Dimanche soir à Mayol, le Rugby Club Toulonnais a décroché une victoire bonifiée face à une équipe rochelaise fortement rajeunie (45-26), consolidant ainsi son invincibilité à domicile en Top 14. Malgré un départ tonitruant, les jeunes Rochelais ont peu à peu cédé face à l’expérience varoise. Mais au-delà de la performance sportive, cette rencontre a laissé place à une polémique autour de l’arbitrage, avec un Ronan O’Gara en colère.
Les Rochelais étaient privés de nombreux cadres (Boudehent, Alldritt, Skelton, Bourgarit, Danty…), alignant des jeunes prometteurs comme Simon Huchet (20 ans), Tyreese Leupolu (21 ans), ou encore Gabien Garault (18 ans), qui a été appelé en dernière minute. Pourtant, ce groupe inexpérimenté a surpris Toulon dès l’entame grâce à sa vitesse et sa stratégie d’évitement des rucks. Antoine Hastoy, dans un grand soir, a d’abord envoyé Hoani Bosmorin à l’essai (3e, 0-7), avant d’intercepter une passe pour offrir un essai à Dillyn Leyds (14e, 0-17).
Mais progressivement, l’expérience des Toulonnais a pris le dessus. Baptiste Serin a réduit l’écart avant la pause (23e, 7-17), et en deuxième période, Esteban Abadie et Gaël Dréan ont permis aux locaux de repasser devant (50e, 24-23). En infériorité numérique après un carton jaune contre Sutidze, La Rochelle a craqué. Toulon, porté par Facundo Isa et Leicester Fainga’Anuku, a déroulé jusqu’à un succès éclatant (45-26).
L’arbitrage au cœur des frustrations rochelaises
Si le manager rochelais Ronan O’Gara s’est dit fier de la performance de ses jeunes, il n’a pas mâché ses mots concernant l’arbitrage. Déjà frustré par certaines décisions lors de précédents matchs, notamment par le ressenti d’un arbitrage à deux vitesses, O’Gara a dénoncé un traitement défavorable pour son équipe.
« Quand tu regardes le compteur de pénalités, on est pénalisés trois fois plus qu’eux. C’était n’importe quoi dans tous les rucks, l’équipe qui attaquait gardait le ballon comme elle voulait », a-t-il déploré.
Une situation qui n’est pas sans rappeler les polémiques sur l’arbitrage de M. Nuchy lors du récent USAP-Bayonne, où Perpignan avait également ressenti un déséquilibre dans les décisions. La frustration est la même : un sentiment de favoritisme envers l’équipe supposée « dominante », qui laisse les « petites équipes » lutter non seulement contre leurs adversaires, mais aussi contre les coups de sifflet.
O’Gara a ajouté : « Nous avons été arbitrés comme une petite équipe. Les grands noms ont été récompensés, pas les jeunes. Mais ça va tourner. Un jour, on sera arbitré 50-50. »
Malgré ces critiques, O’Gara s’est retenu de trop en dire pour éviter une sanction, rappelant qu’un message envoyé par le passé lui avait valu 12 semaines de suspension. Toutefois, ses déclarations, comme celles de l’USAP après le match contre Bayonne, relancent un débat récurrent sur l’arbitrage en Top 14 et le traitement parfois inégal des équipes.