Face au Racing, la défense de l’USAP a montré sa force et sa confiance sur sa ligne, repoussant avec détermination les assauts des avants ciel et blanc. Une attitude qui a permis aux Catalans de résister face à la domination francilienne. David Ellis, ancien entraîneur de la défense du XV de France, analyse la bonne approche nécessaire pour être efficace en défense.

La défense sang et or a impressionné lors du dernier match à Aimé-Giral contre le Racing 92, finalement remporté par l’USAP (26-5). Ce jour-là, tout comme lors des précédents matchs contre Castres ou Oyonnax, les défenseurs catalans ont découragé les avants franciliens en protégeant avec acharnement leur ligne d’essai. Il est plus juste de dire qu’ils ont défendu leur ligne avec détermination… Car la réussite du plan défensif mis en place par Gérald Bastide et son staff dépend de la bonne position et de l’attitude des premiers défenseurs. En début de deuxième mi-temps, malgré la domination du Racing et un score de 19-5 en faveur de l’USAP à la pause, aucun joueur ciel et blanc n’a réussi à marquer. Pénalités, mêlées à rejouer, grattages, les porteurs du ballon étaient bloqués sur ou devant la ligne : les joueurs de l’USAP ont déployé tout leur arsenal défensif pour garder leur ligne d’essai inviolée.

Un exploit qui a demandé beaucoup d’énergie, ainsi qu’une technique de plaquage irréprochable. L’Anglais David Ellis, ancien entraîneur adjoint en charge de la défense du XV de France, explique comment se positionner pour contrer les attaques adverses qui bombardent la ligne d’essai. Pendant onze saisons (2000-2011), il a partagé son savoir-faire en matière de plaquage et de défense avec les joueurs internationaux français.

La coordination entre le premier et le deuxième plaqueur est essentielle. Tout commence par un bon placement de chaque défenseur le long de la ligne. « Il faut d’abord éviter que ta tête entre en contact avec celle du porteur du ballon, sinon tu seras pénalisé. Ce n’est pas facile. Souvent, la tête se retrouve en dessous de la hanche du défenseur… Comment éviter cette faute ? La technique consiste à avancer l’épaule et le genou extérieur du premier défenseur. Si le regroupement se déplace vers la droite, il doit avancer son épaule et son genou gauche. Le deuxième défenseur derrière lui doit faire l’inverse, en avançant son épaule et son genou droit. C’est ce que j’appelle le coup du ciseau… Le premier défenseur arrête le joueur, le deuxième vise le ballon. » Si l’attaquant adverse se dirige vers la gauche du regroupement, les défenseurs doivent inverser leur positionnement.

En cas de deux avants qui avancent ensemble, que faire ? « Le soutien ne peut pas être devant le ballon. Le premier plaqueur peut alors stopper le soutien pendant que le deuxième défenseur se concentre sur le porteur du ballon. » Si le premier défenseur rate son plaquage, son équipe risque d’encaisser un essai. Mais si la défense parvient à retourner le porteur du ballon sur le dos, elle peut récupérer l’avantage ! « Au rugby à treize, c’est différent, car si ton attaquant est mis sur le dos par les défenseurs près de la ligne d’essai, l’attaque conserve la possession et recule de dix mètres pour jouer le prochain tenu. »

Tout dépend de la technique, de l’attitude et du mental. Trois éléments que l’USAP semble maîtriser cette saison. Espérons que cela continue, en commençant par le gros défi qui les attend ce week-end contre le pack rochelais !

David Ellis vient de publier un livre, « Dans l’ombre du ballon ovale », aux Editions Balzac, en collaboration avec Hélène Anglade-Rosinach.

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