La jeune prodige de 20 ans de l’USAP brille au sein du XV de Stéphane Granell. Au-delà de ses capacités physiques exceptionnelles, elle s’épanouit sur les terrains de rugby grâce à son amour pour le maillot catalan et son envie de jouer avec ses coéquipières, devenues des amies.

Son parcours sur les terrains de rugby a commencé presque par hasard. Pourtant, aujourd’hui, Nolan Nangbo est sur le devant de la scène. Ses sept essais depuis le début du championnat Elite 2 féminin ne doivent rien au hasard. Vitesse, puissance, accompagnées d’une pointe d’insouciance et de folie, voilà ce qui fait sa force sur le terrain. Mais ce qui la motive trouve sa source dans ce qu’elle est en dehors du rugby.

Et cela remonte à ses débuts. Son amour pour le ballon ovale est né d’une histoire de cœur. « Au collège, je sortais avec un garçon qui jouait à l’USAP et un jour je suis allée avec ses grands-parents l’accompagner à l’entraînement et j’ai trouvé ça super bien », sourit timidement la trois-quarts centre de l’USAP. Franck Poncet, responsable des écoles de rugby de l’USAP, a eu le flair de lui proposer d’enfiler les crampons. Nolan Nangbo, d’origine ivoirienne et arrivée à Bompas à l’âge de 3 ans, ne le regrette pas.

Depuis, Nolan Nangbo met ses qualités athlétiques au service du XV catalan. Pendant huit ans, avant de se tourner vers le rugby, elle foule les pistes d’athlétisme, se spécialisant dans le sprint, le triple saut et le lancer de poids. Rien d’étonnant finalement. C’est là que son physique de trois-quarts centre, ses appuis et sa vitesse fulgurante, grâce à des jambes bien musclées, trouvent leur origine. « Au départ, je jouais à l’aile, mais étant donné ma carrure, Steph (Stéphane Granell, entraîneur des féminines) a voulu me placer au centre », raconte-t-elle. Et elle ne le cache pas, elle préfère : « On touche plus de ballons au centre qu’à l’aile. C’est vrai aussi chez les garçons, mais encore plus chez les filles. »

Le rugby correspond également à sa personnalité, bien plus qu’à son physique. Souriant, joyeuse, animée par l’esprit d’équipe et l’amour de ses « copines », le rugby du terroir est celui que cette étudiante de 20 ans en kinésithérapie à Gérone préfère. Malgré une année passée au MHR entre 2021 et 2022 (car elle avait initialement entrepris des études de médecine à Montpellier), où elle a découvert « le haut niveau féminin », jouer chez elle avec ses amies n’a pas d’équivalent. « C’est le plus important pour moi. Même si c’est génial de goûter à l’équipe de France (Nolan Nangbo a été appelée avec les Bleues U20 en décembre dernier), de jouer avec des filles de haut niveau, c’est une expérience incroyable, mais sentimentalement, émotionnellement, ce n’est pas la même chose », confie-t-elle avec un grand sourire.

Avec l’équipe féminine de l’USAP, Nolan Nangbo s’amuse sur le terrain. « On a une ligne de trois-quarts qui envoie du bois », s’amuse-t-elle. Grâce à une convention avec les garçons, elle parvient à concilier ses études et sa carrière en Elite 2. Toutefois, elle déplore le manque de régularité de son équipe : « On est capables de battre n’importe qui, mais quand le niveau de l’équipe adverse baisse, on perd aussi en intensité. C’est comme ça qu’on perd des matchs qu’on ne devrait jamais perdre. » Sa passion pour le sport et le rugby la pousse à penser que le rugby féminin mériterait davantage d’infrastructures et de rencontres avec les équipes masculines. Mais rien, absolument rien, ne peut lui ôter son sourire lorsqu’on lui parle de rugby. Et il ne fait aucun doute que ce dimanche (à 15h, face à Dax), son large sourire et ses qualités éblouiront la Plaine des Jeux.

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