La Fédération Française de Rugby (FFR) est en alerte. Florian Grill, son président, a vivement réagi après l’annonce du gouvernement Bayrou concernant une réduction de 200 millions d’euros dans le budget du sport pour 2025. Déjà fragilisée par des finances tendues, la FFR dénonce une décision qui pourrait avoir des conséquences graves, tant pour le rugby que pour l’ensemble du paysage sportif français.
Un cri d’alarme contre Bercy
Pour Florian Grill, cette nouvelle coupe budgétaire est un point de rupture. Devant les députés, il a exprimé son exaspération tout en appelant à une mobilisation :
« Oui, ça commence à bien faire. Mais on est très déterminé et mobilisé. Nous voulons atteindre 1 % du budget de l’État pour le sport. Le sport peut se financer lui-même : les revenus des paris sportifs en sont la preuve. Il y a largement de quoi augmenter notre budget. »
Réunis à l’Assemblée nationale, Grill et les présidents des autres fédérations sportives ont lancé une opération symbolique : le « carton rouge à Bercy », relayé par les clubs et bénévoles à travers le pays. Six mois après les Jeux Olympiques de Paris, ce mouvement vise à faire entendre la voix du sport amateur et professionnel.
Un enjeu sociétal et éducatif
Au-delà des chiffres, Florian Grill met en avant l’impact du sport sur la société française :
« On est un pays très fier de ses exploits sportifs, mais entre les événements, le sport devient la dernière roue du carrosse. Pourtant, il joue un rôle éducatif majeur en portant des valeurs de respect, de solidarité et de loyauté essentielles à notre société. »
Cette baisse survient dans un contexte difficile pour la FFR, toujours en quête de redresser le déficit laissé par la Coupe du Monde 2023, dont la gestion financière avait été chaotique. Florian Grill avait inscrit la réduction de ce déficit comme priorité de son mandat.
Une mobilisation qui dépasse le rugby
Les inquiétudes de la FFR sont partagées par d’autres figures du sport français. Teddy Riner, Léon Marchand et Clarisse Agbégnenou, parmi d’autres, ont déjà exprimé leur mécontentement. Certains, sur leurs réseaux sociaux, n’ont pas hésité à tourner la situation en dérision, tandis qu’une tribune collective publiée dans l’Équipe dénonçait une décision jugée « injustifiable ».
Le gouvernement, pour sa part, défend ce « réajustement budgétaire ». Sophie Primas, porte-parole, a déclaré :
« Après une année 2024 exceptionnelle en termes de financement, il est légitime de revenir à un niveau plus raisonnable. »
Cependant, cette justification ne convainc ni les fédérations ni les athlètes, qui continuent de dénoncer une politique risquant d’affaiblir durablement le sport en France.