La génération actuelle des Bleus, souvent qualifiée d’exceptionnelle, se retrouve face à un défi de taille : transformer ses performances brillantes en titres concrets. En cinq ans sous l’ère Fabien Galthié, un seul Grand Chelem a été remporté, en 2022, un bilan qui commence à frustrer supporters et observateurs.
Cette frustration a été ravivée par les propos du manager toulousain Ugo Mola, après la démonstration de son équipe face à Leicester (80-12) en Coupe des Champions. Avec une pointe d’ironie, il a souligné : « Cette génération n’a fait qu’un Grand Chelem en cinq ans. Il faudrait peut-être qu’ils se bougent un peu. » Une remarque qui reflète un sentiment partagé dans le rugby français.
Des talents qui brillent en club, mais un palmarès en retard
Malgré une domination impressionnante en Coupe d’Europe (Toulouse et La Rochelle ayant remporté les quatre dernières éditions), les Bleus peinent à convertir ce talent en succès sur la scène internationale. Une élimination en quart de finale de la Coupe du monde 2023, à domicile contre l’Afrique du Sud (28-29), et des Tournois souvent terminés à la deuxième place nourrissent cette désillusion.
Pourtant, les statistiques parlent en faveur des Bleus : 78 % de victoires en cinq ans et des succès mémorables contre les All Blacks ou l’Angleterre à Twickenham. Mais comme le souligne Fabien Galthié, il manque l’essentiel : « Les titres, ces trophées qui étoffent un palmarès. »
Une pression à transformer en motivation
Les cadres des Bleus, comme Antoine Dupont ou Romain Ntamack, n’éludent pas cette pression : « C’est frustrant, mais cela doit nous pousser. On veut montrer que cette génération peut marquer l’histoire. » Cette ambition sera mise à l’épreuve dès cette édition 2025, avec trois déplacements périlleux en Angleterre, en Italie, et surtout en Irlande.
L’ancien sélectionneur Guy Novès reste optimiste : « Cette génération a encore cinq ou six ans au plus haut niveau. Elle apprendra de ses échecs et finira par s’imposer durablement. »
Alors que le Tournoi s’apprête à débuter, les Bleus savent qu’ils n’ont plus de temps à perdre pour capitaliser sur ce vivier de talents et répondre aux attentes. Une année décisive s’annonce, et le premier match contre l’Angleterre le 8 février pourrait donner le ton.