Le préparateur néo-zélandais Scott Crean, qui a longtemps travaillé avec Franck Azéma à Clermont, a rejoint son ancien coach à l’USAP. Une nouvelle ère s’ouvre pour le club catalan avec l’arrivée de celui qui a préparé la Coupe du monde avec les Fidjiens.
Ils ont travaillé ensemble pendant six saisons, entre 2010 et 2016, à Clermont. Scott Crean, le nouveau préparateur physique de l’USAP, sortait d’une expérience avec l’équipe nationale géorgienne lorsqu’il a été appelé par Vern Cotter, dont Azéma était l’adjoint, pour intégrer le staff de l’équipe auvergnate. Les deux hommes se sont connus à Bay of Plenty, l’une des redoutables provinces de la NPC, le championnat des provinces néo-zélandaises. C’est à Mount Maunganui, un site sacré maori sur la côte est de l’île du Nord, que Crean a fait ses premières armes de préparateur physique dans le rugby. Le début d’un beau voyage qui l’a mené en Géorgie, à Clermont, à Londres, à Montpellier, aux îles Fidji, toujours dans le staff de Vern Cotter. Lorsque Franck Azéma lui a demandé de venir travailler avec lui à Perpignan, Scott Crean n’a pas hésité une seconde. « On a beaucoup de respect l’un pour l’autre », assure le Néo-Zélandais. « J’aime la façon de travailler de Franck, sa méthodologie. Et puis c’est plus facile de démarrer une collaboration quand vous connaissez l’entraîneur en chef. On gagne du temps. Le caractère de Franck me convient. Il est franc, direct et honnête. » Vu sous cet aspect-là, le duo devrait bien fonctionner du côté d’Aimé-Giral !
Lundi dernier, pour la reprise officielle de la saison, les joueurs ont découvert le remplaçant d’Ange-François Costella, parti au Stade Français après six saisons passées à Perpignan. Ils ont compris que les choses allaient changer. Le souci du détail de Crean, son exigence tout anglo-saxonne ont fait couler de grosses gouttes de sueur sur les corps des joueurs catalans. Pourtant, il réfute toute supériorité des préparateurs physiques venus de l’Hémisphère sud. « C’était vrai dans les années 80-90-2000 », répond-il. « Lorsque les physios australiens, inspirés par les exercices de l’Australian Rules ou du rugby à XIII, avaient un temps d’avance sur tout le monde. Ils nous inspiraient. Mais aujourd’hui, le travail réalisé en préparation par les Français, les Irlandais ou les Gallois, est à la pointe de la performance. »
« Être performants dès l’entame… »
De ses diverses expériences, il a gardé un carnet d’adresses bien garni. « Depuis 10 ans que je côtoie le haut niveau, j’ai conservé quelques bonnes relations dans le milieu. Aujourd’hui, avec internet, on peut très vite se renseigner sur de nouvelles méthodes, des exercices nouveaux, des approches diverses… » Son travail à Perpignan sera différent de celui qu’il exerçait à Montpellier, Clermont ou Suva. Il devra apprendre à cerner les personnalités des joueurs. « J’en connais quelques-uns, ceux qui étaient à Clermont. Les autres, je vais les découvrir. » Dans sa façon de faire, Scott Crean attache une grande importance à la relation humaine. « Je veux être clair avec tous, y compris dans nos objectifs », poursuit-il. « Ce que je veux, c’est que le groupe soit performant dès l’entame du championnat. Les niveaux de préparation sont différents, on s’en est aperçu dès le premier entraînement. Joueront ceux qui sont le plus en forme. Parce que trois journées pour démarrer la saison puis deux mois de repos, c’est une situation qui ne permet pas de rater l’entame… »
Crean, comme tout le staff, suit avec attention les performances de l’équipe de France des moins de 20 ans en Afrique du Sud. Il a regardé la finale France-Irlande avec attention. Il sait que Posolo Tuilagi, la petite merveille catalano-samoane, fait fantasmer tous les supporters de l’USAP… et les autres ! « Pour l’instant, je ne l’ai vu qu’à la télévision », s’amuse Scott Crean. « Ce que je peux dire, c’est qu’il n’a que 18 ans, et que pour un garçon de cet âge, il fait preuve d’une belle maturité. Il est intelligent dans le jeu, et je ne parle pas que de ses charges puissantes… Pour l’USAP, c’est positif de compter un tel élément d’avenir dans son effectif. Mais il faut encore le façonner, en essayant de le garder sur le terrain… » Dans le langage de Crean, cela signifie qu’il faut lui éviter les blessures et les problèmes physiques. Un défi qui plaît bien au préparateur néo-zélandais.
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