Après deux premières sélections contre l’Irlande et l’Ecosse, le deuxième ligne de l’USAP Posolo Tuilagi devrait vivre sa première titularisation avec le XV de France, dimanche (16 h), contre l’Italie.

Tuilagi, est-ce un nom difficile à porter dans le rugby ?

Non. C’est un nom que je porte avec fierté et honneur. Je viens d’une famille qui a un grand héritage dans le rugby. J’essaie juste d’y faire honneur. Ma famille, c’est tout pour moi. Mon père (Henry Tuilagi) est vraiment présent. On fait des débriefs des matches, il me donne des conseils. Il a vécu ce que je vis maintenant. Même si le rugby a un peu changé depuis son temps (sourire), les bases restent les mêmes. Il me rappelle tous les jours que, pour réussir, il faut travailler dur.

Que retenez-vous de vos premières sélections en équipe de France ?

Ce qui m’a frappé, c’est l’intensité des matches. C’est différent de ce que j’ai vécu jusqu’à présent : tu sprintes 80% du temps, voire plus ; les collisions sont plus dures, plus rudes… Mais j’aime ça (sourire). La plus grosse différence, c’est la précision. En face, j’ai des joueurs qui ont beaucoup d’expérience, qui savent exactement quoi faire, quand le faire.

Dimanche, vous pourriez connaître votre première titularisation avec le XV de France…

J’espère ! On va voir. Je prends du plaisir à être là. C’est un honneur de faire partie de ce groupe. Mais que je sois titulaire ou que je sois sur le banc, j’accepte mon rôle. Je suis au service du groupe : s’il faut finir le match, je le fais ; s’il faut le commencer, je le fais. Juste être là, partager ces moments et l’expérience avec le groupe, c’est génial ! J’apprends de nouvelles choses tous les jours et ça me fait gagner en confiance. Petit à petit, j’espère améliorer mon niveau et m’améliorer moi, en tant que personne.

Je bataille tous les jours avec mon poids. Je sais que c’est important.

Comment voyez-vous votre association avec Cameron Woki ?

C’est un profil différent du mien. C’est vraiment un bon joueur et il m’aide beaucoup, notamment sur les touches ou le jeu courant. Il m’a un peu pris sous son aile, j’en suis admiratif. Mais toute l’équipe me conseille : je garde les oreilles ouvertes et je prends tout ce que je peux prendre.

Que vous demande le staff ?

Ils me disent d’utiliser mes qualités et vraiment de ne pas changer ce que je fais les week-ends. Juste de le faire un peu plus précisément, un peu plus rapidement. Ce sont des détails qui sont nécessaires pour passer le palier du niveau international. Ce ne sont pas de grands changements, ce sont des petits détails qui font basculer un match. J’ai encore beaucoup de progrès à faire. Être ici, ça me fait progresser. J’apprends, j’apprends… Ici, je vois des aspects du rugby que je ne vois pas ailleurs.

Vous parlent-ils de votre poids ?

Une des premières choses qu’on m’a dite quand je suis arrivé, c’est William Servat qui m’a expliqué que, peu importe le poids, il faut juste que je sois heureux dans la vie de tous les jours. C’est ça qui est important à ses yeux. J’ai beaucoup bataillé avec mon poids (146 kg, NDLR) donc, de l’entendre me dire ça, ça m’a mis en confiance. Je bataille tous les jours avec mon poids. Je sais que c’est important, même si j’essaie de ne pas trop y prêter attention. À la fin de la journée, on est responsable de soi, ce n’est pas possible d’avoir tous les jours quelqu’un sur le dos. Je sais ce que j’ai à faire : si je mange un peu plus à un moment de la journée, je vais manger un peu moins à un autre… Ce sont des détails qui changent la donne.

Et qui est le plus gros mangeur de la famille Tuilagi ?

(Rires) C’est mon petit frère ! Il a 15 ans, il fait déjà ma taille et il tourne à 125-130 kgs. Il joue comme moi à l’USAP, dans les catégories de jeunes… J’espère qu’on va voir un attelage formé de Tuilagi bientôt !

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