À chaque rencontre de Top 14, L’Indépendant partage ses coups de cœur et ses coups de griffes. Après la victoire contre Oyonnax (27-12), revenons sur la performance des joueurs de Perpignan.

Ce qu’on a aimé :

La défense

C’est clairement le secteur qui a le plus progressé lors des trois derniers matches. Après avoir encaissé seulement 10 points contre Bayonne juste avant Noël, puis 13 contre Castres au Nouvel An, les Catalans n’ont pris que 12 points contre Oyonnax. Une performance défensive globale encourageante, surtout quand on sait que l’USAP avait encaissé moins de 25 points seulement deux fois cette saison, lors de leurs deux autres victoires à Aimé-Giral contre Toulon (22 points) et Montpellier (16 points). Sous les ordres de Gérald Bastide, les Perpignanais ont resserré les lignes et ont su répéter la performance défensive contre Oyonnax. Malgré de longues périodes passées à défendre dans leurs 22 mètres, ils n’ont pas cédé tout en faisant preuve de discipline (8 fautes commises contre 17 pour Oyonnax).

Le coaching

Une fois de plus, l’apport du banc a été déterminant. Franck Azéma et David Marty ont pris la décision de faire rentrer les remplaçants tôt dans le match. Après une série de trois matches en quinze jours, certains joueurs commençaient à ressentir la fatigue, et l’entrée des six avants remplaçants a fait du bien à l’équipe. Même si la première ligne a continué de souffrir en mêlée, l’engagement défensif de Seilala Lam, Arthur Joly et Xavier Chiocci a été précieux dans une période où les Catalans étaient mis à rude épreuve. Tristan Labouteley et Shahn Eru ont également été rassurants, tout comme So’otala Fa’aso’o, toujours impressionnant par sa puissance. Du côté des arrières, Sadek Deghmache a apporté un changement de rythme et Mathieu Acebes s’est montré précieux dans le combat.

Jacobus van Tonder

Le Sud-Africain arrivé cet été en provenance de Clermont confirme, match après match, les attentes placées en lui. Enfin libéré de ses soucis physiques, il monte en puissance. Son travail défensif et offensif a été monstrueux samedi. En prime, il a marqué un essai suite à une magnifique passe au pied de Taumoepeau.

La gestion de la fin de match

À deux reprises en fin de rencontre, le staff a demandé aux joueurs de prendre les points sur des pénalités que Jake McIntyre a transformées. Avec 14 points d’avance à une dizaine de minutes de la fin, certains se sont interrogés sur ce choix alors qu’ils pouvaient aller chercher le bonus. Mais joueurs et staff n’étaient pas si sereins, même après l’essai de Fa’aso’o, et ont préféré assurer une victoire sans trembler jusqu’au bout. L’essai de Bouraux quelques minutes plus tard a confirmé que c’était le bon choix pour éviter une fin de match stressante. La dernière pénalité à la 79e minute a surtout permis de faire tourner le chrono alors que tout le monde attendait le coup de sifflet final.

Ce qu’on n’a pas aimé :

La conquête

Si on veut voir le verre à moitié plein, on peut dire que l’USAP a remporté le match malgré une conquête chaotique. Mais si on veut voir le verre à moitié vide, il faut souligner que c’est un problème récurrent dans le jeu des Catalans. Même s’il y a eu une légère amélioration en touche avec quatre ballons volés, dont deux précieux dans les 22 mètres de Perpignan, les Catalans ont encore perdu 5 lancers sur 20, sans compter les ballons inexploitables. C’est encore trop, surtout dans les 22 mètres adverses. La mêlée a également été en difficulté, perdant quatre introductions sur six pour les sang et or. C’est un secteur qui doit continuer à être travaillé pour gagner en régularité.

L’absence de bonus

Certains rappelleront qu’en 2014, l’USAP est descendue en partie parce qu’elle n’a pas réussi à prendre le bonus offensif à Aimé-Giral contre Oyonnax. Sans vouloir porter malheur aux Catalans, il est dommage de ne pas avoir pris un cinquième point samedi. En fin de saison, cela pourrait peser dans le décompte final. Ironiquement, c’est en première mi-temps que Perpignan a laissé passer l’occasion, notamment en ne profitant pas suffisamment de leur supériorité numérique en début de rencontre lorsque Oyonnax était réduit à 13 joueurs.

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