L’USAP a terminé dernier de sa poule avec zéro point, ce qui est un échec compte tenu des ambitions affichées par le staff. C’est d’autant plus décevant que les Catalans avaient toutes les cartes en main pour faire mieux et être récompensés, notamment lors de leur match contre Newcastle ce dimanche (23-32), où ils ont baissé le rythme en seconde mi-temps et se sont sabordés.

Pendant les quatre semaines qui ont précédé chaque match de la Challenge Cup, les Catalans ont insisté sur leur volonté de jouer à fond cette compétition et de changer les mentalités. Ils ne voulaient pas considérer ces matchs contre les Lions, Trévise, les Ospreys et Newcastle comme étant futiles. C’est sans doute pour cette raison que Kélian Galletier, capitaine de l’USAP lors de la quatrième défaite en autant de matchs ce dimanche contre Newcastle, n’avait pas de mots pour exprimer sa déception. Franck Azéma, quant à lui, semblait plus frustré qu’en colère.

En fin de compte, l’USAP est éliminée. On le savait déjà. Mais elle termine sa campagne européenne sans aucun point. Pire que l’année dernière. Pire qu’il y a deux ans. C’est anecdotique, bien sûr. Mais pour un groupe qui souhaite grandir et un club qui veut continuer à se développer, c’est un coup dur. Surtout quand on a l’impression que le sort s’acharne.

Même lorsque l’USAP semblait dominer, face à une équipe de Newcastle en manque de confiance et sans inspiration, elle finissait par se saborder. « Entre le match de la semaine dernière (défaite contre les Ospreys à Swansea 25-3) et celui-ci, le contenu se ressemble », déplore Franck Azéma, manager catalan. « Nous avons manqué de précision à certains moments. Nous avons été entreprenants en première mi-temps, mais sans être suffisamment récompensés. En seconde période, nous nous sommes laissés endormir. » Pourtant, rien ne laissait présager un tel résultat. Avec quatre points d’avance à la mi-temps (13-9) et le sentiment que les neuf points encaissés étaient évitables, le danger n’était pas perceptible. Surtout lorsque l’USAP a accéléré le jeu avec justesse, Newcastle était dépassé. Le premier essai est venu d’une touche. Le ballon a circulé jusqu’à l’aile de Dubois qui a percé. Dans la foulée, les Catalans ont exercé une forte pression sur les Anglais pour récupérer le ballon. La pénalité est jouée à la main par Montgaillard et c’est le jeune novice Maxim Granell qui a conclu en inscrivant son premier essai après 27 minutes passées sur un terrain professionnel. Moins de dix minutes plus tard, même scénario. Louis Dupichot a rapidement joué une touche. Avec Lucas Dubois, ils ont enchaîné les passes et ce dernier a conclu (36e).

En face ? Rien à signaler. Sur l’ensemble du match, les Catalans ont battu 11 défenseurs de plus que les Anglais et parcouru 300 mètres de plus avec le ballon en main. Mais voilà, l’USAP a offert des points gratuits. Des fautes dans les rucks, en mêlée, phase de jeu où les joueurs ont été pénalisés à quatre reprises, et des contre-attaques anglaises qui ont coûté deux essais. D’abord un turnover mal négocié avec un espace libre entre Naqalevu et Poulet permettant au demi de mêlée de Newcastle de marquer sous les poteaux (54e). Puis un coup de pied de renvoi mal négocié par Rodor et Barraque qui ont laissé le rebond décider de l’issue de l’action. Résultat, sept points de plus (67e).

L’USAP a certes manqué des occasions au pied, avec un 2/5 de Mattéo Rodor et un 1/2 de Jean-Pascal Barraque, contre un 100% de réussite pour le buteur anglais, mais elle s’est surtout effritée au fil des minutes. Frustrant, car il y avait de quoi faire mieux et prouver que l’USAP voulait briller dans cette compétition. C’est raté. « Les joueurs peuvent se payer, mais ils ne le font pas. C’est rageant. Il faut continuer à changer de mentalité », a déclaré Franck Azéma à la fin du match. En attendant, la série de défaites en Challenge Cup s’élève à 11. Anecdotique, encore une fois… à condition que cela n’entrave pas les performances de l’USAP en Top 14 lors de leur déplacement capital à Lyon le week-end prochain.

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