Lors de chaque match de Top 14, L’Indépendant livre ses impressions et ses critiques. Après la victoire sur le terrain d’Oyonnax (14-15) ce samedi, retour sur la performance des joueurs de l’USAP.

Ce qu’on a aimé

Les supporters au rendez-vous

Biarritz et Mont-de-Marsan en 2022. Brive et Grenoble en 2023. Cette année 2024 restera marquée par la présence de près de 500 supporters catalans à Oyonnax. Et, comme à leur habitude, ils ont assuré le spectacle et encouragé leurs joueurs. Une procession joyeuse dans les rues, ce n’est pas quelque chose que tous les clubs peuvent se vanter d’avoir. Même à l’arrivée des joueurs, les supporters catalans chantaient plus fort. Les joueurs ont ressenti l’effervescence qui régnait autour de ce grand événement. Veredamu, en descendant du bus, est resté stoïque, avec un léger sourire en coin. Gérald Bastide et David Marty ont largement souri en récupérant leurs affaires. Une véritable communion. Surtout à la fin du match. Mathieu Acebes a interrompu une interview pour aller célébrer et enlacer quelques-uns de ses 500 supporters. Un déplacement qui restera dans les mémoires.

La discipline

C’est assez rare à l’extérieur pour être souligné. Sur l’ensemble du match contre Oyonnax ce samedi, l’USAP n’a été pénalisée que cinq fois. C’est peu. Et déterminant. Car, au vu du résultat, les Catalans ont trouvé leur salut dans cette discipline : deux des cinq fautes ont entraîné les essais d’Oyonnax (12e, 18e). Et surtout, en deuxième mi-temps où les joueurs de Joe El Abd ont eu peu d’opportunités, seule une pénalité a été sifflée contre l’USAP… sur une action offensive. Par ailleurs, la défense a été solide, même à la 80e minute, sur la tentative de relance d’Oyonnax.

Le match XXL d’Oviedo

Dans un match différent, Joaquín Oviedo a livré une performance proche de celle contre le Racing 92 (3 février, 26-5). Offensivement, il a été le joueur ayant parcouru le plus de mètres avec le ballon en main (39). Défensivement, il a été présent, avec un joli 7 sur 8 aux plaquages en 65 minutes. Surtout, il a donné l’impression d’être un pilier important pour son équipe. Au centre du terrain, il a été un porteur de balle essentiel. À l’image de son compatriote et ami Ignacio Ruiz. Malgré des difficultés sur les lancers en touche, le talonneur est un atout indéniable pour les sang et or : 14 courses, un record du match qu’il partage avec Ali Crossdale, 6 défenseurs battus, deuxième meilleur total du match, et un taux de plaquages réussis de 100%. Des performances de haut niveau de la part des deux Argentins.

La mêlée

Christopher Vaotoa et Irakli Mirtskhulava, les deux piliers droits d’Oyonnax, ont vécu un calvaire ce samedi. Ils ne sont pas les seuls. Mais leurs duels perdus et leurs indisciplines en mêlée ont été le symbole de la puissance catalane dans ce secteur de jeu. À cinq reprises, l’arbitre du match a dû sanctionner les joueurs d’Oyonnax en mêlée, sur les 17 pénalités concédées. « La mêlée est un gros point fort. Avec la touche parfois défaillante, elle nous permet de nous remettre à flot. Il faut continuer à garder une mêlée conquérante », s’est réjoui Tristan Labouteley.

Ce qu’on n’a pas aimé

La stérilité en première période

Après les deux premiers essais d’Oyonnax (12e, 18e), l’USAP s’est peu à peu installée dans le camp adverse. Les 15 dernières minutes de la première période ont été à sens unique. Mais l’USAP n’a pas réussi à franchir la ligne d’en-but. Cela aurait pu coûter cher. À ce moment du match, l’USAP était menée au score (14-8) et dominait son adversaire. Mais par suffisance, impatience et à cause d’imprécisions, les Catalans n’ont jamais réussi à marquer l’essai tant attendu. Une mauvaise sortie de mêlée de Deghmache pour Taumoepeau (35e) ou encore un ballon relevé trop vite par Veredamu qui est envoyé en touche (38e) ne sont que quelques exemples. Les Catalans ont finalement trouvé la solution grâce à Crossdale (53e). Mais même ce dernier n’a pas eu le réalisme nécessaire pour tuer le match, à la 76e minute, en laissant échapper le ballon en bout de ligne. Sans conséquence.

Le protocole commotion de Posolo Tuilagi

À la 30e minute, Posolo Tuilagi est au sol. Les soigneurs entourent le jeune deuxième ligne de 19 ans et lui manipulent la tête. Finalement, il se relève et reprend le jeu… pendant huit minutes. Sur une touche, l’arbitre lui demande de sortir pour passer le test du protocole commotion. Étrange. Car apparemment, Posolo Tuilagi n’a pas réussi le test. Il est donc légitime de penser que la santé du joueur n’a pas été pleinement protégée. Que se serait-il passé si le joyau catalan avait subi un nouveau choc à la tête pendant ces huit minutes de jeu ? Nous ne le saurons jamais, mais dans cette ère où l’on cherche à protéger au maximum l’intégrité physique des joueurs, cette scène est surprenante.

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