Dans l’ordre, Seilala Lam, Posolo Tuilagi et Tommaso Allan ont dû quitter la pelouse de Charles-Mathon, à Oyonnax, ce samedi, en cours de première période. Un coup dur pour l’USAP. En tout cas en apparence, car les adaptations, aussi difficiles soient-elles dans certains secteurs de jeu, ont finalement permis à l’USAP d’arracher cette victoire d’un petit point (14-15).
Après avoir dû réorganiser sa ligne arrière et changer à deux reprises ses piliers gauches contre Toulouse, voilà deux semaines, l’USAP est à nouveau parvenue à contrer des vents contraires pour braver le sort qui s’acharne sur eux et conserver leur destin entre leurs mains. Ce samedi, sur la pelouse d’Oyonnax (14-15), le talonneur Seilala Lam (entorse de la cheville, 30e), le deuxième ligne Posolo Tuilagi (commotion, 38e) et l’arrière Tommaso Allan (déchirure à l’ischio, 40e) sont sortis avant la pause. Trois coups durs. Ce sont des titulaires indiscutables à leur poste. Mais l’USAP a dû faire sans eux en deuxième mi-temps, et se resserrer autour de valeurs. La solidarité. Le courage. La simplicité.
« C’est pour ça que c’est une belle victoire, d’autant qu’elle est à l’extérieur, se satisfait l’entraîneur en chef David Marty. Cela montre que nous sommes toujours présents, et ce sont de bons signaux. » En effet, sans son maître à jouer au pied et son buteur, même si Tommaso Allan a raté sa première tentative après 28 coups de pied passés, ni son lanceur en touche le plus fiable, et son joyau, l’USAP a livré 40 minutes de très bonne facture dans le second acte. Et ce, malgré les adaptations que cela a automatiquement engendré.
Repositionné en 15, Ali Crossdale a été le meilleur attaquant
Jake McIntyre est devenu buteur et s’est chargé de la totalité du jeu au pied, pour cause, Ali Crossdale a glissé à l’arrière. Et Ignacio Ruiz est entré plus tôt que prévu. Avec plus ou moins de réussite, c’est vrai. Le dernier cité a perdu trois touches pour des lancers pas droit. Le numéro 10 catalan a laissé filer 6 points face aux perches. Mais, finalement, parce que ce groupe sang et or est plus que solide depuis plusieurs semaines, cela n’a pas fait vaciller l’USAP. Au contraire. En seconde période, les Catalans n’ont encaissé aucun point et ont inscrit l’essai décisif… par le repositionné Ali Crossdale (53e). Le Britannique a été le meilleur attaquant de ce match, et son passage au poste de 15 lui a donné l’opportunité de montrer ses jambes de feu, qui étaient au frigo depuis le 27 janvier dernier. Il a effectué 9 courses, parcouru 78 mètres balle en main et battu 8 défenseurs.
Mais défensivement aussi, le compte y était. Car l’USAP n’a pas plié, et ne s’est pas recroquevillée sur elle-même non plus. Lors des 40 dernières minutes, les Catalans ont encore plus porté le ballon avec une possession à 59 %. Ils n’ont pas cédé beaucoup de terrain non plus (50 % d’occupation). « Avoir un groupe soudé, c’est notre force. Et nous essayons de la cultiver, pour que tout le monde soit présent et que personne ne lâche. Dans toutes les équipes, c’est pareil. Nous avons besoin de tout le monde jusqu’à la fin pour que tous les joueurs soient à leur meilleur niveau, surtout au mois de mars », raconte David Marty, qui en a esquissé un sourire de satisfaction.
Et il y a de quoi. Le deuxième ligne Tristan Labouteley, en jouant 80 minutes et étant dominant dans les alignements en touche, est le symbole de ce groupe uni avec des joueurs concernés jusqu’au bout. Jake McIntyre est l’un des symboles de cette solidarité sans faille dans ce groupe usapiste. Car, comme l’explique l’entraîneur en chef des Catalans : « Il a pris le jeu au pied tout seul plus quelques rucks et, pour un ouvreur, ce sont des efforts qui comptent. » Mais, ce qui compte surtout, c’est que l’USAP, malgré les aléas de jeu qui rebondissent rarement de leur côté, elle arrive à faire l’effort supplémentaire pour se sublimer. Et gagner des points précieux. De quoi faire de cette générosité sur les prés un supplément d’âme qui récompense tout un groupe.
Source
Laisser un commentaire