À Oyonnax, certains joueurs en manque de temps de jeu se sont illustrés pour permettre à l’USAP de s’imposer (14-15). Cela prouve, encore, que ce groupe a de la ressource.
Depuis plusieurs saisons, l’USAP fait preuve d’une véritable force collective. Chaque week-end, elle le prouve et nous l’écrivons. Et le match à Oyonnax samedi n’a pas dérogé à la règle. Dans cette victoire décrochée au bout du suspense (14-15), des joueurs se sont montrés. Ils ont prouvé qu’il faudrait compter sur eux jusqu’au bout de la saison. C’est notamment le cas de Tristan Labouteley. Le numéro 4 débutait seulement son deuxième match de Top 14 depuis plus de trois mois. Il a ici profité des absences de Marvin Orie (malade) et Jacobus van Tonder (côtes) pour démarrer ce match très important dans l’Ain. Et il l’a bien rendu au staff. Le deuxième ligne de 28 ans a disputé 80 minutes et a montré son importance notamment en touche. Il a volé deux ballons à l’alignement oyonnaxien (6e, 21e), alors qu’il a été le joueur le plus servi sur les neuf lancers réussis par les talonneurs catalans. Précieux. Et ce genre de performance, à ce moment-là de la saison, sur ce genre de match-là, ça compte. « On veut que tout le monde soit présent, qu’il n’y ait pas un joueur qui lâche, expliquait David Marty après la rencontre. On aura besoin de tout le monde jusqu’à la fin ».
Parfois même relégué dans la hiérarchie derrière Shahn Eru, comme lors des réceptions du Racing 92 et de Toulouse, Labouteley a pris son mal en patience. Tout en continuant à « bosser dans son coin » pour répondre présent au moment où le staff allait faire appel à lui. « C’est le jeu », a-t-il répondu à la question de comment il a vécu ces derniers mois. « Il faut continuer à travailler. Et quand on a l’opportunité de jouer des matches comme ça, c’est plaisant. Il faut essayer de prouver et de donner le meilleur de soi. On a du monde à tous les postes, et c’est ce qui fait qu’on y arrive aussi bien cette année. C’est une bonne chose. »
Dans la lignée de Labouteley, d’autres joueurs reviennent fort
Ce n’est pas le staff catalan qui le contredira. Parce qu’on peut aussi, encore, parler du très gros match d’Afusipa Taumoepeau. Dans un registre vraiment différent de quand il joue en 13, le Tongien semble être bien mieux adapté au poste de premier centre dans le schéma de jeu de David Marty et Franck Azéma. Capitaine de l’USAP en l’absence de Jerónimo de la Fuente (blessé à un ischio), celui qui est en fin de contrat à la fin de la saison relève avec brio le challenge et le rôle que lui ont donné les coaches. Il a notamment été décisif sur l’essai d’Ali Crossdale (53e) avec une grosse charge sur Chris Farrell et Justin Bouraux. Ce qui a permis à l’USAP de gagner la ligne d’avantage, et à l’ailier anglais de faire parler ses cannes à travers la défense aindinoise. Ali Crossdale, lui aussi, comme on l’écrivait dans notre compte-rendu de match hier, est revenu en pleine forme. Blessé puis hors groupe, il n’avait plus joué depuis deux mois. Et au-delà de son magnifique essai, il a écœuré la défense rouge et noir avec 14 courses, 111 mètres gagnés et 8 défenseurs battus.
De match en match, ce groupe montre que les joueurs sont interchangeables. Toujours. L’USAP a su jouer pendant deux mois sans Posolo Tuilagi, son meilleur élément. Elle s’adapte, aussi, depuis deux rencontres en jouant sans son capitaine et son régulateur de jeu. Maintenant, elle va devoir, sûrement, se présenter sur les prochains rendez-vous sans son buteur Tommaso Allan (sérieusement touché à un ischio), mais peut-être aussi sans son talonneur Seilala Lam (cheville). Des joueurs qui évoluent à des postes stratégiques. Mais les sang et or auront à cœur de montrer, encore une fois, que même sans certains de leurs éléments forts, ils arrivent toujours à rebondir et à sortir une nouvelle chose de leur sac à ressources. En tout cas, ils devraient pouvoir compter sur le retour du polyvalent deuxième ou troisième ligne Jacobus van Tonder, un véritable guerrier.
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