Arrivé cet été en provenance du Racing 92, Louis Dupichot s’apprête à affronter ses anciens coéquipiers ce samedi à Aimé-Giral. Le natif de Paris devrait jouer à l’arrière, son poste de prédilection. Avant ce match, le joueur de 28 ans revient sur son début de saison difficile et sur son changement de vie.

« Actuellement, je me sens bien. Mais ce n’est un secret pour personne, j’ai eu pas mal de difficultés au départ quand je suis arrivé. Cela s’est fait vraiment au dernier moment, début juillet, et c’était compliqué. Je quittais le club où j’ai joué 13 ans, je ne connaissais rien à la région, je n’avais pas d’appartement… Et je ne connaissais personne de l’équipe, à part Matthieu Ugena avec qui j’étais à Lakanal. En plus, je suis arrivé blessé, donc je n’ai pas pu trop faire de préparation physique. Personnellement, je sortais d’une année où je n’ai pas beaucoup joué, donc je n’étais pas en confiance et je n’arrivais pas à retrouver mon niveau. Donc c’était vraiment très compliqué. J’avais fait un bon match amical contre Toulon, mais ça reste un match amical… Puis, petit à petit, les joueurs sont revenus de la Coupe du monde, ça a commencé à aller mieux. Pour moi aussi. Mon intégration se passait mieux, c’était plus naturel. J’ai eu un petit déclic, en arrivant au poids que je voulais, à avoir un bon cardio. Franck (Azéma) m’a fait rejouer au poste d’arrière, là où je me sens le mieux. Ça s’est très bien passé à Castres, et j’ai pu jouer les matches de Challenge Cup qui m’ont redonné de la confiance pour être dans le XV de départ. Maintenant, j’ai besoin d’enchaîner. »

« La trêve en septembre-octobre m’a fait du bien. Je ne suis même pas parti en vacances parce que j’avais mon Master 2 de management à finir, et ça me prenait du temps en début de saison. Ça aussi, ça a été un poids en moins quand ça s’est terminé. Et puis avec la trêve et le fait de ne pas avoir de match pendant plusieurs semaines, j’ai pu travailler sur mon physique. Il a aussi fallu que je reprenne mes marques à ce poste d’arrière, auquel je n’avais plus trop joué ces dernières années. C’est le poste où je me sens le mieux et où je vais être le plus performant pour l’équipe. Mais cette période m’a fait du bien à tous les niveaux. J’ai trouvé mon logement ici, ma copine m’a rejoint de Paris. Ça m’a donné de la stabilité. Au début, je changeais d’Airbnb tout le temps, c’était ennuyeux… Aujourd’hui, tout va pour le mieux ! »

« J’ai joué 15 en Crabos, et j’ai commencé à jouer ailier/arrière en Espoirs. Puis quand j’ai fait mes premiers matches en professionnel, j’ai joué ailier et j’étais content. À Pau aussi. Puis quand je suis rentré au Racing, Brice était blessé donc j’ai joué à l’arrière et j’y ai fait ma meilleure saison. Après, j’aime bien les deux. Mais en 15, il y a plus de responsabilités, tu es libre, et j’aime bien faire jouer les autres. J’ai aussi travaillé mon jeu au pied et les ballons hauts. »

« Oui. Après, que Tommy soit là ou pas, j’aurais espéré avoir ma chance. Je me sens de mieux en mieux. Et puis j’ai toujours eu de la concurrence, donc ce n’est pas ça qui me fait peur. Alors, oui, le fait que Tommy parte avec l’Italie, ça facilite les choses. J’ai peut-être un peu plus de chance de jouer, mais ça va dépendre de mes performances. Je pense que Franck est assez dur là-dessus et il est assez honnête dans sa gestion d’équipe. Les meilleurs sont sur le terrain. J’aurais aimé jouer à Lyon la semaine dernière, mais je ne l’ai pas fait parce que pour lui Tommy était meilleur pour l’équipe. Je le respecte, c’est comme ça. Maintenant, si je peux être performant contre le Racing et enchaîner contre le Stade Français… »

« Pour expliquer un peu, j’ai dû monter à Paris pendant une semaine avant le match contre Toulon où je devais commencer. Pour des raisons personnelles, je n’ai pas pu m’entraîner de la semaine et je n’ai donc pas pu jouer. Et après, le match contre Montpellier à la maison, je devais être dans le groupe, mais j’ai eu une gastro pendant trois jours… J’ai raté des matches importants, et ça m’a apporté de la frustration. J’ai joué les matches à Toulouse et Bordeaux, mais pas ceux à domicile. C’était frustrant de ne pas être dans l’équipe type. Mais c’est comme ça. Je ne pouvais pas m’entraîner et je n’étais pas performant. Il y a deux mois, je n’étais pas au niveau. »

« C’est pourquoi j’ai signé ici. L’USAP, c’est un club historique. Ici, c’est presque comme un club de foot. Tu sens la ferveur des supporters. Ils sont passionnés et exigeants. Et j’adore ça ! Je me souviendrais toute ma vie du premier match contre le Stade Français à domicile. Quand tu arrives, tu vois les fumigènes partout et la foule. C’était incroyable. Ça me motive plus que ça me stresse. Je voulais connaître ça dans ma carrière. »

« Oui. J’ai été formé là-bas, j’ai gagné des titres là-bas, j’ai fait la moitié de ma vie là-bas. C’est un club assez important pour moi. Ça rajoute un peu de pression de jouer contre ton ancien club. Tu as toujours envie d’être plus performant. Mais aujourd’hui, ça m’apporte beaucoup de joie de jouer contre le Racing. Alors qu’au match aller, j’avais un peu un sentiment de revanche. Maintenant, je me sens pleinement comme un joueur de l’USAP, et j’ai hâte de jouer contre le Racing et de faire un bon match. »

« On sait très bien que lorsqu’une équipe perd à domicile, tu as cet énervement supplémentaire pour aller faire un résultat à l’extérieur. Je sais exactement dans quelle mentalité ils vont venir. Mais on va se focaliser sur nous-mêmes, sur ce qui marche bien depuis quelques semaines, et en corrigeant ce qui n’a pas fonctionné à Lyon. »

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