À la fin d’un match maîtrisé de bout en bout, tant sur le plan défensif, offensif et mental, l’USAP s’est offert un Racing muselé et peu inspiré (26-5). Une prestation aboutie qui laisse penser que les Catalans sont capables de vivre une deuxième partie de saison bien plus convaincante que la première si elle parvient à confirmer à l’extérieur.

Soyons francs, qui aurait parié sur une telle performance. Sur un tel scénario. Peu de monde sans doute pensait que cette USAP aurait pu autant dominer le Racing 92, leader du Top 14, sur le plan mental et du jeu. Seulement 5 petits points concédés à la meilleure attaque du championnat. Et quatre essais inscrits avec seulement 34 % d’occupation. Score final 26-5. Une leçon de réalisme.

Oui, l’USAP a en quelque sorte donné une leçon aux Racingmen. D’abord d’humilité. Et Janick Tarrit, talonneur francilien le conçoit au vu de la physionomie du match : « Je ne pensais pas qu’on allait prendre Perpignan de haut, mais indirectement je pense qu’on l’a fait. » Conséquences : le Racing a beaucoup tenté de relancer à la main et a constamment cherché à enfoncer les avants catalans sur ballons portés. Échec. L’USAP était prête à répondre dans le combat, dans l’intensité.

Pour preuve, ce maul à cinq mètres de l’en-but catalan qui n’a pas avancé (6e), ou alors les plaquages offensifs qui ont fait perdre 10 mètres aux Franciliens (Dubois 33e, Veredamu 55e), et les neuf ballons récupérés dans les rucks. Et à chaque fois que l’USAP a eu l’occasion de montrer qu’elle pouvait rivaliser face au leader, elle l’a fait en équipe. À l’unisson, les Catalans se sont projetés et réorganisés après le grattage de Jake McIntyre pour enchaîner les passes après contact juste avant l’essai de Louis Dupichot (10e). À l’unisson, ils ont coffré trois ballons (5e, 35e, 56e). À l’unisson, ils se sont rangés derrière Ignacio Ruiz pour qu’il aille inscrire l’essai du bonus offensif, en puissance, suite à une pénalité jouée à la main (79e).

Ce qui a rendu fier le manager de l’USAP, Franck Azéma, qui confirme que l’état d’esprit dans le vestiaire sang et or a changé. « On a montré qu’on ne voulait pas subir, qu’on ne voulait rien lâcher, se satisfait le coach. Cette équipe a eu la capacité à rester froide, en appliquant un processus de jeu et à saisir les opportunités qui se présentent. C’est donc facile à voir que l’état d’esprit est bon. Les gars n’ont jamais lâché, jamais douté, même quand les résultats étaient moins bons. »

Du répondant et toujours des problèmes en touche

Et malgré la défaite qui avait fait mal aux têtes la semaine dernière à Lyon (36-24), visiblement cette USAP ne s’est pas démobilisée. Elle est restée fidèle à son « identité », comme le rappelle Tom Ecochard : le jeu. Domaine que les sang et or ont souvent laissé de côté pour contraindre leurs adversaires dans leur camp. Mais ce samedi, elle a aussi donné la leçon. Sur leur premier essai, les Catalans ont enchaîné pendant plus de deux minutes les temps de jeu rapides, remontant 45 mètres. Sur l’essai de Tom Ecochard (23e), ils ont à nouveau relancé depuis leur camp, avec une première fixation de Lucas Dubois qui passe après contact à Dupichot avant de servir sur un plateau son demi de mêlée.

Un plan de jeu respecté à la lettre. Sans imprécision. Mais avec quelques imperfections, toujours. L’essai de Janick Tarrit, sur un ballon porté (29e), seul moyen par lequel le Racing a su exister, est anecdotique. La problématique des touches l’est moins. Encore sept ont été mal assurés. Toutes par l’homme qui a offert le point de bonus, Ignacio Ruiz. Donnant une seconde mi-temps caricaturale où le Racing avançait pour aller chercher un essai mais était poussé à la faute par la grosse défense catalane et sur la penaltouche qui suivait, l’USAP perdait le cuir.

Mais avant de partir une semaine en vacances, il est préférable de retenir la force de caractère et la force défensive qu’a affichées l’USAP. Mais aussi que cette équipe a du répondant, inscrivant un essai sur le renvoi après les cinq points franciliens grâce à Tavite Veredamu (31e). Désormais, il faut que cela paye à l’extérieur. Franck Azéma aime voir ses joueurs récompensés. Pour réellement regarder vers l’avant, l’USAP doit valider cela pour stopper le chassé-croisé avec les cancres du Top 14. Il faudra remettre ses intentions dans le combat et dans le jeu pour confirmer « qu’on peut réussir à être une équipe dangereuse », comme le note Tom Ecochard.

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