Le jeune pilier droit des Espoirs de l’USAP, Cyril Goze, porte un nom bien connu des Catalans, celui de son grand-père Paul Goze. Malgré cela, il ne ressent aucune pression et travaille dur pour réaliser son rêve d’une carrière professionnelle, bien que son destin ne soit pas déjà tout tracé.

Son nom résonne dans les esprits de tous. Sur le terrain des Espoirs, il suscite même la curiosité. Vêtu du maillot sang et or, Cyril Goze est le petit-fils de Paul Goze. Pourtant, il ne s’en vante pas. Il ne ressent aucune pression. « Personne ne me fait sentir que je suis de la même famille, ni que j’ai quelque chose de plus à prouver », assure-t-il autour d’un café.

De toute façon, ce jeune étudiant de 18 ans n’est pas du genre stressé. Un peu timide, certes. Souriant et passionné par la mêlée, il a appris à aimer le rugby. « J’ai commencé à jouer à Bompas à l’âge de 6 ou 7 ans, mais c’était juste pour m’amuser avec mes copains », sourit-il. Il peut également jouer à gauche de la mêlée, car « quand on aime, on s’en fiche, on s’adapte ». Après un bref passage par la boxe, il a retrouvé le rugby au collège, en 4e, à Saint-Louis de Gonzague, avec Maxim Granell. C’est là qu’il a également découvert le rugby à XIII. « Il y avait une classe aménagée rugby et nous avons été champions de France. Beaucoup d’entre nous jouaient à Thuir. Ils m’ont encouragé à les rejoindre et j’ai accepté », raconte le Catalan. Ainsi, lorsque le groupe d’amis a dû se séparer en raison des catégories d’âge, Cyril Goze a saisi une opportunité : rejoindre l’USAP. « Le club m’avait déjà contacté auparavant, mais je n’étais pas vraiment intéressé, je voulais juste jouer avec mes amis. Mais après le premier confinement, j’ai rejoint l’USAP », confie-t-il. Il se décrit comme « fiable en mêlée et en difficulté dans le jeu courant ».

En seulement quatre ans, sa trajectoire s’est accélérée. Maintenant, il vise l’équipe professionnelle. C’est ce qui le motive tous les matins à 7 heures lorsqu’il se lève. Il n’a pas encore eu la chance de s’entraîner avec les joueurs de l’équipe première, comme beaucoup de ses coéquipiers, mais à 18 ans, il sait ce qu’il doit améliorer : son cardio. « Je sens que je progresse », assure le petit-fils de Paul Goze. Ce dernier l’aide d’ailleurs souvent à travailler cet aspect. « Parfois, il me pousse à faire des choses, par exemple, une fois, on avait une journée de repos et c’est lui qui m’a fait faire des allers-retours sur le terrain de Bompas », raconte Cyril.

Mis à part cela, l’ancien président de l’USAP et de la LNR ne met pas de pression sur le jeune homme. Il le guide si nécessaire, mais ne critique que très peu. « De toute façon, je n’aime pas quand on parle de moi, ou quand il veut qu’on analyse mes matchs. Je ne sais pas pourquoi, mais quand je suis le centre d’intérêt, ça me gêne », sourit le pilier. Mais quelqu’un s’occupe tout de même de cela. Régulièrement au bord du terrain des Espoirs, Perry Freshwater, l’entraîneur de la mêlée de l’USAP, prodigue de nombreux conseils aux jeunes avants catalans, dont Cyril Goze. « Cela m’a fait du bien d’avoir Perry, car il donne beaucoup de conseils. Nous travaillons beaucoup avec lui pendant la semaine et je sens que cela porte ses fruits. Il m’a beaucoup aidé », avoue le joueur qui a connu un début d’aventure difficile à l’USAP, avec des blessures, une opération d’un kyste et une suspension.

Désormais, sa patience, son talent et son travail portent leurs fruits. Il enchaîne les matchs, en tant que titulaire ou remplaçant. Et, comme il le dit, il essaie de se donner à fond à chaque match et à chaque entraînement pour atteindre le niveau supérieur. Avec souvent son père, décédé dans un accident de la route en 2019, dans un coin de la tête. « Parfois, je me dis que je dois me donner à fond, pour mon père, mais bon… », confie-t-il, interrompu par ses larmes. Mais Cyril Goze sait où il veut aller. Si le rugby a commencé « avec les copains », il vise désormais le plus haut niveau. Il a la persévérance nécessaire. Et il ne fait aucun doute que dans quelques années, le nom Goze sera à nouveau sur toutes les lèvres des supporters catalans.

L’USAP sera confrontée à de nombreuses absences à Narbonne
Les jeunes Catalans ont préparé le derby comme il se doit. Ce samedi (14h), les Espoirs se rendent à Narbonne pour un match qui s’annonce tendu, même si, sur le papier, l’USAP est favorite. Classée troisième, l’équipe catalane devra cependant se passer de Lenny Viola, Maxim Granell, Valentin Moro et Yoan Vinas, tous blessés, ainsi que de Job Poulet, qui sera sur le banc avec l’équipe professionnelle. Néanmoins, comme il s’agit d’un derby, les jeunes sang et or l’ont pris « au sérieux » et ont envie de « continuer à prendre des points à l’extérieur », déclare Cyril Goze.

Composition de l’USAP : Desrues – Toganiyadrava, Cellier, Bozzo, Sempere – (o) Kehres, (m) Allene – Ortombina, Bouthier (cap.), Terranova – Rognon, Bonnet – Bertrand, Matcharashvili, Fabre. Remplaçants : Lotrian, Marchand, Sharma, Marcaggi, Momicchioli, Perez, Thome, Goze.

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