Des discussions sont en cours entre l’international anglais Manu Tuilagi et l’USAP pour la saison prochaine. Bien que de nombreux obstacles se dressent encore, le simple fait que cela soit envisagé est un signe du renouveau de l’USAP. Selon les informations de Midi Olympique, confirmées par L’Indépendant, le club catalan est en pourparlers avec le centre international anglais, Manu Tuilagi (32 ans, 1,85 m, 112 kg), en vue de son arrivée à Perpignan la saison prochaine.

Le pedigree du joueur parle de lui-même : 60 sélections avec le XV d’Angleterre, 20 essais marqués, trois participations à la Coupe du monde, une tournée avec les Lions britanniques et une place indiscutable à Leicester, où il a joué de 2009 à 2020, puis à Sale, qu’il a rejoint en 2020. Depuis près de 10 ans, il est également l’un des leaders du XV d’Angleterre aux côtés d’Owen Farrell.

Si cette hypothèse est envisagée aujourd’hui, c’est parce qu’à 32 ans, le centre, qui peut jouer aussi bien au poste de numéro 12 que de numéro 13, est en fin de contrat avec les Sharks. Face aux difficultés financières du rugby britannique et à son envie de découvrir autre chose, il souhaiterait, selon nos informations, venir en France. Une décision qui mettrait fin à sa carrière internationale, les Anglais ayant choisi de ne sélectionner désormais que des joueurs évoluant dans leur championnat domestique.

Entre l’USAP et la famille Tuilagi, il existe une connexion naturelle. Henry, le grand frère de Posolo, fait partie des héros de 2009, des légendes du club. Posolo, son fils âgé de 19 ans, a pris sa première licence à l’âge de 7 ans et est désormais un membre clé de l’équipe première, en attendant probablement sa première sélection avec le XV de France. Manu connaît Perpignan, il est venu voir son frère et connaît les atouts de cette région. Et chez les Tuilagi, l’idée de voir Manu, l’un des meilleurs joueurs européens de la dernière décennie, jouer avec Posolo, annoncé comme l’une des futures stars des dix prochaines années, plaît énormément. Il est donc difficile d’imaginer qu’il ne puisse pas débarquer en Catalogne. Selon nos informations, la direction de l’USAP et Franck Azéma ont déjà échangé avec l’agent du joueur.

Pour le moment, rien n’est fait. Les clubs intéressés en France sont nombreux. En plus de l’USAP, Montpellier et Bayonne sont également sur le coup. Le fait qu’il soit sur le marché pourrait même susciter d’autres déclarations d’intérêt. La concurrence constitue donc un frein pour Perpignan. L’USAP ne pourra pas rivaliser financièrement avec tout le monde. Bien que la masse salariale ait été augmentée d’environ 1 million d’euros au cours des deux dernières saisons, le budget relativement bas du club (21 millions d’euros pour la saison en cours) demeure une contrainte. Et ce n’est pas dans la politique du club de faire des folies.

Cependant, des solutions existent. Attirer Manu Tuilagi serait un atout pour attirer de nouveaux partenaires. De plus, l’une des possibilités pourrait être de prolonger son contrat sur deux ou trois ans afin de lui garantir une rémunération à long terme. Enfin, il ne faut pas négliger l’argument familial. À Perpignan, Tuilagi se sentirait chez lui. Et pour le faire venir, Henry aura forcément un rôle à jouer.

La question des joueurs issus des filières de formation française (Jiff) constitue une contrainte tactique supplémentaire pour l’USAP. En effet, le club catalan doit respecter un quota de 13 joueurs formés hors de France dans son effectif. Actuellement, ce quota est atteint. Cependant, plusieurs départs d’étrangers en fin de saison (Eru et Taumoepeau sont en fin de contrat) ainsi que la qualification en tant que Jiff de Oviedo l’été prochain libéreront des places.

Mais une deuxième règle concernant les Jiff pose problème. Il faut aligner en moyenne 16 joueurs Jiff par match (et même 17 pour obtenir un bonus financier non négligeable). Avec les prolongations d’Ali Crossdale, de Jake McIntyre et de Jerónimo de la Fuente, ainsi que la place trouvée par Tavite Veredamu à l’aile droite, la ligne arrière est très internationale. Cela n’est pas incompatible avec le quota de Jiff, mais cela oblige à réfléchir à une composition de paquet d’avants quasi exclusivement français.

La tentation d’accueillir Manu Tuilagi à Perpignan est très grande, car cela pourrait propulser le club vers une autre dimension. Mais avant tout, il faut valider une condition préalable : le maintien. Dans cette optique, les performances lors des prochaines semaines en Top 14 seront déterminantes…

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