo Auradou sur les pelouses de Top 14 continue de faire parler. À quelques heures de la rencontre Perpignan - Pau, l'avocate de la plaignante dénonce une situation "dénigrante pour les femmes" et fustige le "manque d'éthique" de la Section paloise.
189 jours plus tard, le deuxième ligne palois va retrouver les pelouses de rugby lors d'un match officiel. Toujours mis en examen pour "viol aggravé en réunion",
Hugo Auradou est bien titulaire pour la rencontre de Top 14 opposant Perpignan à la Section paloise. Si
le manager du club béarnais Sébastien Piqueronies estime que "le moment est venu" pour que l'international français effectue son retour sur les terrains, ce n'est pas l'avis de l'avocate de la plaignante, Me Natacha Romano.
Dans un entretien auprès de nos confrères du
Parisien, cette dernière trouve cette décision précipitée et tient des propos incendiaires sur l'équipe paloise :
"Le club n’a aucune éthique à partir du moment où il n’écarte pas, au moins jusqu’à une décision juridique sur l’affaire, un joueur qui reste à ce jour mis en examen pour des délits gravissimes".
"Quel exemple donne-t-on aux jeunes sportifs du monde entier ?"
Si
le parquet de Mendoza a déposé une demande de non-lieu, le joueur reste lui toujours accusé dans cette affaire. L'avocate regrette alors le message envoyé par sa titularisation :
"Quel exemple donne-t-on aux jeunes sportifs du monde entier ? [...]
C’est dénigrant pour les femmes. Le fait que le club permette à une personne inculpée de jouer signifie qu’il la soutient. C’est un message ténébreux, une légitimation de la violence."
L'ancien sélectionneur de l'équipe de France U20, avec qui il a remporté deux titres de champion du monde, s'est justifié du caractère purement sportif de la convocation du seconde ligne pour le déplacement en Catalogne, tout en rappelant la présomption d'innocence de son joueur :
"Rien ne l’interdit de jouer au rugby. Il est présumé innocent et je le répète, c’est une étape de plus dans notre processus. [...]
Il n’y a pas eu une semaine sans que nous mesurions tous ensemble l’avancée d’Hugo. Il s’est d’abord entraîné individuellement, puis collectivement, puis il a participé à la préparation de l’équipe. C’était une suite logique."
Un argumentaire qui n'a pas convaincu l'avocate de la plaignante, dans une affaire qui pourrait se conclure dans les prochains jours, au sein d'une audience à huis clos.