Les franchises sud-africaines, intégrées à la Coupe des Champions depuis 2022, traversent une période difficile. Battues lourdement lors de plusieurs rencontres, elles peinent à rivaliser et ravivent le débat sur leur place dans cette compétition européenne élargie.
Des résultats inquiétants
Le dernier week-end de phase de poules a mis en lumière les difficultés des clubs sud-africains. Les Bulls ont subi une déroute à Castres (49-10), tandis que les Stormers et les Sharks, malgré une chance de qualification, traînent des précédents douloureux : une lourde défaite contre les Harlequins (53-16) pour les Stormers et un revers humiliant face à Leicester (56-17) pour les Sharks.
Ces performances décevantes marquent un recul significatif par rapport à leur entrée dans la compétition, qui avait suscité des espoirs d’équilibre compétitif et de spectacle.
Un casse-tête logistique et sportif
Le rugby sud-africain est pris entre deux mondes : ses clubs évoluent en Europe, tandis que l’équipe nationale reste engagée dans le Rugby Championship, en hémisphère sud. Ce double engagement conduit à des calendriers surchargés, particulièrement pour les Springboks. Comme l’explique John Plumtree, coach des Sharks : « Mes joueurs ne sont pas des robots. Ox Nché, par exemple, n’a pas eu de véritable coupure depuis l’été 2023, avec 45 matchs joués en 18 mois. »
Ces contraintes forcent les franchises à ménager leurs stars internationales, au détriment des performances en club. Avec des effectifs moins profonds que les grands clubs européens et de nombreux joueurs stars exilés au Japon pour des raisons financières et de calendrier, les équipes sud-africaines peinent à aligner des formations compétitives.
Des déplacements éreintants
La logistique des voyages ajoute une autre couche de complexité. Arriver en Europe le mercredi pour jouer dès le samedi, comme le souligne Plumtree, ne permet pas d’atteindre un haut niveau de performance. Certains appellent à repenser l’organisation des matchs : « Peut-être qu’on devrait rester deux semaines en Europe pour jouer plusieurs rencontres d’affilée. Cela rendrait les choses plus gérables », propose Plumtree.
Un débat relancé sur leur présence
Les difficultés des franchises sud-africaines nourrissent un débat plus large. Leur inclusion dans la compétition pose des questions écologiques – avec des trajets longs et coûteux en carbone – mais surtout sportives : quelle est leur légitimité si elles peinent à rivaliser ?
Le deuxième-ligne Eben Etzebeth milite pour une réforme globale : « Un calendrier mondial serait la seule solution logique », a-t-il déclaré récemment. Cependant, cette proposition, évoquée depuis des années, reste encore utopique.
Face à ces défis, certains clubs européens et les franchises sud-africaines appellent à des ajustements dans le format de la Coupe des Champions. Une refonte du calendrier pourrait offrir plus de continuité et de compétitivité à une compétition qui, pour l’heure, peine à justifier son expansion transcontinentale.
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